Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

UNE SURVEILLANCE NUMÉRIQUE INVASIVE PEUT-ELLE MENACER NOS LIBERTÉS ?


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Repère : «Notre liberté se bâtit sur ce qu’autrui ignore de nos existences» Alexandre Soljenitsyne romancier et dissident russe, prix Nobel de littérature en 1970 (1918 - 2008).


Philippe s’est déclaré favorable à un traçage numérique des Français pour lutter contre le Covid-19 en utilisant une application pour téléphone. Le gouvernement a lancé le projet StopCovid afin de tenter de développer cette application de traçage. Pour tenter de lutter contre le Covid-19 certains États, dont la Chine ou la Corée du sud, ont choisi de mobiliser les nouvelles technologies numériques pour surveiller très étroitement leur population.


En France, l’idée d’utiliser des données numériques personnelles à des fins de politique publique prospère. Il s’agirait d’utiliser les données issues d’Internet (conversations, échanges sur les réseaux sociaux, consultation de tel ou tel site Internet), de la géolocalisation des téléphones mobiles ou des cartes bancaires, puis surement de la reconnaissance faciale des individus (y compris en mouvement) afin de suivre et d’observer les comportements et la vie personnelle de chacun (déplacements, confinement, présence en un lieu ou une manifestation, fréquentations, opinions, etc.). Tout cela afin qu’il y ait une application directe, notamment, la distribution d’amendes, de sanctions, l’élaboration de traitements différenciés.


Les multinationales (GAFA…), et les Etats ont déjà les infrastructures nécessaires pour collecter nos données personnelles, les stocker et les traiter, que cela soit pour adresser de la publicité ciblée, pour empêcher des actes de terrorisme et des trafics, pour repérer la fraude fiscale. L’utilisation des données est en passe de devenir un outil généralisé des politiques publiques mais, il y a un risque d’amplification sous le prétexte de la situation d’urgence de l’épidémie.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demeure partisan du progrès technique. Mais dans la crise actuelle, l’information sur les bonnes pratiques, le confinement d’une partie de la population, la disponibilité des protections individuelles (masque et gel hydroalcoolique), un recours systématique aux tests, la prise en charge par les hôpitaux, la recherche médicale, etc. demeurent les seules vraies priorités. Le contrôle social, via le traitement des données personnelles, reste un leurre incertain et dangereux. Car il n’existe pas d’algorithme neutre et en plus il y a toujours un risque de piratage et de détournement.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce la croyance selon laquelle, grâce à l’Internet et à des logiciels, tous les aspects de notre vie pourraient être améliorés, contrôlés et la plupart des problèmes seraient résolus. Cette idéologie générale, dite de «solutionnisme technologique», donne le pouvoir à des experts, à des spécialistes et à des logiciels sur mesure. Elle constitue désormais une menace permanente sur notre démocratie et notre Liberté. Il faut donc s’opposer à l’utilisation d’algorithmes opaques (c’est-à-dire sans contrôle) de gestion des données personnelles par le gouvernement ou tout sous-traitant. De plus, les risques de détournement et de piratage de ces données existeront toujours, que cela soit pour une utilisation crapuleuse ou à des fins de publicité localisée.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite avertir les Français de la tentation du gouvernement d’entrer dans une ère de systèmes généralisés de surveillance numérique invasive. Ces dispositifs de contrôle social propres aux régimes totalitaires (comme la Chine) restent inacceptables pour le respect de la Liberté même si on invoque un «bon motif» et des procédures contrôlées. Avec le projet gouvernemental StopCovid, on attaque directement à la liberté des Français même s’il est annoncé, qu’avant d’être pisté, il faudra être volontaire et il faudra marquer formellement cette volonté.