Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

DÉRIVE BUDGÉTAIRE ET DÉFICIT, C’EST MACRON


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Au cours de la crise sanitaire, le gouvernement a pris des mesures d’urgence sans mesurer l’ampleur des conséquences de ses décisions. Il a agi en travestissant les prévisions. Il a engagé la France dans une dérive budgétaire qui conduit, maintenant, à l’hypothèse d’une dette de plus de 115% du PIB, selon Darmanin. C’est un niveau inconnu pour notre pays. Le gouvernement a fait adopter, à un mois d’intervalle, deux projets de loi de finance rectificatifs, il annonce en présenter un troisième projet rectificatif le 10 juin. Cette démarche met en évidence soit une incompétence en calcul simple, soit le caractère insincère et manipulé de sa politique.


Par exemple, le chômage partiel apparait comme une bonne réponse, sur le principe, suite aux différents arrêts d’activités avec le confinement. Mais l’ouverture du chômage partiel aux entreprises sur simple déclaration a conduit à une explosion des demandes (près de 13 millions de salariés, soit 64% des salariés du secteur privé). Le montant total de l’indemnisation prévue, 24 milliards d’euros, sera très largement dépassé au final. Le choix d’une absence de contrôle a priori du chômage partiel apparait comme une faute grave. Le même gouvernement appelle désormais à la lutte contre les fraudes de certaines entreprises (salariés au chômage partiel continuant à travailler), sans même prendre en compte les fraudes de salariés, qui travaillent parallèlement au chômage partiel. La sortie progressive des salariés du chômage partiel va déboucher sur une explosion du chômage. Et comme le nombre des déclarations d’embauche (donnée factuelle) a diminué de près de 75%, le stock des inscrits à Pôle emploi va exploser.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la dérive budgétaire actuelle décidée par Macron, Philippe et Lemaire. Les choix stratégiques présentés pour rétablir la situation va avoir un coût énorme. D’un côté, l’Etat a engagé des dépenses exceptionnelles non maitrisées et, de l’autre, les recettes fiscales de l’Etat vont fortement diminuer du fait de la baisse de l’activité. Le nombre des emplois dans le secteur privé diminue et le chômage partiel ne donne pas lieu à cotisations sociales, d’où de nouveau déficit en prévision.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce le fait de faire porter une part importante de ces dépenses aux régimes sociaux, alors que cette dépense exceptionnelle doit naturellement être assumée par l’Etat. Le tiers de la dépense du chômage partiel est imputé à l’Unédic, qui va voir son déficit exploser. La dépense d’indemnisation des parents gardant leurs enfants ou des personnes fragiles à domicile, comme les travailleurs de santé fragile (mais pas malades) a été imputée en mars et avril à l’assurance maladie, alors qu’il ne s’agissait évidemment pas d’une dépense de santé proprement dite (le report à 2035 de l’équilibre de ce régime en résulte). Le gouvernement pénalise les régimes sociaux de manière inacceptable. Au final, cela risque de les mettre en péril. Le financement du futur «plan santé» devrait faire courir un risque similaire au régime santé.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se prononce contre toute augmentation des impôts et taxes en France. La pression fiscale actuelle reste déjà excessive (57%) et toute augmentation ira contre la relance économique. La baisse nécessaire de la pression fiscale sur les particuliers et les entreprises est effectivement reportée, dans le contexte de récession économique et la politique d’arrêt presque complet de l’économie qui a été adoptée par Macron et Philippe pour répondre à la crise sanitaire.


La gauche de la gauche la CGT, la CFDT, notamment, appellent à de nouveaux impôts «pour les riches», sans prendre en compte les conséquences de telles mesures (arrêts d’activité, nivellement vers le bas, départs à l’étranger). Ils revendiquent des dépenses nouvelles allant jusqu’au «revenu universel» versé à tous. Ils semblent ignorer la récession et l’ampleur de la crise sociale qui s’engage.


Macron et Philippe hésitent encore sur la conduite à tenir. Leur raisonnement semble davantage lié à la perspective présidentielle de 2022 (nouveau gouvernement ou programme vert) qu’à la raison. La seule solution possible réside dans la multiplication des emprunts et obligations à long terme. Mais il est vrai que ce niveau de dette apparait très dangereux pour notre pays, car il faut pouvoir honorer ses dettes.