Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

APRÈS LE 1ER MAI, MACRON : «C’EST MOI OU LE CHAOS»


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La journée du 1er mai 2019 aura davantage ressemblé à une confusion des genres qu'à une «convergence des luttes». La confusion des genres se traduit par l’accumulation de multiples groupes sans rapport entre eux : des défilés syndicaux portant des revendications sociales, des actions «spectacles» avec port de masques de Benalla ou des femmes aux seins nus jouant des «Mariannes de fantaisie», des «gilets jaunes» paumés cherchant une convivialité et un lien social au sein d’une nébuleuse sans identité ni revendication unitaire, des écolos radicaux appelant à l’insurrection dans un délire de type sectaire, des casseurs d’ultragauche mobilisés contre l'appareil d'État et Macron, et cassant tout ce qu’ils peuvent, etc. 


La première grande leçon à en tirer est la démonstration de la faiblesse des organisations syndicales. D'une part, une coupure profonde s’élargit entre le bloc réformiste autour de la CFDT et le bloc dur autour de la CGT (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF et UNL). D'autre part, la CGT se trouve dans l’incapacité à contrôler une manifestation à Paris. Le Service d'ordre mythique de la CGT (et du PCF) n'existe plus ! Le patron de la CGT, Martinez, a dû être extrait du cortège pour échapper aux militants d’ultra gauche (et non aux CRS comme il le déclare). Le cortège de la FSU (éducation nationale) a dû évacuer la manifestation du 1er mai à cause de la violence. La faiblesse syndicale laisse la rue aux militants d'ultragauche d'autant que la faiblesse de la participation aux cortèges syndicaux devient habituelle, car les organisations syndicales peinent de plus en plus à mobiliser leurs adhérents au-delà de leurs permanents.


Le second constat porte sur la permanence des actions violentes, avec le développement d'une ultragauche «anti système» difficile à contenir, même avec une mobilisation exceptionnelle des forces de l’ordre. La notion de manifestation déclarée sur un parcours autorisé apparaît dépassée. L’usage d’Internet, de la facilité des communications via les réseaux sociaux, des photos et des vidéos en direct  a changé la donne. Le ministre de l’Intérieur n’a pas trouvé de solution pour éviter le désordre.


La troisième analyse porte sur l’incapacité réelle du gouvernement, qui ne dispose pas d’une base de soutien réelle à sa politique, dans un contexte incertain de violences politiques. On constate une absence de parti politique de la «majorité» ayant une existence réelle. Lors de l'élection européenne, LREM et MoDem s'apprêtent à faire un score de 18 à 25% des suffrages exprimés, tandis que les listes d'opposition cumuleront plus de 75% des votes.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que l'absence de légitimité politique de Macron est désormais admise par tous. Elle alimente un grand désordre dans les idées politiques, entretenue par des journalistes. La nébuleuse «anti système» et toutes les forces de gauche confondues encouragent de manière croissante une subversion contre les institutions de la République. La gauche socialiste et communiste fait le procès des membres des forces de l’ordre ou de la justice, plutôt que des casseurs dont la légitimité de l’action est reconnue, implicitement ou explicitement. Ces gauches affirment que «les auteurs de violence sont des victimes de la société». Il s’agit là de la reprise d’une analyse révolutionnaire classique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce la stratégie de Macron qui met en avant, depuis le début, l’idée : «c’est moi ou le chaos» et «c’est moi ou Le Pen». De fait, il fait la promotion des partis politiques extrêmes et instrumentalise les groupes de contestation radicale. Et comme les dernières propositions de Macron, d’après le pseudo «grand débat», n'apporteront pas de solutions à la France, ni à court ni à moyen terme, la situation politique apparait bien incertaine. Il n’existe qu’une seule solution pour lui : redemander une légitimation de sa politique par des élections législatives anticipées.