Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

SÉCURITÉ - IL NE CONTRÔLE PLUS RIEN


Télécharger la communication du MIL du 5 décembre 2020

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Le gouvernement a présenté le projet de loi «sécurité globale». Il avait pour objet initial d’assurer une meilleure continuité entre la police et la gendarmerie, la police municipale et la sécurité privée. Différents points sont venus se greffer sur ce texte. Il a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, il doit passer au Sénat en 2021, il y aura très probablement une seconde lecture. Certaines dispositions du projet ne posent pas trop de problèmes mais d'autres font l’objet de critiques sur le fond et/ou sur la forme. Il s’agit essentiellement de l’article 24 du projet de loi qui vise à sanctionner la diffusion «malveillante» d’image des forces de l’ordre. C’est un article qui a été très mal préparé et mal rédigé.


Depuis le 28 novembre 2020, il y a une multiplication des manifestations contre ce projet de Loi et contre la politique de gauche sociale-démocrate de Macron. Ces manifestations sont organisées à l’appel d’organisations de gauche et d’extrême gauche (des politiques, des syndicats et des associations).  Cela a lieu dans toute la France (Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Reims, Rouen, Brest, Toulouse, Marseille…). Leurs revendications portent sur le contenu de trois articles du texte (articles 21, 22 et 24). Il est animé par un «Collectif Stop loi sécurité globale». Ce collectif est notamment composé de syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, SGJ-FO), d’associations de défense des droits de l’homme (Amnesty International, LDH), de syndicats (CGT, Union syndicale Solidaires), de mouvement écologistes (Les Amis de la Terre, France Nature Environnement, Greenpeace France).


La présence de ces syndicats de journalistes (qui représentent la majorité de la profession) explique le traitement très favorable accordé par la plupart des médias à ces manifestations. Les soutiens politiques viennent des responsables du Parti Socialiste, de Place Publique, des radicaux de gauche, de «Nous Demain» (anciens de LREM), de Génération.s (Hamon), de Génération Ecologie, du PCF, d’EELV, de LFI et du NPA. La gauche est parvenue à organiser et à mobiliser sa base militante et à attirer des curieux grâce à une importante campagne sur les réseaux sociaux. On a pu entendre des slogans très variés, mais sans originalité. Il n’y avait pas d’unanimité parmi les manifestants mais un regroupement de causes diverses, unifiés seulement par l’opposition à Macron, Castex et Darmanin, la dénonciation récurrente des «violences policières» et l’expression d’une inquiétude sur l’exercice des libertés publiques supposées menacées. Des centaines de casseurs se mobilisent en marge de chaque manifestation pour attaquer les forces de l’ordre, incendier des voitures et des mobiliers urbains, piller des magasins ou des banques. Ces manifestations se caractérisent par l’absence de service d'ordre de type traditionnel, ce qui permet la manœuvre d’extrémistes violents et de délinquants faisant leurs courses pour Noël. Il s’agit de la continuité de la mise en place d’une stratégie de la tension pour obtenir des réactions des forces de l’ordre et du pouvoir afin de mobiliser une nouvelle extrême-gauche.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que, suite à ces manifestations, l’exécutif et le gouvernement ont été entrainé dans une véritable crise politique. Castex a proposé une réécriture par une «commission» indépendante. Il a suscité une réaction hostile des députés LREM (tous les parlementaires !) car ils sont favorables à la première écriture du texte. La contestation a été organisée par Castaner, patron du groupe LREM et ex-ministre de l’Intérieur. Il se dit que Macron aurait réprimandé sévèrement Darmanin.


Macron et Castex ont finalement choisi de reculer. Ils se sont engagés à une réécriture de l’article 24 du projet de loi pour calmer la contestation. Le jeu se complique dans la mesure où le texte, adopté à l’Assemblée, a été transmis au Sénat. Ce sont donc les sénateurs majoritaires (de la droite républicaine et du centre) qui doivent réécrire certains articles du texte, dont l’article 24, avant le passage en seconde lecture. A ceci s’ajoute le fait que le projet de loi «défense des valeurs républicaines » (anciennement intitulé «sur les séparatismes») devrait présenter une disposition visant à «punir la diffusion d’images de fonctionnaires lorsque celle-ci a pour but de leur nuire» concernant par exemple les enseignants et pas seulement que les forces de l’ordre. Le total amateurisme de ce gouvernement est affligeant pour l’image de la France et pour la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle que l'opinion public (comme nos militants) soutient les forces de l’ordre et condamne les casseurs. Elle ne suit pas le mouvement contre les «violences policières» malgré le martellement médiatique des journalistes traitant certains faits divers.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que la démarche de Macron a échoué et qu’au final, il est probable que le texte de la loi n’apportera pas une réelle protection aux forces de l’ordre car le dossier est mal parti, mal préparé. Maintenant les relations entre le ministre de l’Intérieur et les syndicats de policiers seront très froides, même si, par nature, elles sont traditionnellement empreintes de proximité. La conséquence pour Macron est de moins apparaitre comme un défenseur de l’ordre de par l’existence de manifestations violentes, et donc il perdra sa partie d’électorat issu de la droite.