Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MANIF CONTRE MACRON, LA CGT RENOUE AVEC LES POLITIQUES


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Repère : une manifestation contre la politique de Macron, organisée par des forces de la gauche de la gauche, a rassemblé un peu plus de 30.000 personnes à Paris le 26 mai. Plus d’une centaine de rassemblements du même type ont été organisés en France pour cette journée d'action.


Cette journée autoproclamée «La marée populaire» constitue une rupture dans la mesure où il a été réalisé l’unité ponctuelle de l’ensemble des forces de la gauche de la gauche, politique, syndicales et associatives contre Macron qu’ils dénoncent comme le représentant de la social-démocratie. La nouveauté est de voir la CGT défiler à côté de responsables politiques, dans la mesure où cette pratique a été abandonnée depuis plus de 20 ans au nom de l’indépendance syndicale. En 1996, la CGT s’était, officiellement du moins, décrochée du Parti communiste (PCF), après la chute de l'URSS. Le nombre des manifestants a été assez restreint si on le compare à ceux d’autres mobilisations récentes. Militants et délégués syndicaux ont défilé sans entraîner une participation plus large, on y était «entre soi». Les slogans de la «marée rouge» étaient communistes.


Parmi les organisations qui ont appelé à manifester, plusieurs catégories coexistent.


On compte d’abord un bloc de partis politiques dont le PCF, La France Insoumise (LFI), Génération.s ou Europe Écologie les Verts (EELV) et des micros partis comme le Parti de gauche, Ensemble ou Nouvelle donne. On compte aussi la participation des partis d’extrême gauche comme le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Lutte ouvrière ou alternative libertaire.


Un second ensemble comprend des organisations syndicales : la CGT, la FSU et Union Solidaires. Ces organisations sont majoritaires dans la fonction publique. Sont venus s’y ajouter les «Amis de la Confédération paysanne».


Une troisième famille réunit les associations, historiquement très proches du Parti communiste, comme le «Mouvement de la Paix».


Un quatrième groupe est composé de l’UNEF et d’organisations de lycéens : UNL et SGL. Enfin, des associations, animées par des militants de gauche, se sont mobilisées dans les domaines des chômeurs (AC!, APEIS, Mouvement national des Chômeurs et précaires), des locataires (Confédération nationale du Logement, Droit au Logement), de l’antimondialisme (ATTAC), de l’écologie ou du féminisme (Osez le Féminisme).

 

Les organisations syndicales comme la CFDT, Force ouvrière ou l’UNSA ne se sont pas jointes à la manœuvre. Le Parti socialiste (PS) a également refusé d'y participer. Cette action n’a pas entraîné la nébuleuse des organisations proches du PS, à l’exception notable de la FCPE (première organisation de parents d’élèves) ayant appelé à manifester.


Cette répartition des rôles confirme un éclatement de la gauche en trois pôles principaux :


1. une extrême gauche qui tente d’agir unitairement,


2. le Parti socialiste qui demeure une réalité en dépit de ses difficultés internes,


3. un pôle de gauche social-démocrate incarné par La France En Marche (LREM).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que la «convergence des luttes», c’est-à-dire le mélange de sujets sans liens ne fonctionne pas (rail, migrants, sélection, Notre-Dame-des-Landes, etc.). Elle ne mobilise que quelques dizaines de milliers de militants politiques, syndicaux ou associatifs de la gauche de la gauche.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que, faute de relais populaire, ces manifestations unitaires des forces de la gauche de la gauche n’ouvrent pas la voie à un «front populaire». Le seul objectif des participants apparaît alors de recruter pour poursuivre leur action.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) observe cet affrontement interne à la gauche et prévoit que Macron va répondre à cette contestation de gauche par l’affichage de mesures clairement marquées à gauche, dans les mois qui viennent, par exemple dans le champ sociétal (loi de bioéthique).


  

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