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Une communication du MIL

MUNICIPALES : COMMENT LREM TENTE DE DÉBAUCHER LES SORTANTS ?


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Repère : La République en marche (LREM) prépare les élections municipales de 2020. Ce parti vient de produire une circulaire exposant les conditions dans lesquelles il se prépare à cette échéance.


Cette circulaire de La République en marche apporte plusieurs indications politiques intéressantes.


Sur le plan du vocabulaire, pour LREM, le vocable «En marche» laisse sa place à celui de «progressiste» et il n’est plus directement question de Macron ou macronisme. «En marche» parle désormais de «progressisme» pour l’élection européenne, comme pour les municipales.


Sur le plan des objectifs politiques, le projet est simple : LREM souhaite «concrétiser son ancrage territorial» et «constituer un socle d’élus pérenne pour les prochaines échéances», «ce scrutin sera aussi l’occasion d’achever la recomposition politique française …».


Sur le plan du programme, on attend encore la «charte du progressisme municipal». Compte tenu des  fortes tensions existantes entre les élus locaux et le gouvernement (voir le nombre de démissions de maires et l’annonce de risques de ruptures), LREM devra être très imaginatif pour convaincre du bienfondé de la politique du gouvernement qu’elle soutient, en particulier sur le financement des collectivités locales !


Sur le plan des candidats, il apparaît que peu d’entre eux seront issus de LREM, ministre ou député, à l’exception de Lyon (Collomb), Marseille (Castaner) ou Paris (Griveaux). Mais LREM, ne disposant pratiquement pas d’élus locaux, cherche à faire son marché parmi les maires sortants, ou leurs adjoints, qui nourrissent quelques ambitions. Et il y en a toujours…


Sur le plan des alliances, la circulaire LREM précise donc les conditions d'une alliance avec des maires sortants que ceux-ci soient étiquetés ou non. L’argument présenté est «Le dépassement politique», et précisément : «Au lancement de notre mouvement, une idée centrale nous a rassemblés autour d’Emmanuel Macron : dépasser les clivages obsolètes pour construire une majorité de projets». Les candidats ne seront pas obligés d’adhérer à LREM, mais ils devront souscrire à la «charte du progressisme municipal», ne pas avoir soutenu une liste concurrente à LREM à l’élection européenne et prendre ses distances «avec tout mouvement ou parti déclaré d’opposition à la majorité présidentielle». Le seul parti allié explicitement évoqué est le MoDem, un «allié historique», mais il ne dispose que de peu d’élus locaux. Par ailleurs, la relation entre LREM et MoDem reste fragile (voir la récente candidature MoDem à la présidence de l’Assemblée nationale). La constitution d’une liste commune pour l’élection européenne confirmera ou non la solidité de cette alliance.


Sur le plan des prises de décision, LREM a décidé de gérer, de manière centralisée au niveau national, toutes les investitures pour les 2.000 villes de plus de 9 000 habitants.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) analyse cette circulaire comme l’organisation d’une opération de débauchage politique en vue des élections municipales. La cible de LREM est constituée d’élus socialistes, centristes ou républicains et, évidemment, des divers «sans étiquette». L’opération débute avant l’élection européenne, car le résultat de celle-ci reste incertain et que le résultat de l’une influera sur l’autre. La chute des intentions de vote en faveur de LREM conduit ce parti à accélérer, avant que plus personne ne veuille s’y allier. Les situations locales seront fort différentes et certains candidats souhaiteront éviter une concurrence ou une autre. Le jeu politique semble devoir être complexe.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demande que la Droite républicaine exclut les candidats qui recevront l’investiture «progressiste» de LREM. Les électeurs de droite réclament un choix politique clair lors de toutes les échéances. Le soutien à la politique des territoires mise en place par Macron, ne peut pas être compatible avec l’appartenance aux «Républicains», parti d’opposition.

  

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