Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

IL Y A 20 ANS QUE PIERRE-FRANÇOIS DEBIZET EST DÉCÉDÉ


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Voici le texte que le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a publié dans son journal N°97 de Juin 1996.


La France a perdu un grand patriote

Notre compagnon Pierre-François DEBIZET nous a quittés


Honneur, intransigeance, fidélité : tels sont sans doute les  mots qui viennent naturellement à l’esprit pour qualifier Pierre Debizet qui nous a quittés le 11 mai 1996. Ces  qualités sont à la source de l’action éminente qu’il a menée au service de la France et des attachements indéfectibles qui se sont portés sur lui, tout autant que des haines qu’il a suscitées et des tourmentes qui ont marqué son existence.


Son grand déchirement est certainement celui qui l’a obligé à choisir entre son engagement pour l’Algérie française et son engagement gaulliste à la tête du Service d’Action Civique. Il a choisi de s’éloigner et de reprendre des activités privées. Mais la cause pour laquelle il éprouvait une véritable dévotion qui l’emportait sur toutes autres considérations, c’était celle de la France. Il l’avait déjà montré en étant, pendant la guerre, un grand résistant. Aussi, lorsque le général de Gaulle, en 1968, lui demanda de « reprendre du service », Pierre Debizet n’hésita-t-il pas à répondre présent, sans toutefois rien renier de ses convictions et de ses chagrins passés : la cravate noire qu’il n’a jamais quittée était devenue quasi légendaire.


Ses épreuves n’étaient pourtant pas terminées. La plus terrible s’abattit sur lui en 1981, lorsqu’on voulut le mêler à une affaire abominable. Il est clair que la gauche, alors triomphante, a voulu détruire à cette occasion l’un des hommes les plus solides de la droite. Elle n’a pas reculé devant les moyens les plus sordides : ce sont des choses qui ne s’oublient pas. Pierre Debizet, évidemment, soutenu par sa force personnelle et par son innocence, a tenu bon. Il n’empêche que ses adversaires - nos adversaires - ont cassé en lui un ressort vital, et on ne saura jamais quel effet cette blessure profonde aura eu sur le développement de la maladie qui l’a emporté. 


Pierre Debizet fut de 1985 à 1987 le délégué général du MIL. Il n’exerça plus, ensuite, d’autres activités publiques.


Cet homme apparemment rugueux était un passionné, un sentimental à la sensibilité toujours exacerbée et souvent douloureuse. Ses amis le savaient. Ses adversaires, hélas ! le savaient aussi. Pierre Debizet était un homme d’honneur, un chevalier des temps modernes, à la fois à la pointe de l’action et hors de son époque, n’ayant jamais pu s’habituer aux petitesses, considérant tout compromis comme une compromission indigne.


A mesure que le temps passera, son image grandira.