Mouvement Initiative et Liberté

www.lemil.org

Une communication du MIL

RETRAITE : MACRON RECULE ET REPORTE LA RÉFORME


Télécharger la communication du MIL du 24 septembre 2019

Transférer ce texte à une personne

Imprimer cette page


Repère : En juillet 2019, après 18 mois de concertation avec les partenaires sociaux, le Haut-Commissaire à la réforme des retraites a présenté un projet de réforme du système de retraite français : un système universel par répartition par points avec suppression des régimes spéciaux.


Les réactions critiques ou hostiles, venant de toute part, se sont multipliées par rapport à ce projet complexe. Macron et le gouvernement ont choisi de reculer et de reporter la décision pour apaiser les contestations et jouer sur le temps pour faire adopter la réforme. Le 12 septembre 2019, au Conseil économique social et environnemental (CESE), le Premier ministre a présenté un calendrier et un programme de consultations type «grand débat» qui reporte le projet après l’échéance des élections municipales de mars 2020. Par ailleurs, il a annoncé l’application des mesures sur un temps beaucoup plus long, en 2040, pour «noyer le poisson». Le thème du «débat serein» dans un «temps long» guidé par «une volonté de justice et de solidarité» est un simple leurre de communicant politique, très en vogue chez Macron.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) est attaché à la sauvegarde des régimes sociaux, acquis du gaullisme, et, en particulier, les régimes de retraite. Par ailleurs, il faut défendre le principe de l’équilibre financier de tous régimes comme la condition de base de leur survie. Une réforme des retraites apparait donc indispensable.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que Macron s’est engagé dans un projet de «régime universel de retraite». Sans en discuter ici le principe, on ne peut que douter de la capacité politique du gouvernement à imposer cette solution. Il a déjà échoué à mettre en place un système universel d’assurance-chômage. Les retraites suivront la même voie. Macron reculera.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se prononce pour le maintien de plusieurs régimes de retraite tenant compte de la diversité des cas. Le maintien des régimes autonomes des professions libérales (avocats, professions de santé, personnels volants, etc.), qui n’engagent pas l’argent public, semble normal, ils n’ont aucune raison d’être cassés pour être noyés dans un ensemble. Le maintien du système propre aux retraites des agents des forces de l’ordre (police et gendarmerie) semble déjà acquis. Quant aux régimes de la fonction publique et du secteur privé, il apparait logique qu’ils partagent un même mode de calcul des retraites, mais il reste à trouver une méthode pour y parvenir ! Quant aux régimes spéciaux (RATP, SNCF, etc.) offrant de gros avantages, ils sont déficitaires. Ils doivent être alignés sur le régime général. Mais nous pouvons douter de la capacité de Macron à imposer, même par la force, cette mesure avant de nombreuses années.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) partage l’inquiétude de nombreux citoyens de voir la réforme envisagée conduire à la diminution du montant actuel des retraites par l’allongement de la durée de cotisation pour une retraite pleine. «L’idée de travailler plus longtemps», reprise par l’exécutif, constitue un piège. Une hausse de l’âge légal de départ en retraite et/ou l’allongement de la durée de cotisations supposent que le nombre des emplois disponibles en France augmente, au moins autant que l’allongement des carrières, pour ne pas conduire à une explosion du nombre des «plus de 60 ans» sans emploi : chômeurs ou bénéficiaires d’aides sociales (RSA, etc.). Le passage de l’âge de départ de retraite de 60 à 62 ans s’est traduit par une augmentation progressive du nombre des chômeurs et des bénéficiaires de minimas sociaux (RSA, etc.). Il faudrait tenir compte du bilan de cette malheureuse aventure avant de passer l’âge de la retraite à 64, 65 ou 70 ans. Nous pensons, néanmoins, qu’il «faut être davantage à travailler».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que le raisonnement de Macron repose sur l’hypothèse de la pérennité du chômage de masse en France. Faute de penser pouvoir augmenter le nombre des actifs en emploi qui cotisent, il envisage de programmer la réduction des prestations sociales. Pour cela, il souhaite avoir recours à un changement du mode de calcul des retraites, pour appliquer assez progressivement cette diminution sans trop d’opposition.