Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

RELOCALISER LA PRODUCTION, UN PRINCIPE GAULLISTE POUR LA FRANCE


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Repère : L’industrie pharmaceutique française a délocalisé une grande part de son appareil productif (notamment pour tous les génériques). A ce jour, 80% des principes actifs des médicaments sont importés de Chine et d’Inde, contre 20% il y a trente ans.


La crise sanitaire actuelle a mis en évidence la dépendance excessive de la France en ce qui concerne ses approvisionnements et la grande instabilité du commerce mondial actuel. Le déséquilibre chronique de notre balance commerciale s’ajoute à ce constat.


Cette fragilité nationale est reconnue par une grande majorité des acteurs politique de droite comme de gauche. Mais les discours divergent sur la présentation des choses et, surtout, sur les solutions à apporter à court et moyen termes. Par exemple, les écologistes modérés, et radicaux, critiquent en premier lieu les effets «négatifs pour la planète» des transports de marchandises qui s’effectuent en moyenne sur plus de 6.000 km.


Il reste néanmoins des voix pour défendre la mondialisation nocive sous sa forme actuelle pour des raisons idéologiques (ultra-libéraux) ou d’intérêt (populations de cadres internationaux qui vivent de ce système) pour schématiser. La réponse à leur apporter est que la pandémie de COVID-19 prouve que la mondialisation telle que nous la connaissons remet en cause les gains générés par une économie globale.


La mondialisation est un fait qui demeure et qui est installée mais elle doit adopter de nouvelles règles, négociées ou dépendant des décisions des nations. Il ne s’agit pas de prôner un tout ou rien, mais un contrôle serein qui échappe à la fois à la seule logique financière des marchés et aux intérêts des multinationales (dont les françaises). Ces grandes entreprises victimes de l’effondrement des cours boursiers et de la crise économique doivent en tirer quelques leçons. La dépendance de la France, ainsi que les autres pays européens, principalement vis-à-vis de la Chine (35% de la production mondiale) apparait inacceptable pour tous les secteurs sensibles ou stratégiques (comme la fabrication des médicaments, des composants électroniques, des matériels télécoms, etc.) et peu souhaitable pour les autres domaines. Il faut préparer la sortie de cette situation. La nécessité de relocaliser nos activités industrielles essentielles apparait clairement. Les «relocalisations» de ces dernières années n’ont pas été assez significatives. Affirmer que «la souveraineté technologique et industrielle est un prérequis à la souveraineté politique», principe que nous partageons, ne suffira pas pour changer les choses.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle la France à mener une politique économique volontariste d’une grande ampleur, avec de nouvelles règles, dans la tradition gaulliste. Nous partageons ces enjeux avec nos voisins qui souhaitent être nos partenaires. Une vraie réorientation stratégique passe par la relocalisation progressive de productions en France, et dans des pays européens partenaires, en débutant par les produits stratégiques, puis en généralisant dans la mesure du possible la démarche.


Ce mouvement nécessite un soutien sans faille de l’Etat à cette transition. Il ne peut pas être laissé au seul bon vouloir des entreprises. Cette politique doit s’accompagner d’incitations politiques et fiscales pour s’imposer aux acteurs économiques. La production en France doit s’accompagner de nouvelles orientations portant sur les modes de fabrication (usines modernes et robotisés), la taille moyenne des usines (répartie sur l’ensemble du territoire), la qualité des produits (produits durables avec une obsolescence plus réduite), la disponibilité des stocks (diminution du flux tendu), la mobilisation de réseaux locaux et de circuits courts, etc.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que le risque de pandémie est, de toute manière, récurrent et qu’il convient, pour l’avenir, que le gouvernement mette en place un dispositif de veille, de prévention, de dépistage et de combat beaucoup plus efficace que celui qui existait jusqu’à ce jour. Mais cela n’empêchera pas la nécessité d’un bilan ultérieur sur la gestion de l’actuelle pandémie.