Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

L’ALTERNANCE DE DEMAIN SE PRÉPARE AUJOURD’HUI


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La récente période politique que nous venons de connaitre amène à des constats politiques et à la définition de perspectives.


La politique est bien une affaire de professionnels.


L’amateurisme, incarné par l’équipe de Macron, ses ministres et ses députés, ne répond pas à l’obligation de compétences pour conduire une politique. Les professionnels ont de l’expérience et sont des élus, des collaborateurs, des responsables politiques, des militants, des citoyens engagés à l’écoute des événements politiques. Il faut savoir reconnaitre l’expérience (souvent ancienne) et les compétences. Les partis politiques sont des éléments indispensables, même s’ils peuvent être divers dans leur forme, leurs pratiques et leurs qualités et parfois être infiltré par des opportunistes sans aucune conviction. Macron a fait le choix de mépriser les structures intermédiaires (partis, syndicats, associations, etc.), et cela le conduit à un échec.


Les citoyens ont toute leur place en s’engageant.


Les citoyens ont la possibilité de s’exprimer et de faire part de leurs avis, de rejoindre des structures politiques, économiques et sociales et de devenir le cas échéant des professionnels de la politique ponctuellement ou dans la durée. L’action civique qui conduit des patriotes à s’engager dans la vie de leur pays, la France, en est une illustration. Le subterfuge introduit par Macron (sur le conseil de ses communicants) consistant à recourir à une pseudo consultation de citoyens volontaires ou choisis (consultation du «grand débat», tirage au sort de citoyens) est un leurre. Cela répond, via la promotion de l’individualisme, à gommer le citoyen. Cette idée tout à fait à la mode est portée par des instituts de sondage qui vivent de la vente de mesures de l’opinion (plus ou moins sérieuses et souvent faussées par la commande, c’est-à-dire la question). Cette approche s’oppose souvent aux résultats des urnes.


Pour consulter les citoyens, le référendum, oublié depuis Jacques Chirac, reste la solution constitutionnelle. La nouvelle formule du «référendum d'initiative partagée» semble une bonne solution, à condition que les conditions de sa tenue soient atteignables. Le nombre de signatures exigées, plus de 4 millions, est trop important, comme le prouve le malheureux échec du projet de référendum concernant le rejet de la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP).


L’expression de forces politiques organisées est impérative.


Le poids des forces politiques évolue dans le temps et peut changer de forme, mais il est vain de penser effacer cette réalité (droites et gauches), comme l’a tenté Macron.


Les propositions constitutionnelles de Macron visant à réduire le nombre des élus nationaux, à diminuer leur rémunération ou les moyens dont ils disposent (collaborateurs) sont inspirées par la volonté implicite de réduire les partis politiques. Un nombre suffisant d’élus nationaux, pour une population française en croissance, est la condition de la rencontre entre les élus et le peuple.

Tout comme l’introduction d’une part de scrutin proportionnel a pour objet d’éclater l’horizon politique en une quinzaine de partis représentés, pour atomiser le paysage politique.


Enfin, la présentation de projets politiques majeurs devant le CESE (comme la réforme des retraites), plutôt que devant l’Assemblée nationale, illustre cette approche antiparlementaire et technocratique de Macron.


De récents choix d’organisation politique perturbent la vie politique.


La coïncidence entre le scrutin présidentiel et législatif n’est pas une bonne chose, car il condamne les citoyens à ne pas s’exprimer, par les urnes, au niveau national, pendant cinq ans. Il conduit à une expression dans la rue (gilets jaunes, etc.). Il importe de tirer les conséquences des derniers quinquennats. Le retour à un décalage entre les deux scrutins semble souhaitable, comme cela a pu l’être avec des mandats d’une durée inégale de 5 et 7 ans.


Les trois années écoulées ont prouvé l’effet pervers du non-cumul des mandats qui conduit à la séparation entre, d’un côté, «les élus nationaux» politisés et, de l’autre, «les élus locaux» soit disant apolitiques. Cela conduit à un éclatement de la population des décideurs politiques en deux catégories antagonistes dont l’une est loin et l’autre proche du terrain. Tout cela s’avère préjudiciable au bon fonctionnement de la vie politique en France. Il vaudrait mieux limiter tous les mandats à deux comme pour le président de la République.


Dans ce contexte nouveau, la vie politique a confirmé toute l’importance du rôle du Sénat depuis trois ans : représentation des élus locaux, qualité du travail mené par tous les groupes, poids sur les grands enjeux, propositions de loi. A ce propos, le rôle remarquable joué par le Président du Sénat, Gérard Larcher, second personnage de l’État est à saluer.


Macron entre désormais dans une phase d’échecs électoraux prévisibles.


Macron est parti d’un socle de 23% au premier tour de la présidentielle de 2017, puis il a remporté l’élection par défaut contre le FN. Les résultats aux élections municipales des candidats LREM vont confirmer la faible réalité de son poids politique et de son implantation. LREM se trouve incapable de gagner les municipales, ce qui explique le recours à la «politique du coucou» en soutenant des candidats de droite ou de gauche. Castaner annoncera un résultat positif en brouillant les cartes (après l’échec de sa circulaire). LREM ne devrait progresser notablement : ni aux sénatoriales ni gagner des départements ou des régions en 2021, mais il peut faire ou défaire des ducs. Ces élections seront une suite d’échec pour Macron. C’est pourquoi, sa seule piste est de tenter de se choisir un adversaire répulsif à l’extrême droite ou à l’extrême gauche, pour se présenter pour un second mandat !


Pour affirmer une alternance pour 2022, il faut un candidat et un programme.


Face à la débâcle de Macron, la question prioritaire est de proposer une alternance crédible pour 2022 portée par un parti de gouvernement. La recherche du bon candidat, incarnant la droite républicaine, et la construction d’un programme de rupture avec la politique de la gauche sociale-démocrate macronienne doivent être menées de concert.


L’expérience prouve que l’organisation de «primaires», à droite (LR) comme à gauche (PS), n’a pas donné de bons résultats en 2017, en dépit du succès de la primaire de la droite (avec près de 4,5 millions de participants). Il faut en tirer les conclusions et abandonner la formule des primaires ouvertes pour choisir un candidat.


Pour 2022, il faut disposer d’un programme politique de rupture. Il reste environ un an pour le dessiner et un an pour le présenter à l’opinion et le peaufiner dans le détail. Le préalable indispensable est de reconnaitre que les propositions à défendre ne doivent pas être celles, assez proches par ailleurs, de Juppé ou de Fillon en 2016/2017. La situation a changé. Le programme de la droite doit répondre aux questions actuelles et, tout particulièrement, aux attentes des classes populaires et moyennes. Il se définit par une opposition à la politique menée par Macron de 2017 à 2022.


Dès à présent, les premières pistes de ce programme politique sont connues et tendent au rassemblement du peuple français. Il s’agit de proposer des choses simples comme le retour au plein emploi, le rétablissement de la politique familiale, une réforme en profondeur de l’éducation, la défense stricte de la laïcité, une amélioration de la sécurité, la remise à flot de l’hôpital, le gel de l’immigration, le raccompagnement des clandestins, le déblocage d’investissements publics, la priorité donnée aux secteurs de la production, le ciblage des priorités de la recherche et de l’innovation sur l’énergie, le numérique et la santé, la défense pertinente de l’environnement, etc., tout en s’inscrivant dans une diminution de la pression fiscale (hausse du pouvoir d’achat) et en s’engageant vers un retour à l’équilibre budgétaire, avant de s’engager, dans un second temps, dans le remboursement progressif de la dette.