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ANALYSES & COMMUNICATIONS

N° 2016-03     Les analyses de la droite civique, gaulliste et patriote http://www.lemil.org


LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L 

DU MOIS DE MARS 2016


5 mars 2016 : Yves Guéna, une vie au service de la France et du gaullisme

9 mars 2016 : L'esprit gaulliste est toujours d'actualité en 2016

14 mars 2016 : Des trotskystes candidats en 2017

16 mars 2016 : Manifestations et présidentielle : les manœuvres de la gauche

20 mars 2016 : Le MIL dit non à l'accord avec la Turquie

24 mars 2016 : La gauche n'a pas le monopole de la jeunesse


26 mars 2016 : Réforme des fonctions publiques : la gauche frileuse


30 mars 2016 : Contre les terroristes islamistes, il faut de nouvelles règles



Communication du MIL du 5 mars 2016

YVES GUéNA, UNE VIE AU SERVICE DE LA FRANCE ET DU GAULLISME


Christian Labrousse, président du M.I.L et le bureau national font part de leur très vive émotion et de leur tris­tesse à l'annonce du décès de Yves Guéna, militant gaulliste depuis son plus jeune âge.

 «Je suis avant tout un Français de la France libre», avait coutume de lancer Yves Guéna. Pour comprendre ce qu'il voulait alors dire, il faut d'abord revenir au moment où le jeune Breton qu'il était, né à Brest le 6 juillet 1922, et qui n'avait pas encore 18 ans lorsque, élève en khâgne à Rennes, il embarque sur un remorqueur de la marine pour l'île d'Ouessant et, de là, gagne l'Angleterre à bord d'un chalutier belge, le 19 juin 1940, pour rejoindre «un général qui venait de lancer à la radio de Londres un appel à poursuivre la lutte».

Pour lui commence Le Temps des certitudes, titre de ses mémoires rédigés en 1982, où il raconte à un de ses fils qui, à 7 ans, lui demandait qui étaient de Gaulle et Pétain, il répondit : «L'honneur et la honte». Son livre s'arrête en 1969, avec le départ de De Gaulle et la fin des certitudes. Une trentaine d'années plus tard, en 2010, il reprendra le fil de ses souvenirs dans un nouvel ouvrage titré Mémoires d'Outre-Gaulle.

Engagé dans les Forces françaises libres, il est affecté à partir de 1942 au 1er régiment de marche de spahis ma­rocains (RMSM). Il participe aux campagnes de Libye, d'Égypte (notamment la seconde bataille d'El-Alamein) et de Tunisie. Il débarque en France avec la 2e division blindée du général Leclerc et est grièvement blessé, le 11 août 1944, lors de la reconquête d'Alençon.

Après la Libération, il intègre la première promotion de l'École nationale d'administration (ENA) en 1946, dont il sort major de sa section. Il refuse le Conseil d'État et demande le contrôle civil au Maroc. Il y restera jusqu'en 1955. A son retour, il retrouve la place au Conseil d'État. Il est nommé maître des requêtes. Un an plus tard, après le retour au pouvoir du général de Gaulle, il devient directeur du cabinet de Michel Debré au ministère de la justice et travaille à la rédaction de la Constitution de la Ve République. Il suit encore Michel Debré lorsque celui-ci est nommé à Mati­gnon, en 1959, pour être le directeur adjoint de son cabinet, avant de repartir en Afrique, d'abord comme Haut-com­missaire auprès de Félix Houphouët-Boigny, en Côte d'Ivoire, puis, après l'indépendance, comme ambassadeur.

De retour en France, il se lance à l'assaut, en 1962, de la 1ère circonscription de Dordogne. Bien que «para­chuté», il est élu au second tour en devançant de 16 voix le candidat communiste. Il conservera son siège jusqu'en mai 1981. Il reviendra député de la Dordogne entre 1986 et 1988. Puis il siègera de 1989 à 1997 au groupe RPR du Sénat.

Pendant vingt-six ans, de 1971 à 1997, il a été maire de Périgueux. Il a exercé plusieurs fonctions ministérielles entre 1967 et 1974 : aux postes et télécommunications dans le gouvernement de Georges Pompidou, aux transports puis à l'industrie, au commerce et à l'artisanat dans le gouvernement de Pierre Messmer.

Dernier secrétaire général de l'UDR, le parti gaulliste, jusqu'en 1976, il participe à la fondation du RPR par Jacques Chirac, dont il considère qu'il est «le meilleur à l'époque pour sauver le gaullisme» et dont il devient le nu­méro deux. Il fut un proche de Jacques Foccart et aimait bien Pierre Debizet. En 1979 il se démet de ses fonctions. Il soutiendra la candidature de Michel Debré à l'élection présidentielle de 1981, par fidélité à ses convictions gaullistes.

En 1992, il défend vigoureusement le «non» au traité de Maastricht. Il en est un des principaux orateurs lors du conseil national du RPR du 4 avril qui lui est consacré. A ses yeux, «cette Europe-là qu'on nous bâtit, ce n'est pas l'Europe de la paix, c'est celle de l'impuissance». «Je considère que ce qui est en jeu, c'est l'avenir et la survie de la patrie française», conclut-il devant les «compagnons gaullistes».

En 1997, le président du Sénat, René Monory, le nomme au Conseil constitutionnel. Il est appelé comme prési­dent par intérim du Conseil du 24 mars 1999 au 1er mars 2000, puis il est nommé président par le président de la République, Jacques Chirac, le 1er mars 2000. Il finira son mandat en mars 2004.

Il est président de l'Institut Charles-de-Gaulle de 2000 à 2006 et président de la Fondation du même nom de 2001 à 2006. Entre 2004 et 2007, il occupe les fonctions de président de l'Institut du monde arabe. Après la mort de Pierre Messmer en 2007, il devient président de la Fondation de la France libre jusqu'en avril 2011.

Il était notamment Grand-croix de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945 et Médaille de la Résistance.

Malgré toutes ces fonctions, il est resté le premier des militants. Il a été de tous les combats pour les valeurs gaullistes et la France. Gaulliste de la première heure, militant engagé courageux, grand patriote sincère, Yves Guéna était membre du comité d'honneur du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L), nous avons mené de nombreux combats ensemble. Il a de nombreuses fois pris la parole dans les conventions nationales de notre mouvement. Le gaullisme perd un de ses plus ardents défenseurs, le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) perd l'un des siens et la France perd un grand serviteur.


Communication du MIL du 9 mars 2016

L'ESPRIT GAULLISTE EST TOUJOURS D'ACTUALITÉ EN 2016


L'esprit gaulliste, qui a marqué l'histoire de France, s'applique toujours parfaitement aux enjeux actuels. La pertinence de ses principes fondamentaux reste toujours aussi forte sur l'ensemble des sujets actuels.

Une approche politique globale. La première caractéristique de l'esprit gaulliste réside dans une approche politique globale sur les questions majeures, au-dessus notamment des revendications des partis, des syndicats, des communautés, des confessions, de tous groupements d'intérêt.

Pour illustrer ce point, on peut citer notamment, comme questions globales sur le plan extérieur, la situation actuelle de crise de l'Union européenne (portant sur les frontières, les migrations et les échanges), le développement de conflits armés dans la périphérie européenne, la permanence des risques financiers internationaux, l'absence de régulation de la mondialisation économique, la politique relative au climat. Sur le plan intérieur, les grands sujets tiennent à l'exercice du pouvoir par l'État, à la sécurité des citoyens, à la dépense publique et aux impôts, au chômage de masse, à l'importance de l'immigration et du nombre de clandestins, à la défense de l'identité nationale.

 L'indépendance de la France. Le refus de sa soumission à des systèmes ou organismes supranationaux, ou des puissances étrangères, étatiques, économiques et financières, reste un élément fondamental de l'esprit gaulliste. La France a été façonnée par l'histoire. Elle doit être défendue dans les domaines politique, économique, culturel, diplomatique et militaire. La tenue d'une ligne indépendante n'empêche pas, par ailleurs, d'avoir des alliés, en particulier des pays avec lesquels la France a noué des liens historiques étroits.

Par exemple, les traités internationaux qui nous lient à d'autres États au sein de l'Union européenne doivent pouvoir évoluer. Nos dirigeants doivent montrer leur volonté d'affirmer le point de vue de la France dans l'ensemble des débats qui animent aujourd'hui le monde, quitte à faire évoluer les traités comme, par exemple, l'accord de Schengen.

Le rassemblement de tous les Français. L'esprit gaulliste vise au rassemblement de tous les Français au-delà notamment des clivages politiques, syndicaux, locaux, religieux pour obtenir un dépassement et parvenir à établir la confiance de tous vis-à-vis des dirigeants politiques. Le projet politique consiste à rassembler une large majorité des citoyens sur des grands projets au-delà des clivages partisans, en faisant évoluer la manière même de faire de la politique. Le peuple de France aspire au rassemblement sur les grandes questions actuelles.

Par exemple, la présence de personnalités politiques dans la communication spectacle produit une profonde confusion qui a contribué ces dernières décennies à rabaisser le domaine politique. Il importe de mettre un terme à cette confusion afin que chacun excelle dans son domaine, la politique, le sport, le rire ou la chanson, sans mélange des genres.

Un pouvoir exécutif fort et stable. L'esprit gaulliste va dans le sens de l'existence dans notre pays d'un pouvoir exécutif fort et stable. La constitution de la Ve République le permet. Elle donne au président de la République un rôle décisionnaire sur les grands enjeux. Elle établit un lien direct que le chef de l'État et le peuple. Grâce au suffrage universel direct pour l'élection du chef de l'État, et le recours possible au référendum, la constitution de la Ve République permet à notre pays de pouvoir bénéficier des moyens d'une politique, échappant pour l'essentiel notamment aux pressions des partis, des syndicats, des groupes de pression, si les dirigeants politiques en font le choix et assument leurs responsabilités.

Pour prendre un exemple récent, citons celui de François Hollande, président de la République, s'intéressant dans le détail aux modalités de la construction ou de la non-construction d'un aéroport de province. Ce sujet, d'importance régionale, est du ressort de son gouvernement, voire d'un membre du gouvernement. Le président de la République doit se centrer sur des sujets d'importance nationale et internationale avec une vision actuelle et prospective large. Le mélange pratiqué ces dernières années des domaines du Président et de ceux du Premier ministre porte atteinte à l'esprit de la Ve République, et aux intéressés eux-mêmes.

Une vision internationale en faveur de la liberté et de la paix. L'esprit gaulliste porte une vision internationale en faveur de la liberté et de la paix. Il affirme que la France a vocation à participer à l'équilibre du Monde en raison de son histoire et de son rayonnement international. Historiquement, le gaullisme s'est illustré par un refus des totalitarismes communistes et nazis. L'esprit gaulliste conduit à un engagement actuel dans la lutte contre l'idéologie islamiste totalitaire en France et dans le Monde.

Par exemple, la menace actuelle est celle de l'idéologie islamiste totalitaire, comme il est appliqué dans certains États islamistes, par certains groupes religieux ou par des organisations terroristes comme le groupe État islamique (EI), Al Qaïda, Boko Haram, etc.

Une exigence de justice sociale. L'esprit du gaullisme affirme la nécessité de la solidarité nationale conduite par l'État à destination des personnes les plus faibles, les plus en difficulté et les plus pauvres dans la société. Elle se concrétise au travers des différents régimes sociaux et des aides sociales.

L'attachement à un système de protection sociale mis en place après la Seconde Guerre mondiale par le Général de Gaulle reste un marqueur de l'esprit gaulliste. Les régimes actuels (maladie, famille, chômage, retraite, dépendance) sont amenés à évoluer en fonction des contraintes économiques actuelles pour assurer leur permanence et se diriger vers davantage d'universalité au bénéfice de tous les Français.

La défense de la famille, de la jeunesse et de l'éducation. La famille est considérée, dans l'esprit gaulliste, comme le noyau de la société, c'est pourquoi une politique nataliste reste une priorité. De même, l'éducation nationale et l'enseignement supérieur se trouvent être le cœur de l'intervention de l'État vis-à-vis des familles et de la jeunesse. L'esprit gaulliste aspire à une réelle politique en faveur de l'engagement et de l'entrée dans la vie active de la jeunesse.

Actuellement, par exemple, l'éducation citoyenne des jeunes apparaît comme un objectif déterminant de l'école, à côté de l'acquisition de connaissances, de méthodes et de compétences.

Une responsabilité de l'État dans le développement économique. L'esprit gaulliste affirme la responsabilité de l'État dans le développement économique. Il appelle une politique volontariste menée par des plans de développement à divers niveaux pour porter de grands projets économiques (par exemple, dans les domaines des énergies, du spatial, du médical, du numérique, etc.) qui dépassent le niveau et la capacité des entreprises privées. Les interventions de l'État vont de pair avec la réalisation de toutes les conditions du développement de la libre entreprise en France.

Dans le contexte actuel, l'esprit gaulliste s'illustre par un refus de l'absence de limites d'un capitalisme mondialisé et de la finance internationale. Il a pour vocation de participer à l'élaboration de règles et de procédures étatiques et internationales de contrôle évitant des abus que connaît le domaine financier.

Un pragmatisme politique. L'esprit gaulliste ne génère pas une idéologie politique, tout au contraire, il s'inscrit en opposition avec les idéologies anciennes, comme actuelles. Il est caractérisé notamment par le recours à un pragmatisme politique utilisé en vue d'atteindre les objectifs fixés, comme l'indépendance et de rayonnement de la France dans le monde, l'unité du pays, la réussite de chacun dans une société en paix. L'esprit gaulliste laisse le choix des modalités d'actions selon les circonstances. Il repose sur quelques grands principes, évoqués précédemment, permettant la réalisation des objectifs politiques.

Pour prendre un exemple, selon les circonstances, le gouvernement peut prendre, sans a priori, la décision de nationaliser une entreprise, comme elle peut prendre la décision de la privatiser en fonction de l'intérêt de la nation ou des intérêts de l'entreprise et de ses salariés.


Communication du MIL du 14 mars 2016

DES TROTSKYSTES CANDIDATS EN 2017


Repère : Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et Lutte Ouvrière (LO) viennent de présenter officiellement leur candidat respectif à l'élection présidentielle de 2017.


Les résultats obtenus à l'élection présidentielle de 2012 par les candidats trotskystes ont été modestes, à hauteur de 2,5% :

1,15% pour le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Philippe POUTOU, parti politique issu de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) en 2008,

1,33% pour la candidate de l'Union Communiste Internationaliste - Lutte ouvrière (UCI-LO), Nathalie ARTHAUD.

Le Parti Ouvrier Indépendant (POI), 3ème organisation trotskyste, n'avait pas présenté de candidat en 2012.

Des résultats plus significatifs avaient été obtenus par ces organisations avec 4,25% en 2002 et 4,08% en 2007 pour Alain BESANCENOT et 5,7% pour Arlette LAGUILLER (Lutte Ouvrière) en 2002.

Il faut constater l'affaiblissement des organisations trotskystes pris en tenaille entre le Front de gauche (Parti Communiste, Parti de gauche, Ensemble !) et une nouvelle expression des activistes d'ultragauche : notamment «Black Blocs», «No Borders», Zadistes, «Anonymous». Ils ont tous adopté des modes d'action faisant appel à une mobilisation ponctuelle via les réseaux sociaux, une absence d'organisation visible ou de responsables publics et médiatiques.

Les groupes trotskystes français apparaissent en partie dépassés par ces nouvelles formes d'action «floues» conçues pour échapper à la police en menant des actions anonymes et sans leader. Ces mouvances mènent des actions illégales (occupations de terrain ou de bâtiments, manifestations violentes, piratage sur Internet, campagne de communication, etc.) tout en échappant aux menaces de dissolution des organisations ! Il s'agit également d'un fossé de génération entre les trotskystes et les activistes d'ultragauche.

Cet affaiblissement des organisations traditionnelles trotskystes est également lié à l'absence de leader reconnu et charismatique (Philippe POUTOU et Nathalie ARTHAUD ont une notoriété réduite), à la chute des financements publics (faute de résultats électoraux suffisants aux législatives de 2012) et aux départs d'une partie de leurs militants vers le Front de gauche. D'une manière plus générale, ces organisations pâtissent du recul sociétal des idéologies de gauche et des thèses marxistes dans l'opinion française. Elles sont réduites à des noyaux durs qui doivent leur survie à leur implantation dans les organisations syndicales (en particulier au sein des syndicats SUD, mais aussi à la CGT ou à Force ouvrière). 

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que ces organisations disposent néanmoins encore d'un potentiel politique réel sur le terrain, d'une influence syndicale dans certaines entreprises et services publics et d'une réserve d'anciens militants remobilisables à l'occasion (leur histoire est ancienne !). Ils restent à même d'encadrer ou de participer à des mouvements sociaux, à des manifestations de masse de gauche ou à des manifestations d'extrême gauche (par exemple lors des manifestations à Calais ou de manifestations autour du site du futur aéroport de Notre Dame des Landes).

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) analyse les déclarations de candidature à la présidentielle de Philippe POUTOU et Nathalie ARTHAUD comme l'illustration de l'absence d'un regroupement électoral d'extrême gauche du type de celui qui s'est constitué en Grèce avec Syriza ou en Espagne avec Podemos. 


Communication du MIL du 16 mars 2016

MANIFESTATIONS ET PRÉSIDENTIELLE : LES MANŒUVRES DE LA GAUCHE


Repères : Des syndicats (CGT, Force ouvrière, Syndicats SUD et FSU), des associations de jeunes (Mouvement des jeunes socialistes, UNEF, UNL…) et des partis politiques appartenant à la gauche de la gauche demandent le retrait du projet de loi Travail que prépare le gouvernement de Manuel VALLS. Ils ont manifesté le 9 mars et annoncent des manifestations au niveau national pour le 31 mars 2016.


Une grande partie de la gauche manifeste pour demander le retrait de la loi Travail avant que la version définitive n'ait été présentée au Conseil des ministres, puis débattue à l'Assemblée nationale et au Sénat. La première journée de manifestation, le 9 mars 2016, entame une période de contestation dans la rue, avec une très probable montée en puissance de la mobilisation contre la loi Travail et plus particulièrement contre Hollande et son gouvernement socialiste. Le fossé entre les deux gauches, annoncé depuis longtemps par notre mouvement, se creuse encore davantage.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) analyse que l'enjeu actuel ne se situe pas au niveau de la réforme du Code du travail. En fait, peu importe aujourd'hui le détail de ces nombreuses mesures prévues par le texte, peu importe qu'il soit adopté après des amendements multiples ou pas, c'est un texte qui s'appliquera après 2017.

Les enjeux véritables se situent au niveau de l'échéance présidentielle, c'est-à-dire la confirmation, ou non, de la candidature d'Hollande à un second mandat, le nombre de candidats de gauche au premier tour et la remobilisation en masse, ou non, de militants de gauche après les manifestations de rue. 

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que, compte tenu de ce contexte et de l'évolution progressive du texte initial du projet de loi, les responsables politiques de la droite républicaine et du centre doivent voter contre ce texte de manière globale. Le débat sur tel ou tel point précis du droit du travail apparaît aujourd'hui comme dépassé par la perspective d'une adoption utilisant l'article 49.3. Après l'alternance en 2017, il sera temps de faire les modifications qui auraient dû être accomplies depuis longtemps.

La volonté d'une majorité de la gauche est de rebattre les cartes politiques. Divers courants de la gauche écolo-marxiste cherchent à se refaire une virginité en enterrant l'équipe Hollande-Valls-Macron‎-Sapin sur plusieurs projets de loi (déchéance de la nationalité, travail, etc.). La mobilisation actuelle contre la loi Travail peut apparaître comme ouvrant la voie à la construction d'une alternative à la gauche d'un Hollande déconsidéré aux yeux de l'opinion et au plus bas dans les sondages (moins de 20%). Les résultats des élections législatives partielles du 13 mars 2016 confirment l'effondrement, sur le terrain, du parti socialiste aux couleurs de Valls et d'Hollande avec des scores entre 10 et 15%.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime qu'il existe un risque de voir émerger une nouvelle «union de la gauche» ‎capable de soutenir un ou une candidate à même de tenter de l'emporter à la présidentielle de 2017 en refusant d'assumer l'héritage d'Hollande.


Communication du MIL du 20 mars 2016

LE MIL DIT NON A L'ACCORD AVEC LA TURQUIE


Repère : Les pays membres de l'Union européenne ont conclu un accord avec la Turquie sur les actions à mener par ce pays pour stopper le flux de migrants vers les côtes grecques, mais comportant des contreparties importantes en faveur de la Turquie.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) est favorable au renforcement des frontières extérieures de l'Union européenne et, en particulier, des pays de la zone Schengen. Des accords avec les pays limitrophes de l'Union concernant le contrôle des frontières semblent nécessaires au moins sur le principe. Le contenu des accords avec ces pays de départ de ces étrangers, en situation illégale, vers les pays de l'Union européenne pose problème.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne l'accord signé entre la Turquie et l'Union européenne. L'accord prévoit effectivement la fermeture de la frontière entre la Turquie et la Grèce et le renvoi systématique de Grèce vers la Turquie de tout immigrant illégal, mais les contreparties semblent inacceptables. La Turquie a, en effet, obtenu de l'Union européenne :

-l'accueil légal de 72.000 clandestins se trouvant actuellement sur le territoire turc en 2016,

-une aide de 6 milliards d'euros de l'UE,

-la libéralisation prochaine des visas potentiellement accordés aux 80 millions de citoyens turcs vers les pays de l'Union,

-la relance de négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce l'absence de la France dans cet accord et le silence de François Hollande et de la diplomatie française. La négociation avec la Turquie a été menée par l'Allemagne et les Pays-Bas qui président actuellement l'UE sans que la France ne pèse de son poids.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle son opposition constante à l'entrée de la Turquie ‎dans l'Union européenne pour des raisons avant tout géographiques. La Turquie est un pays d'Asie disposant d'un territoire très restreint en Europe. Elle appartient au Moyen-Orient et dispose de frontières avec les pays de cette zone géographique (Irak, Syrie, Iran).

‎Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime, par ailleurs, que la politique menée par la Turquie, depuis des décennies, vient freiner le développement de collaboration thématique (éventuel accord d'association à l'Union européenne).

L'Etat turc, c'est notamment : un gouvernement autoritaire restreignant progressivement les libertés de l'opposition, le maintien de l'occupation armée d'une partie de l'île de Chypre (membre de l'Union européenne), le retour à une situation de guerre civile très meurtrière menée par le gouvernement turc contre la minorité kurde (qui réunit 20% de la population du pays), un soutien à divers groupes terroristes islamistes en Syrie, la non-reconnaissance de la réalité du génocide arménien. 

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) met en doute, dès à présent, la concrétisation effective des engagements pris par la Turquie de stopper le flux des Syriens, Irakiens, Afghans, Pakistanais, etc. vers la Grèce et de lutter contre le système économique entretenu par les passeurs, devenu partie intégrante de l'économie turque.


Communication du MIL du 24 mars 2016

LA GAUCHE N'A PAS LE MONOPOLE DE LA JEUNESSE


Repère : des organisations de jeunesse de gauche appellent, organisent ou participent à des manifestations fréquentes contre le projet de loi «travail».


Il faut une fois de plus bien distinguer la diversité de situations et d'opinions des «jeunes». Le mythe récurrent d'une «jeunesse» considérée comme un tout homogène par une grande part des médias doit être dénoncé. On peut constater la mobilisation d'organisations de jeunesse, classées à gauche (UNEF, UNL, SGL, FIDL, MJS, etc.), contre le gouvernement socialiste.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) analyse les actions et manifestations engagées comme la résultante :

-d'une grande déception d'une certaine jeunesse qui se classe «à gauche» envers François Hollande ‎et la priorité qu'il a affichée en faveur de la jeunesse depuis sa campagne de 2012, mais aussi,

-d'une décision politique de responsables de la gauche du parti socialiste, anciens de l'UNEF, en particulier de Benoît HAMON et Pouria AMIRSHAHI, de contester ouvertement la politique menée par François HOLLANDE (état d'urgence, déchéance, loi travail, etc.) en vue d'empêcher la candidature de ce dernier en 2017.

La mobilisation de lycéens, d'étudiants ‎et de jeunes actifs pèsera évidemment dans la donne politique à gauche dans l'année électorale qui s'annonce.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle les enseignants, les lycéens et les étudiants, confrontés à ce mouvement de contestation, à ne pas intervenir dans des «assemblées générales» bidons organisées dans des lycées ou universités, à ne participer en aucun cas aux manifestations organisées par les organisations de gauche (même si elles sont organisées contre le gouvernement socialiste) et à contribuer à faire respecter pleinement la liberté des études en contestant le «blocage de fait» de lycées ou d'universités par toutes les initiatives pertinentes.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que les actions engagées pour demander le retrait de la loi «travail» fait partie d'un conflit intérieur à la gauche politique et qu'il faut laisser cet affrontement se dérouler en toute liberté sans intervenir dans ce débat «en famille».

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se prononce pour le rejet de la loi «travail». En effet, les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui pour arriver à un résultat positif sur ce projet de loi.

Une réforme raisonnée du droit du travail doit être conduite, après la possible victoire de la droite républicaine en 2017, lorsque les conditions seront enfin réunies. Elle devra alors présenter des avantages tant pour les salariés que pour les entreprises et elle devra se concentrer sur un nombre limité de points majeurs pour avoir un sens, une lisibilité politique et permettre de rétablir la confiance sur le marché du travail.


Communication du MIL du 26 mars 2016

RÉFORME DES FONCTIONS PUBLIQUES : LA GAUCHE FRILEUSE


Repère : le gouvernement a négocié avec les organisations syndicales de fonctionnaires et a proposé une augmentation de 1,2% l'indice des salaires (0,6% en juillet 2016 et 0,6% en février 2017), après un «gel» de l'indice depuis 2011. 


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que les personnels des fonctions publiques d'État, hospitalière et territoriale jouent un rôle essentiel dans la vie de la Nation qui doit être reconnu par tous les citoyens. C'est pourquoi le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne les attaques menées par des politiques (comme Emmanuel Macron) ‎et par des organisations ultralibérales. Néanmoins, des réformes doivent être menées pour pallier les problèmes existants actuellement.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la politique du gouvernement qui cumule l'augmentation des effectifs des fonctions publiques (qui avait été stabilisé durant le précédent quinquennat) et l'augmentation des salaires des fonctionnaires. Ce choix de François Hollande constitue une faute grave.

Dans la situation actuelle de déficit public et compte tenu de l'objectif d'atteinte à terme de l'équilibre budgétaire, la masse salariale de la fonction publique ‎doit être stabilisée, probablement en conjuguant progressivement la diminution des effectifs et l'augmentation des salaires. 

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que l'approche semble devoir être différente pour d'une part, les fonctionnaires remplissant les fonctions régaliennes de l'État : Police, Justice, Défense, Diplomatie, Budget, Infrastructures, etc., dont les effectifs peuvent être amenés à croître, par exemple dans la défense et la police à l'occasion de la participation de la France à la guerre en cours contre les mouvements islamistes. Et d'autre part, les autres catégories de fonctionnaires dont les effectifs peuvent être réduits, même si les choix à faire ne sont pas faciles.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne l'absence de réforme concernant les fonctions publiques pendant le quinquennat de François Hollande, alors que des évolutions apparaissent indispensables pour obtenir des progrès dans la gestion et l'efficacité des services publics, comme dans la vie des personnels.

Cette absence de décision illustre une fois de plus l'immobilisme et l'incapacité du gouvernement socialiste.

De nombreux rapports officiels ont analysé cette situation et formulent des propositions concrètes qu'il est possible de reprendre.

Les réformes à mener pourraient concerner des sujets tels que la mobilité entre les fonctions publiques par la convergence des statuts des personnels au sein des fonctions publiques pour permettre des parcours évolutifs pour ceux qui le souhaitent ; le rapprochement progressif entre le statut de la fonction publique et celui existant dans le secteur privé sur un certain nombre de plans, par exemple le statut des vacataires pourrait être aligné sur celui des salariés en CDD ; la circulation de personnes entre secteur privé et secteur public et inversement.


Communication du MIL du 30 mars 2016

CONTRE LES TERRORISTES ISLAMISTES, IL FAUT DE NOUVELLES RÈGLES


Repère : Les actions menées par les forces de l'ordre suite aux attentats semblent avoir une certaine efficacité ; des personnes impliquées ont été identifiées et interpellées. Mais les actions de prévention du terrorisme apparaissent insuffisantes.


Des actes de guerre ont été conduits en France et en Belgique ces derniers mois, et revendiqués par le Groupe Etat Islamique.

Des mesures s'imposent en France. Elles portent sur les domaines de la circulation des informations, du contrôle physique de terrain, de la coordination dans le domaine du renseignement, du recrutement de nouveaux personnels spécialisés, etc. Le progrès dans la concrétisation des annonces du gouvernement socialiste apparaît bien lent au regard des menaces actuelles.

Des mesures au niveau de l'Union européenne sont attendues dont notamment une politique commune de contrôle de ses frontières de l'espace Schengen et la constitution d'un registre des noms de passagers des avions (PNR), des échanges de données policières et judiciaires (dont l'interconnexion de tous les fichiers permettant la traçabilité des personnes suspectes), une harmonisation progressive des législations antiterroristes des pays de l'Union européenne.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère, une fois de plus, que «la sécurité est la première des libertés». Cette opinion est partagée ‎par l'ensemble des Français.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que la recherche de la sécurité viendra remettre en cause certaines habitudes. En effet, la libre circulation offre, dans les faits, un cadre favorable aux trafics d'armes, de drogues, de personnes, d'argent sale et à l'entrée de combattants islamistes dans les contingents de «réfugiés». La lutte contre ces trafics semble indispensable pour assurer la sécurité intérieure dans un contexte de guerre engagée par les groupes islamistes contre la France. Elle implique des procédures de contrôles qui peuvent être ressentis comme des freins à la liberté de circulation.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que si ces mesures sont prises demain, elles déclencheront naturellement de nombreuses protestations d'organisations non gouvernementales (ONG), de défense des droits de l'homme et d'organisations d'extrême gauche. Les réactions contre les perquisitions ou les assignations, intervenues dans le cadre de l'état d'urgence, ‎ne sont rien à côté de ce que pourrait être la protestation contre les mesures de contrôles devenus nécessaires pour assurer la sécurité.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne les discours de François Hollande ou Manuel Valls qui évitent trop souvent de citer clairement la nature islamiste de la menace. Il est nécessaire de donner un sens aux mesures de prévention du terrorisme.