Mouvement Initiative et Liberté
www.lemil.org
Une communication du MIL
HONG-KONG : LA CHINE COMMUNISTE S’ATTAQUE AUX LIBERTÉS
Télécharger la communication du MIL du 10 aout 2020
Transférer ce texte à une personne
Repère : Hong Kong est une ville de 7,5 millions d'habitants. Ancienne colonie britannique, elle a été rétrocédée par Londres à la Chine populaire en 1997, sous des conditions qui devaient demeurer valables sur 50 ans. Les engagements pris par Pékin viennent d’être remis en cause de manière brutale en juillet 2020.
Contrairement à ce qu’affirment les dirigeants chinois le statut de Hong-Kong n’est pas une question intérieure à la Chine, puisque son statut dépend d’un accord international.
Le 28 mai 2020, le vote de la loi sur la sécurité nationale à Hong-Kong par le parlement de la république populaire de Chine (RPC) a remis en cause le principe «Un pays, deux systèmes». Ce principe était censé garantir sur le territoire de Hong-Kong, jusqu'en 2047, les libertés publiques contrairement à ce qui existe en Chine continentale. Il s’agit de la réponse aux manifestations de masse du Mouvement pour la démocratie, puis aux succès électoraux de ses opposants aux élections de district à Hong-Kong le 24 novembre 2019.
Depuis le 30 juin 2020, date de l’entrée en vigueur de cette loi à Hong-Kong, la répression des démocrates s’est concrétisée par la disqualification de candidats non communistes, les arrestations d'étudiants et le départ en exil de personnalités de l'opposition. Selon les termes de la propagande communiste chinoise, il est question de punir «le séparatisme, le terrorisme et l'ingérence étrangère».
Enfin, le 30 juillet 2020, la cheffe de l'exécutif local, nommée à ce poste par l’exécutif chinois, a annoncé le report d’un an des élections législatives (renouvellement du Conseil législatif de ce territoire semi-autonome). Cette décision vise à éviter une déroute électorale des communistes sur le territoire de Hong- Kong en septembre. Le mouvement pour la démocratie pouvait espérer obtenir, pour la première fois, une majorité au sein du parlement. Les communistes se donnent un an pour reprendre le contrôle de la situation.
Les dirigeants chinois ont fait ce choix pour plusieurs raisons. Certaines seraient internes au Parti Communiste Chinois (PCC). Le PCC ne cherche plus à présenter la Chine comme un pays paisible, comme il l’avait fait avant pour «faire des affaires». Par ailleurs, Hong-Kong a perdu une part de son intérêt stratégique qu’il avait en 1997 à cause de l'expertise financière de Shanghai.
La Chine, jusqu’à présent, préservait ce centre financier et commercial de premier plan en Asie. Le statut économique exceptionnel est aujourd’hui gravement menacé. L’exil d’une part des habitants de Hong-Kong apparait grandement probable. Le gouvernement britannique se doit d'accorder l'asile aux hongkongais qui disposent d'un passeport britannique, mais au-delà, il a décidé de donner à tous les hongkongais, qui peuvent prétendre au statut britannique d'outre-mer, soit 3 millions de personnes, «la possibilité de vivre et de travailler, puis par la suite de demander la citoyenneté» au Royaume-Uni.
Les réactions diplomatiques se mettent en place progressivement. Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre les responsables chinois qui violent les obligations internationales de la Chine en faveur de l’autonomie de Hong-Kong. Fin mai, Washington a déjà décidé de révoquer le statut commercial préférentiel de Hong Kong. Républicains et Démocrates sont tout à fait d’accord sur cette ligne politique, dans le cadre de la campagne présidentielle.
La police de Hong-Kong a ordonné l'arrestation de six militants vivant en exil au motif qu’ils seraient des «fauteurs de troubles qui ont fui à l'étranger». Ces appels à l’extradition ont entrainé la suspension des traités d'extradition qui liait plusieurs pays à Hong Kong : Allemagne, l'Australie, le Canada et la Grande-Bretagne afin de protéger les réfugiés politiques en provenance de Hong Kong.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que la guerre froide a été relancée par Pékin. Elle traduit la montée en force d’une ligne communiste impérialiste qui s’explique par la volonté de dissimuler le freinage de la croissance du pays et le décrochage complet d’une part importante de la population. Le Parti Communiste Chinois réagit en renforçant progressivement son rôle social et économique à l’intérieur. Les décisions chinoises peuvent présenter des risques pour la France.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que la France doit défendre les libertés et condamner la répression communiste à Hong-Kong, comme le font les Britanniques. Le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu’il ne fallait pas «rester les bras croisés», mais aucune mesure, même symbolique, n’a été annoncée depuis. Quant à Macron, il a choisi de garder le silence.