Mouvement Initiative et Liberté

www.lemil.org

Une communication du MIL

CANNABIS RÉCRÉATIF OU DROGUE TOUT COURT


Télécharger la communication du MIL du 21 avril 2024

Transférer ce texte à une personne

Imprimer


L’Allemagne vient de légaliser la consommation, pour les adultes, de la drogue dite cannabis pour un usage «récréatif», après Malte (en 2021) et le Luxembourg (en 2023). Cette décision prend effet début avril 2024. Le processus va se mettre en place progressivement avec un circuit de distribution à but non lucratif à partir de juillet («Cannabis Social Club»), des doses limitées et l’autorisation de la culture à domicile. Cette décision a été prise par la coalition gouvernementale allemande (socialistes, écologistes et libéraux). Ces mesures ont donné lieu, en Allemagne, à une opposition de responsables politiques de droite, de médecins et de spécialistes.


La légalisation de la production, du commerce et de la consommation du cannabis en Allemagne impacte évidemment la France, pays voisin. La libre circulation ouvrira le marché allemand de la drogue aux frontaliers, voire à tous les consommateurs potentiels, même si des dispositions sont «théoriquement» prises pour limiter la vente aux étrangers.


Cette décision allemande relance le sujet en France. Cette question est défendue, principalement, par la gauche et l’extrême-gauche. Par exemple, suite à la décision allemande, la maire écologiste de Strasbourg a demandé de mener une expérimentation locale sur la consommation et la culture de cannabis à Strasbourg. Elle a déclaré «il me semblerait intéressant d'ouvrir une expérimentation à une échelle locale transfrontalière, qui permettrait de tester à Strasbourg ce qui va être mis en œuvre côté allemand». La préfète a formulée un refus de cette expérimentation locale pour l’instant.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que le risque d’une dépénalisation du recours au cannabis récréatif existe réellement aujourd’hui en France. Il y a un vrai et grand danger pour notre nation. Le sujet est tout à fait d’actualité puisque même le Conseil économique, social et environnemental (CESE), a émis, en 2023, un avis favorable à la dépénalisation encadrée de l’usage de la drogue cannabis (dites récréatifs) en France «Cannabis : sortir du statu quo, vers une légalisation encadrée» (Avis du 24 janvier 2023, paru au JO).


Le cas du cannabis ne peut donc pas être considéré indépendamment de celui des autres drogues. La création d’un secteur de production, de vente et de consommation du cannabis en France ne mettrait pas un terme aux trafics existants, compte tenu de la concurrence sur les prix, la qualité et la quantité. Il encouragerait une consommation supplémentaire, voir généralisée et ouvrirait la porte à une croissance de la vente des autres drogues.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme, comme il l’a toujours fait, sa totale opposition à la dépénalisation (donc à la légalisation) de la drogue en France. Cela va débuter par le cannabis mais il y a un risque énorme que cela s’étende à d’autres drogues (voir la Communication du MIL du 22 janvier 2022 - la lutte contre la drogue doit être plus efficace). À propos du cannabis, l’Académie nationale de médecine a rappelé en octobre 2023 son diagnostic sans nuance. «La toxicité du principal constituant psychotrope de la drogue, le tétrahydrocannabinol (THC) est parfaitement établie : toxicité physique supérieure à celle du tabac (cancers, infarctus, troubles du rythme cardiaque, AVC, artérites), toxicité psychique (troubles cognitifs et anxiodépressifs, syndrome amotivationnel, désinhibition, induction ou aggravation de la schizophrénie), effets sur la grossesse et sur la descendance, modifications épigénétiques. Il est aussi un inducteur de violences familiales, professionnelles, routières».


Par ailleurs, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce les opérations de communication menées par Macron et Darmanin en organisant des opérations exceptionnelles (du type «grandes rafles») contre le trafic de drogue à Marseille et dans d’autres villes de France. Elles permettent de faire valoir des chiffres de saisies de drogue et un nombre d’interpellations pour, uniquement, traiter et rassurer l’opinion publique. Ces mises en scène ne peuvent pas remplacer l’action quotidienne menée par les forces de l’ordre et la Justice. Ces événements n’apportent en aucun cas la preuve d’une action plus efficace dans le temps contre les trafiquants, les revendeurs, la gestion de leurs stocks. La reprise rapide du trafic de drogue, aussitôt après la fin des opérations, atteste de la faible efficacité de ce type d’action. Tant qu’il y aura des consommateurs de drogue, il y aura des trafiquants. Seule des sanctions pour consommation de drogue peuvent essayer de réduire la demande.