Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

RETRAITES, IL FAUT QU’IL JETTE LE GANT


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La tension sociale actuelle apparaît comme une menace réelle et concrète pour la République. Elle est liée au fossé croissant entre la politique de Macron et les citoyens.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a eu l’occasion d’expliquer que Macron mène une mauvaise politique économique et sociale : la réduction de la dépense publique n’a pas été engagée ; le déficit demeure trop élevé ; la pression fiscale n’a pas diminué ; le taux de croissance baisse et le chômage de masse demeure élevé. Le gouvernement manque d’une marge de manœuvre budgétaire. Il se limite à une série d’ajustements, accompagnés d’une forte communication, soutenu par des médias amis. Les réformes de Macron, décidées (décret sur l’assurance chômage) ou en gestation (projet de réforme des retraites), provoquent une tension sociale croissante, sous-estimée par le gouvernement.


Les protestations professionnelles (avocats, médecins, pilotes, policiers, pompiers, infirmières, etc.) ou syndicales (RATP, SNCF, etc.), qui font jour, sont multiformes et parfois contradictoires. Mais leur effet auprès de l’opinion se cumule sur le rejet de la politique menée. La confiance accordée à Macron et son gouvernement baisse dans l’opinion (sondages, réactions, échanges, etc.). D’autant que si des décisions ont été annoncées par Macron sur un nombre important de sujets, elles tardent trop à se concrétiser : réforme des retraites, aide aux services d’urgence, défense de la laïcité, lutte contre la radicalisation islamique, mesures sur l’immigration, priorités sur les sujets liés au climat, etc. Cette situation concourt à nourrir l’inquiétude de très nombreux Français face à la conduite de l’État ou plutôt à son laisser-aller.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que la tension sociale devrait culminer dans un mois, le 5 décembre, avec une grève interprofessionnelle menée par la CGT, FO, la FSU et Solidaires, soit une majorité syndicale, dans le public comme le privé. Des associations de lycéens (FIDL, MNL et UNL) et d’étudiants (Unef) devraient s’y joindre. Des organisations syndicales de la RATP et de la SNCF ont, par ailleurs, annoncé le principe d’une grève reconductible qui pourrait bloquer les transports à partir de cette date. De multiples organisations et groupuscules annoncent leur ralliement à cette journée du 5 décembre. Les derniers en date sont des responsables «Gilets jaunes» qui veulent poursuivre leur mobilisation au côté des syndicats, avec leurs propres mots d’ordre. On assiste, pour reprendre le vocabulaire de la gauche, à une «convergence des luttes» sans équivalent récent. Derrière les organisations se profile l’ensemble des forces d’extrême et d’ultra gauche qui visent l’entrée dans une période révolutionnaire. Ainsi, Ruffin, député LFI de la Somme, affirme qu’il «n’y aura rien sans débordement populaire» (02/11/2019).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), d’une part, condamne la politique économique et sociale de Macron et, d’autre part, dénonce le risque des effets incontrôlables de la tension sociale, dans un contexte qui apparaît, en quelque sorte, prérévolutionnaire. Les grèves et manifestations de décembre menacent de dégénérer. Les éléments modérés ou institutionnels seront inéluctablement dépassés par des éléments radicalisés et violents, dont la logique est antirépublicaine : black-blocs, écolos radicaux, délinquants des quartiers, gilets jaunes radicaux, et 50 nuances de militants d’ultra-gauche…


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu’il faut s’opposer à Macron comme aux «révolutionnaires». La forte tension sociale qui règne en France est le résultat de la politique menée depuis près de 3 ans. Un petit milieu privilégié ignore cette tension, mais elle est partagée de manière largement majoritaire. Macron a fait le choix de contourner les corps intermédiaires (patronat, syndicats, associations, etc.), de ne pas prendre en compte sérieusement les élus locaux et nationaux et de se passer d’un vrai parti politique. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles il se trouve face à une contestation directe avec des citoyens. Les électeurs de la droite républicaine doivent le comprendre et ne pas prendre Macron pour un défenseur de l’ordre républicain alors que c’est sa politique et sa pratique personnelle qui conduisent à cette crise. La logique légitime du gaullisme social doit primer.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle Macron et le gouvernement à abandonner, volontairement et sans plus attendre, la réforme des retraites, telle qu’ils l’ont projetée, avant de devoir y renoncer sous la contrainte du terrain : blocages des transports, paralysie économique, émeutes, nombre des victimes, etc. Ni Macron ni Philippe n’ont la capacité politique et pratique de faire face au cumul des mécontentements, ceux qui se sont déjà exprimés et ceux qui vont voir le jour.