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Une communication du MIL

 «LA BATAILLE DE LR DOIT ÊTRE CELLE DE LA SOUVERAINETÉ »


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La Tribune : Les intentions de vote pour LR aux élections européennes continuent de baisser. Qu’est-ce qui coince ?


Julien Aubert : Les Français ne sont pas encore dans la campagne. Lorsqu’ils le seront, ils comprendront l'intérêt de voter Les Républicains plutôt que pour les listes portées par Emmanuel Macron et Marine Le Pen. On est dans un jeu où le président de la République invoque tous les sujets qui lui permettent de colmater son socle, notamment la guerre en Ukraine. Il l’avait déjà instrumentalisée en 2022 comme il avait instrumentalisé l'euthanasie en 2019. À côté de cette approche manichéenne, pour un parti qui manie autre chose que le blanc ou le noir, c'est forcément plus compli­qué. Je pense que le sérieux finit toujours par triompher.


Vous souhaitez participer de manière active à cette campagne et être en position éligible sur la liste de François-Xavier Bellamy. Qu'en dit votre président de parti, Éric Ciotti ?


Éric et moi sommes de la même région. Nous avons eu des batailles communes, aux primaires ou aux régionales contre Renaud Muselier. Il connaît mes qualités et mes défauts. Il doit composer une liste dans un contexte compliqué. C'est comme au football : vous avez plein de bons joueurs et il faut choisir le meilleur dispositif à l’instant «T». La désignation de François-Xavier Bellamy, qui a toujours été clair dans ses convictions, a donné le «LA» d’un combat dans lequel je me sens très à l’aise. Sans vouloir dramatiser, nous ne jouons pas n'importe quel match. C'est un test de «criticité» après une présidentielle et des législatives compliquées. In fine, il nous faut la liste la plus offensive, la plus cohérente.


Quel message devrait porter la droite dans cette campagne européenne ?


Comme je le fais à la tête du mouvement «Oser la France», il faut défendre une alternative radicale à l'Europe actuelle, entre Frexit et fédéralisme. Si on n'est pas content du mandat d’Ursula von der Leyen (présidente de la Commission européenne, issue de la droite alle­mande) ou de l'Union européenne telle qu'elle est, il n'y a que le vote LR qui permettra de changer les choses. Le RN a remporté tous les scrutins européens depuis dix ans, mais pour quel résultat ? Il n’a pas d'alliés hormis des infréquen­tables, comme l’AFD en Allemagne. Notre bataille doit être celle de la souveraineté de la France. Emmanuel Macron veut fédéraliser l’UE sans le dire, en préparant la dette commune ou la fin de l'unani­mité. Les Français aiment l’Europe, mais font le même constat que Philippe Seguin : la technocratie nous a menés au bord du gouffre.


Ces messages ne semblent pas entendus par vos électeurs...


François-Xavier Bellamy a été très clair lors de son meeting à Aubervilliers. Certains, plus à droite que nous, laissent entendre que nous serions des sociaux­-traitres car nous appartenons au Parti populaire européen. Sauf que, en disant qu'on peut reformer l'Europe en restant en dehors des grands partis européens, le RN ment aux Français. S'agissant de la souveraineté, j'ai constaté que Nicolas Dupont-Aignan ne présenterait pas de liste. Or nous partageons ce combat pour la France. LR a beaucoup évolué sur cette question, comme le démontre le vote décisif contre le Ceta (accord de libre-échange entre I’UE et le Canada) assumé par Bruno Retailleau et son groupe au Sénat. Nous avons opéré une mue idéologique sur l’ouverture au libre-échange et le colbertisme. Ces combats sont parfois rendus invisibles par la communication omniprésente et mensongère d'Emmanuel Macron : c'est le moment de les assumer.


Pourquoi LR n'arrive pas à distancer la liste conduite par Marion Maréchal ?


Ce n'est pas notre sujet, le peuple tran­chera. Éric Zemmour, qui voulait tuer le RN et unifier la droite, a rendu un service à Marine Le Pen en la recentrant. Il a cassé en partie l'implantation de LR en contribuant à la défaite de gens comme moi, alors qu’à l'origine, il se disait en phase. Nous avons tous des inquiétudes sur les questions identitaires, mais la pré­sidentielle a montré qu’une inquiétude ne faisait pas un projet politiqué et qu'une obsession ne faisait pas une vision.


Julien Aubert est vice-président des républicains, ancien député, président de «Oser la France».

Il est membre du comité d’Honneur du MIL

Repris de La tribune du 31 mars 2024