Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

INTERNATIONAL : MACRON EN DIFFICULTÉ


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Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que Macron vient de commettre une faute grave en déclarant que l’Otan est en état de «mort cérébrale», lors d’un entretien dans une revue étrangère. Anecdote révélatrice de l’homme : dans cet entretien, Macron utilise 170 fois un «je» de majesté, au lieu de parler au nom de la France. Macron a déjà procédé de la sorte, à plusieurs reprises, au travers de déclarations inappropriées, en anglais, à l’étranger.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle que la France a été un membre fondateur du Traité de l’Atlantique nord en 1949 (il y a 70 ans) et, depuis lors, elle n'a jamais remis en cause son appartenance à l’Alliance atlantique, ou Otan (Organisation du traité de l'Atlantique nord), dans sa double dimension politique et militaire. À l’initiative du général de Gaulle, la France a quitté l'«organisation militaire intégrée» pour assurer l’indépendance de sa force nucléaire en 1966, mais est toujours restée membre de l’Alliance. Elle a repris une présence complète au sein de l’Otan en 2009.


POUR UNE ÉVOLUTION DE L’ALLIANCE ATLANTIQUE


L'Alliance atlantique doit faire face aux évolutions politiques de ses membres et de son environnement. Il existe des sujets sérieux de préoccupation, auxquels il importe de répondre clairement. Mais la mise en cause brutale de l'OTAN par Macron n'apparait pas la bonne solution pour y parvenir. Ses propos ont entrainé des réactions assez virulentes, dont celle d’Angela Merkel.


En particulier, trois questions sont à prendre en compte.


A-Force est de constater un décrochage de l’engagement américain au niveau international, amorcé par Obama, de manière implicite, et repris par Trump, de manière explicite.

Illustration de ce désengagement : Le tweet de Trump, annonçant sans préavis le retrait des forces spéciales américaines du nord de la Syrie, a été un choc pour les Européens, membres de la coalition, dont la France. L’abandon par Trump des «Forces démocratiques syriennes (FDS)», kurdes et arabes, qui ont mené, par procuration, la guerre de l’occident contre le «Groupe État islamique» est une mesure cynique et honteuse. Les militaires français présents sur le terrain ont été mis en difficulté à cette occasion. La Russie a ainsi emporté le contrôle de la situation au bénéfice de la dictature d’Assad. Le résultat des prochaines élections américaines ne laisse pas apparaitre, sauf surprise, un revirement de la politique des États-Unis.


B-Le niveau des efforts financiers militaires des pays membres apparait insuffisant aux Américains. Une participation équilibrée à l’effort militaire nécessaire apparait une condition pour que l’équilibre entre nations soit assuré au sein de l’Alliance atlantique.


C-La conduite d'un membre de l’Alliance pose aujourd’hui problème. La Turquie (membre depuis 1952) a adopté un régime autoritaire (avec une répression intérieure de masse). Elle achète des armements russes (systèmes de défense antiaérienne S-400), elle menace directement Chypre et elle vient d’attaquer les forces de la «coalition internationale», à laquelle nous appartenons, en Syrie. Son président menace publiquement de nous envoyer une vague de plusieurs millions de migrants, et, enfin, il annonce le renvoi des combattants islamistes vers les pays occidentaux.

N’oublions pas que jamais le «Groupe État islamique» n’aurait pu se constituer, pendant plusieurs années, sur un territoire important, à cheval entre l’Irak et la Syrie, sans la bienveillance de la Turquie sunnite.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que la Turquie devrait être suspendue temporairement des instances de l'OTAN, en l'état actuel de l’exécutif turc, en raison de la politique agressive et incontrôlable de son président, Erdogan.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite que la France reste fidèle à l'article 5 du traité de l'Alliance atlantique, qui affirme la défense collective de ses membres. «Cet article, par lequel les pays membres s'engagent à se protéger mutuellement, instaure un esprit de solidarité au sein de l'Alliance». Les pays membres doivent être défendus, s’ils sont menacés, que ce soit à l'Est (les Pays baltes, membres depuis 2004 et la Pologne, membre depuis 1999) ou en Méditerranée (la Grèce, membre depuis 1952).


Enfin, l’élargissement de l’OTAN, prévu à l’article 10 du Traité de l’Atlantique Nord, apparait nécessaire. Le dernier pays ayant rejoint l’Otan est le Monténégro (en 2017), d’autres pays ont engagé des démarches d’adhésion (Géorgie, Macédoine du Nord…).


CONTRE LE FANTASME D’UNE ARMÉE EUROPÉENNE


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne le fantasme de Macron de constituer une armée européenne. Il s’agit pour lui une fois de plus de renvoyer la responsabilité d’un problème sur l’UE pour ne pas avoir à l’assumer en France.


Bien entendu, une coordination entre nations est la bienvenue, une politique de projets et d'armements conjointe est souhaitable, des exercices communs sont une bonne chose et ils existent. Mais il faut tenir compte de la réalité de l'Union européenne : l'UE n'est ni un pays ni une fédération. Et nul ne souhaite qu'elle le devienne.


Après pleins de beaux discours, Macron se trouve en échec au niveau de l’Union européenne. Il a échoué lamentablement dans son projet fumeux de mise en place d’une «politique économique européenne». Il a dérapé et n’est pas parvenu à une réforme sérieuse du statut des «travailleurs détachés». Son influence dans son groupe parlementaire libéral au Parlement européen, auquel appartiennent LREM et le MoDem, apparait négligeable. Sa candidate à la commission européenne, mal choisie, a été rejetée. Son projet d'armée européenne connaitra le même sort dans le rapport de force actuel au sein de l’UE.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) tient à rappeler la réalité militaire actuelle. En Europe, il existe des armées nationales (plus ou moins opérationnelles), mais seuls deux pays ont une certaine capacité et une certaine liberté d’agir militairement : la France et la Grande-Bretagne. Seuls ces deux pays disposent de la force nucléaire, de forces conventionnelles suffisantes, conduisent des actions extérieures et sont membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. C’est pourquoi la France et la Grande-Bretagne semblent avoir vocation à agir de concert (en marge du contexte du Brexit), en particulier contre le terrorisme islamique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle que des groupes terroristes islamistes ont déclaré la guerre à la France (voir les discours du Groupe État islamique).


Au Sahel et au Moyen-Orient, nos soldats combattent les groupes et bandes islamistes, qui rêvent de mettre des territoires sous leur coupe, comme cela a pu être le cas en Afghanistan (Al Qaïda) ou en Syrie/Irak (GEI). Cet effort doit être maintenu et peut être développé rapidement en fonction des circonstances, en mobilisant dans la mesure du possible nos partenaires européens qui doivent reconnaitre le rôle de la France.