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Une communication du MIL

EUROPÉENNES 2019, DES RAPPORTS DE FORCE EN PLEINE ÉVOLUTION


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Au-delà de l’élection des représentants français au sein du Parlement européen, les résultats constituent une étape dans la recomposition du paysage politique engagée depuis 2017. Pour les listes ayant eu des élus (donc ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés), on constate plusieurs  évolutions.


Pour La France Insoumise (LFI), le résultat (6,31%) est très inférieur à leur espérance. LFI n’a pas profité de l’agitation sociale des «Gilets jaunes». Le divorce avec le Parti Communiste Français (PCF) (2,49%) et les listes d’extrême gauche (Lutte ouvrière, etc.) contribue à expliquer ce faible résultat. La marque politique demeure Jean-Luc Mélenchon et pas LFI. Les prochaines municipales seront difficiles, sauf exception, pour LFI qui a très peu de sortants.


Le Parti Socialiste a éclaté avec des départs à En Marche (dont Manuel Valls) puis le départ de Benoit Hamon (Génération.s). Il a tenté des alliances avec des associations de gauche (Place publique, Nouvelle Donne). Il a échoué avec un score de 6,19%, comme Génération.s avec 3,27%. Il reste au PS une dernière carte à jouer lors des municipales de 2020 dans la mesure où il dispose de nombreux sortants. Des anciens du gouvernement Hollande pourraient aussi tenter de faire un retour.


Europe Écologie-Les Verts (EELV) revient à un score ancien avec 13,47% (en dépit d’une autre liste écologiste à près de 2%). Il bénéficie de la «climatofolie» actuelle, même si plusieurs de ses anciens dirigeants figurent en tête de la liste de Macron ! Ce score va permettre à EELV de se mettre en situation de négocier des places au second tour des élections municipales avec la liste de gauche arrivée en tête.


La liste de gauche sociale-démocrate (LREM-MODEM) de Macron arrive en seconde position (22,41%). Cette liste tire bénéfice d’un vote fédéraliste européen ou plus simplement légitimiste, en plus du vote de ceux qui ont voulu faire barrage au RN. La mobilisation de l’appareil d’État a été poussée à l’extrême dans les semaines qui ont précédé le scrutin. Macron a choisi de s’engager à fond dans cette campagne. Cette méthode ne pourra pas s’appliquer lors des municipales. Tout le jeu va se faire dans le cadre d’ambiguïtés et alliances locales.

L’enracinement politique de LREM ou du MODEM aux prochaines municipales va s’avérer compliqué, au-delà du rachat de sortants. Cette manœuvre a déjà commencé.


Les Républicains et le Centre ont réussi à engager leur retour, en terme de dynamique de campagne, mais avec un résultat à la baisse (8,48%). François-Xavier Bellamy et son équipe ont réalisé une belle campagne. Elle a permis de remobiliser les adhérents (lors de nombreux meetings). Il est à noter la fuite d’électeurs LR au dernier moment, soit vers LREM pour faire barrage à Le Pen, soit vers RN pour faire barrage à Macron. Il s’agit d’un vote de circonstance qui doit rester exceptionnel.


Le Rassemblement national (RN) a presque réussi à retrouver son score de 2014 (23,31% en 2019 pour 24,76% en 2014) dans ce scrutin qui lui a toujours été favorable et il arrive en première place. Il a peu souffert de la présence des deux listes en faveur du FREXIT. Les Patriotes et l’UPR n’ont obtenu à eux deux que 1,82% des exprimés. Par contre, il a bénéficié du vote de ceux qui voulait éviter une victoire de Macron.