Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

LE PROGRAMME EUROPÉEN DE MACRON EST FÉDÉRALISTE, SIMPLISTE ET HYPOCRITE


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Repère : La liste «Renaissance», conduite par Nathalie Loiseau, et vigoureusement soutenue par Macron, vient enfin de publier son programme à deux semaines de l’élection européenne. Elle est soutenue par La république en marche (LREM), le Mouvement démocrate (MoDem), Agir et le Mouvement radical.


Le Président de tous les Français a choisi de se positionner comme un chef de parti. Macron, président de la République française, fait ouvertement une campagne européenne pour sa liste et son programme. Il y participe par des interventions, par ses photos, ses déplacements, plutôt que de représenter l’ensemble de la France. En s’impliquant dans cette campagne, il a choisi de diviser notre pays. Mais, dans tous les cas, Loiseau ne lui fera pas d’ombre, ni de concurrence future.


Son programme arrive très tardivement. Il apparaît d’ailleurs globalement assez simpliste, dans sa forme comme sur le fond. On constate une absence de qualité qui aurait pu être attendue quand on a tous les services de l’État avec soi. Cette situation fait écho à la politique nationale menée par Macron dont les reculs et les détours permanents inquiètent le pays sur de nombreux domaines comme la fiscalité, le travail, l’indemnisation-chômage ou les retraites. Dans tous les cas, son action va déboucher sur un déficit record en France à la fin 2019.


Sans entrer dans le détail, sans grand intérêt, des «79 propositions» et considérations du programme de la «renaissance européenne», trois grands axes de critique sont à retenir.


Le programme de Macron est fédéraliste. Il traduit la volonté de voir l’Union européenne progresser dans la voie de la supranationalité en constituant de nouvelles instances, de nouveaux budgets européens (Projet de «Banque européenne du climat»), une «armée européenne». Il souhaite renvoyer au niveau européen de nouvelles compétences pour s’en défausser au niveau national (dont celle du droit d’asile et du contrôle de l’immigration). C’est un programme fédéraliste qui est proposé aux Français. Il propose de renégocier les traités en approfondissant le supranationalisme, de consolider les accords de Schengen, de donner davantage de pouvoir au Parlement au détriment des États membres.


Macron propose la poursuite d’une intégration européenne au détriment des Nations.


Le programme de Macron est simpliste. Il n’est pas sérieux, car il a choisi de privilégier la communication politique avec un objectif de gestion de son image électorale.

Les mesures, qu’il n’a pas prises en France, sont ainsi renvoyées au niveau européen. L’engagement le plus fort consiste à consacrer à la transition écologique «1.000 milliards d’euros d’ici à 2024». (Ce slogan fait écho à «Mille milliards de dollars» un film d'Henri Verneuil, sorti en 1982). Ce budget a priori colossal est destiné à produire un choc. Dans les faits, il porte sur 5 années avec 40% de financement public et un appel à l’épargne de chacun. À quoi bon un investissement public européen (dont 16 milliards par an de nos impôts) dont nous n’aurions plus aucun contrôle, plutôt que des actions nationales pour financer des actions de terrain ? La rénovation thermique des logements, l’encouragement des transports «propres», l'accompagnement à la reconversion des «travailleurs face aux mutations» sont évidemment du ressort national, voire local. L’UE ne peut se voir attribuer des compétences sur tout et n’importe quoi.


Citons le projet de «Conférence pour l’Europe réunira les dirigeants européens, des citoyens tirés au sort et des spécialistes». L’idée de réunir des Roumains, Estoniens, Slovènes, Danois, Luxembourgeois, et autres, tirés au sort, pour décider de l’avenir de l’Europe apparaît comme une farce. À quand les décisions prises à la roulette de casino ?


Macron se moque des citoyens en France comme en Europe.


Le programme de Macron est hypocrite dans la mesure où il propose des mesures qu’il sait ne pas pouvoir aboutir en l’état du rapport de force entre pays membres, et ce quel que soit le résultat des élections européennes. Les mesures comme la taxation européenne des grandes entreprises de l'économie numérique (GAFA), la révision du statut des travailleurs détachés, l’armée européenne se trouvent aujourd’hui bloquées. Quel sens réel peut avoir l’objectif d’«une neutralité carbone d’ici à 2050 au niveau européen (zéro émission de CO2)» sans connaitre les évolutions scientifiques et technologiques sur les 30 ans à venir ?


Macron propose ce qu’il sait impossible, pour tromper l’électeur, ce qui est malhonnête et hypocrite.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce le programme de Macron à l’élection européenne en France, sa stratégie «progressiste contre nationalistes» et ses manœuvres pour tenter d’influer sur la désignation des nouveaux responsables aux postes de dirigeants des instances européennes. Macron ne se préoccupe pas de rassembler en Europe pas plus qu’il ne l’a tenté en France. Il demeure dans une démarche de division.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que les idées au sein de l’Union européenne ont évolué progressivement. Le résultat de ces élections va venir concrétiser ce mouvement. Dans ce contexte, la ligne fédéraliste, conduite par Macron, apparaît aujourd’hui comme un danger pour l’Union européenne. Il propose de passer de décisions prises à l’unanimité à des décisions prises à la majorité relative des gouvernements. Cela reviendrait à imposer des mesures par la force (avec des sanctions) à des pays membres.


Par exemple, il s’agirait d’imposer des quotas de migrants dans chaque pays ou imposer aux pays de l’Est de précipiter la fermeture de leurs centrales à charbon ! Cela conduirait au départ (de type Brexit) de nombreux pays comme l’Autriche, l’Italie, la Hongrie, la Pologne et bien d’autres, alors que ceux-ci sont attachés à l’Union européenne. Le respect des membres de l’UE doit être la règle.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère le programme de Macron comme un projet dangereux, à rattacher à un passé aujourd’hui révolu, qu’il appartient de dépasser pour consolider une Union européenne, utile et efficace, centrée sur des compétences pertinentes et complémentaires à celles des Nations.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) voit que, quelques jours avant le scrutin, la liste «Renaissance» de Macron, qu’elle arrive en tête ou pas, ne devrait réunir que de l’ordre d’un cinquième des suffrages. Alors que les listes d’opposition devraient recueillir plus de 75% des voix.


Les intentions de vote étant données autour de 40% de participation, cela revient à dire que moins de 10% des électeurs devraient réellement voter pour la liste Loiseau-Macron.

Ce résultat probable ne renforcera pas la légitimité politique du président de la République car il a commis l’erreur de s’engager dans cette aventure-là.