MOUVEMENT INITIATIVE ET LIBERTE

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VI­GILANCE & AC­TION - N° 390  AVRIL 2019


LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L



DÉBATS ET IMPASSE, MACRON NE PEUT PLUS GAGNER DU TEMPS


Communication du MIL du 12 avril 2019


Repère : Le «Grand débat national» est achevé, sa synthèse a été présentée par le Premier ministre, les décisions de Macron sont attendues. La peur gagne le gouvernement et «en marche», car le spectacle engagé conduit bien à une impasse. Face au constat de l’impuissance politique de Macron, le rétablissement de la confiance de l’opinion n’est, et ne sera pas, au rendez-vous. Le recours aux urnes pourrait à terme s’imposer.


Dès l’origine, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a formulé sa position sous le slogan : «Non à la consultation bidon de Macron» (Communication du MIL du 16 janvier 2019). Cette consultation gouvernementale aura eu comme objet d’occuper l’espace médiatique en exploitant la bonne volonté de citoyens prêts à exprimer un avis. Cette analyse s’est concrétisée, dans la pratique, durant trois mois : pas de réels débats, une tournée spectacle de Macron, une sélection des participants, une consultation de citoyens exprimant telle ou telle revendication personnelle, des positions contradictoires, une absence de cohérence, de nombreux sujets majeurs écartés ou non abordés.


Les médias, après avoir assuré la promotion des spectacles (réunions publiques, très longs shows de Macron, cahiers de doléances et site Internet dédié) passent à la critique, suite à la restitution par le Premier ministre.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) note que le Premier ministre a évoqué quatre sujets : une baisse des impôts, une réforme institutionnelle, la «transition écologique» et la construction des réponses adaptées aux territoires avec, d’une part, des mesures immédiates et, d’autre part, l’ouverture de «chantiers».


En dehors des graves menaces sur les institutions de la Ve République, les décisions de Macron sont encore inconnues (décentralisation, fiscalité). Mais on constate que des attentes phares des Français ont été, a priori, écartées comme notamment  l’immigration, la famille, la sécurité, l’identité, la menace islamiste. Les partis politiques d’opposition, les organisations syndicales et la plupart des réseaux associatifs sont tous très inquiets.


Il faut dire que, parallèlement, les textes de loi en cours d’examen et d’adoption poursuivent leur parcours sans prendre en compte les résultats de la pseudo consultation. Toute cette agitation gouvernementale apparait donc objectivement du ressort de la comédie, à moins que les décisions, qui vont être annoncées, conduisent à un mélodrame quand les citoyens spectateurs vont comprendre combien ils ont été grugés.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) avait choisi de n’apporter aucune réponse à la consultation bidon de Macron. A entendre la restitution, nous avions fait le bon choix. C’est l’impuissance du gouvernement et de Macron qui apparait criante. Le choix dans un premier temps puis l’incapacité à maitriser la violence des casseurs de l’ultra gauche et de l’ultra droite a été révélatrice et reste présente dans les esprits. L’absence de confiance de l’opinion à l’égard de Macron s’est installée durablement ces derniers mois.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que le gouvernement et «En marche» appréhendent la suite de la présentation des décisions. Les marges de manœuvre du Président sont très étroites. Aussi ils annoncent, par avance, que «Le grand débat national» ne va pas se solder par un catalogue miracle et que les mesures concrètes ne sauront satisfaire tous les Français.


Cette peur de l’avenir proche conduit à de multiples tensions au sein du gouvernement (multiplication des déclarations contradictoires des différents ministres) et du parti (diverses initiatives internes à LREM, formation de sous-groupes, rédaction de pétitions, départs du groupe parlementaire).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que Macron se trouve engagé dans une impasse. La «restitution» prévoit que les interventions de l’État (les dépenses) devraient augmenter, tandis que les ressources (les impôts) devraient diminuer et le déficit budgétaire baisser ! Cette équation, avec un taux de croissance qui vient d’être ramené très officiellement à 1,4%, n’a pas de solution possible. Le niveau en mathématiques baisse en France, comme le prouvent les dernières études, Macron incarne bien cela !


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que le recours aux urnes, élections ou referendum, pourrait s’imposer rapidement pour sortir de la crise de confiance et l’imbroglio politique actuel. La situation politique s’aggrave et ne semble pas avoir de situation avec un président isolé et que de nombreux membres de son équipe initiale ont déjà choisi de quitter.


IL Y A UN AUTRE CHEMIN POUR L’EUROPE


Communication du MIL du 13 mars 2019


Laurent Wauquiez vient de publier une tribune intitulée : «Il y a un autre chemin pour l’Europe». Elle reprend la ligne politique défendue par le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) à propos de l’Union européenne (voir les différents CP) et précise clairement les choix.

Il affirme, entre autres :


-«Les Français ne sont pas contre l’Europe ; ils sont contre ce qu’elle est devenue.»


-«Vouloir construire une Europe fédérale sur les décombres des nations est une profonde erreur. » (…) « C’est une faute de vouloir se débarrasser de la France dans l’Europe


-«Contre l’immigration de masse, nous proposerons une double protection : une protection aux frontières européennes pour ramener tous les bateaux de passeurs sur les côtes africaines, et une protection aux frontières nationales pour empêcher les entrées illégales en France.»


Tribune de Laurent Wauquiez : «Il y a un autre chemin pour l’Europe»


Après avoir vanté une «souveraineté européenne», Emmanuel Macron nous invite maintenant à une «renaissance» : les postures peuvent varier, passant du fédéralisme à la protection, mais la volonté d'enfermer le débat européen dans un choix binaire reste intacte.


Il s'agit de tout résumer à une alternative entre pro-européens et anti-européens, progressistes et nationalistes, sauveurs et destructeurs, sans rien entre les deux. Tocqueville avait compris le danger mortel de ne plus offrir de choix qu’entre les ennemis et les partisans de la République, lui qui mettait en garde contre le risque de faire danser les démocraties au-dessus d’un volcan. Avec ce manichéisme, le président fait courir à notre démocratie et à l'Europe un lourd danger.


-D’un côté, Marine le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ont toujours pour horizon la déconstruction de l'Union européenne, lorsqu’ils proposent respectivement de «reconquérir notre souveraineté monétaire» ou de «dénoncer les traités européens». Il suffit de voir la chute dans laquelle le Royaume-Uni est entraîné pour saisir que là serait pour la France une sortie «braudélienne» de l’Histoire. Elias Canetti l’avait intuitivement perçu : dans les époques de démesure, l’horizon européen est une protection indispensable contre la folie des temps qui viennent.


-De l'autre côté, la réponse d’Emmanuel Macron fait preuve de la même cécité face à l’impasse où est l’Europe. Plutôt qu’une remise en question, une fuite en avant avec toujours plus de l’Europe qui n’a pas marché. Plus de bureaucratie, plus d’institutions ou d’agences - comme si une agence pouvait sauver la démocratie ! -, plus d’élargissements en direction des Balkans, comme il l’a appelé de ses vœux à Trieste. Ce qui est frappant, ce sont ces slogans incantatoires répétés sans discontinuer depuis des années : refonder Schengen, créer une Europe sociale…


Des mots qui finissent par ne plus rien dire dans l’ère du soupçon. Des signaux multiples auraient pourtant dû alerter quant à la stérilité de cette approche. En deux ans, Emmanuel Macron n’est parvenu à aucun progrès sur la scène européenne ; aucune des idées du discours de la Sorbonne ne s’est traduite en acte. Pire, la France a rarement été aussi isolée et l’accueil glacial de sa tribune n’en est qu’un symptôme supplémentaire.


Car, si la France veut refonder l’Europe, elle doit d’abord se redresser. Notre gestion économique calamiteuse, notre incapacité à nous réformer et à réduire l’excès de dépense publique font de la France l’homme malade de l’Europe. Et il est impensable que nos partenaires puissent recevoir les leçons d’un président responsable cette année du déficit public le plus élevé de toute la zone euro. Si la France veut refonder l'Europe, elle doit commencer par nettoyer ses écuries.


Mais il y a plus. Il faut changer de façon radicale notre approche du débat européen. Au milieu des années 1990, s’est ouvert un grand schisme. Un nombre croissant de Français et d’Européens votent contre le projet européen qui leur est présenté. Au lieu de chercher à le comprendre, on a pris ce vote pour ce qu’il n’était pas, un vote contre l’Europe. Les Français ne sont pas contre l’Europe ; ils sont contre ce qu’elle est devenue. Ils ne veulent pas la sortie de l’Europe ; ils veulent changer l’Europe. Ils le crient de plus en plus fort depuis des années. Et la seule réponse qu’on leur apporte, c’est soit toujours plus de l’Europe que vous ne voulez pas, soit plus d’Europe du tout. Il est temps de sortir de cette binarité stérile.


D’abord, l’Europe ne doit pas être le nom d’un vide. N’oublions pas qu’elle est une civilisation dont le mode de vie est aussi précieux que les valeurs. L’Europe ne vient pas de nulle part : elle est le fruit de trois traditions, gréco-latines, judéo-chrétiennes et des Lumières. Dans une mondialisation déséquilibrée, nous portons une voix unique qu’il faut transmettre aux générations à venir. Ce combat est d’autant plus important face à la montée de l’islamisme qui menace les fondements de notre civilisation, que ce soient la liberté de conscience, la foi dans le progrès ou l’égalité entre les femmes et les hommes. Comment peut-on faire une tribune pour l’Europe sans même en dire un mot ?


Ensuite, prenons acte que l’Europe, parce que l’histoire des hommes est ainsi faite, ne pourra être conforme au rêve de Victor Hugo. Vouloir construire une Europe fédérale sur les décombres des nations est une profonde erreur. Quand le président n’évoque qu’une fois seulement la France en s’adressant aux citoyens européens, quand il parle de «souveraineté européenne», il se trompe de cap. C’est une faute de vouloir se débarrasser de la France dans l’Europe. L’Europe doit et devra s’appuyer sur les nations pour grandir et réussir.


Redonnons au projet européen des pierres d’angle.


D’abord, il faut exclure tout nouvel élargissement. L'Europe y a perdu sa cohérence et sa capacité d’action. Il faut également organiser l’Europe en blocs de coopération, car aujourd’hui les pays qui ne veulent plus avancer bloquent tout l’édifice.


Ensuite, il faut rompre avec cette passion du juridisme que notre esprit cartésien a exportée à Bruxelles. L’Europe des normes doit céder la place à l’Europe des projets. Acceptons que la Commission perde des compétences normatives, mais soit directement pilote de grands projets d'infrastructures, tels que le Lyon-Turin ou la couverture du continent européen en 5G.


Que l’on consacre nos énergies à une généralisation d’Erasmus et à la recherche médicale, notamment contre Alzheimer. Le président écrit d’ailleurs une tribune sur l’Europe en ne mentionnant pas une fois l’agriculture, notre grande politique européenne dont le budget doit être préservé pour assurer notre souveraineté alimentaire.


L’Europe doit également assumer le rapport de force avec les géants du XXIe siècle. Notre droit de la concurrence est totalement inadapté. Cessons de privilégier l'intérêt potentiel du consommateur en ouvrant toujours plus notre marché intérieur, pour enfin privilégier nos emplois et les stratégies qui feront grandir nos champions. Quand le président se découvre partisan de la préférence européenne, je suis heureux de constater que celui qui a bradé Alstom à l’américain GE corrige son approche et rejoigne nos positions.


Enfin, il faut nous revenir à la grande leçon de Thomas Hobbes : une construction politique doit apporter un surcroît de protection et défendre ses frontières. Contrairement à ce que dit Emmanuel Macron, cela ne peut consister à répartir les migrants entre les pays européens. Il faut garantir à chaque État membre la liberté d’accueillir qui il veut sur son sol.


Contre l’immigration de masse, nous proposerons une double protection : une protection aux frontières européennes pour ramener tous les bateaux de passeurs sur les côtes africaines, et une protection aux frontières nationales pour empêcher les entrées illégales en France.


Emmanuel Macron passe à côté de ce défi majeur des décennies à venir, car il n’y a à ses yeux ni raisons ni moyens d’arrêter l’immigration de masse.


Pour nous redonner un avenir, il ne peut s’agir de poursuivre, plus vite, plus loin, ce qui a échoué.

Il faut trouver un autre chemin. C’est indispensable pour notre démocratie. C'est indispensable pour l’Europe. L’enjeu de cette élection n'est pas de savoir qui des extrémistes irresponsables ou des auto-proclamés progressistes l’emportera, mais de sortir les Français et les Européens de cette impasse manichéenne.


LA FRANCE, LA CHINE ET SON RÉGIME COMMUNISTE


Communication du MIL du 8 avril 2019


Repère : La Chine a toujours un régime communiste totalitaire. L’économie chinoise reste sous le plein contrôle de l’État chinois. La Chine connaît de multiples difficultés de fond. Elle cherche à y répondre par le développement de sa puissance internationale, économique et militaire. La France doit dialoguer avec la Chine, mais avec une grande prudence. Elle doit défendre un objectif prioritaire : l’équilibre des échanges commerciaux entre la France et la Chine. La seconde priorité est de répondre à l’expansionnisme chinois aux côtés de nos alliés et de refuser de se soumettre.


La chine a toujours un régime communiste totalitaire.  La République populaire de Chine (RPC) est gouvernée par un parti unique : le parti communiste chinois (PCC). Xi Jinping est le président de la République populaire de Chine depuis 2013. Son père était un proche de Mao. Le Parlement chinois a modifié la Constitution en mars 2018. Le nombre de mandats présidentiels autorisés n’est plus limité. Xi Jinping a annoncé son intention de gouverner indéfiniment. 


Le Parti communiste chinois a également renforcé son pouvoir sur la bureaucratie gouvernementale. Il supervise un nouvel organe gouvernemental doté de pouvoirs importants : la Commission de surveillance nationale. Les citoyens chinois sont évalués par un système de «crédit social». Les «bons» citoyens et citoyennes acquièrent des droits, les «mauvais» citoyens se les voient retirer.

La liberté d'expression n’existe pas. Toute dissidence est durement réprimée. La surveillance de la population a atteint des sommets avec vidéo accompagnée de la généralisation de la reconnaissance faciale. Le contrôle social est omniprésent. Le communisme doit être enseigné aux enfants à l'école. Les minorités (tibétains, ouïghours, etc.) sont persécutées (et une part enfermée dans des camps de rééducation) et leurs provinces occupées et repeuplées progressivement par des Chinois. 

La Chine subit un régime totalitaire, dont l’apparente réussite économique a changé l’image, mais qui reste totalitaire. Toute décision doit prendre en compte cette réalité, car les problèmes d’un régime totalitaire n’ont qu’une issue : le conflit. Ceux qui ne perçoivent pas cette réalité sont ceux qui ont cru aux «accords de Munich» avec le régime nazi : «L’histoire ne se répète pas, mais elle rime».


L’économie chinoise reste sous le plein contrôle de l’État chinois. La Chine a connu un boum économique. Elle aborde aujourd’hui un ralentissement important. Le développement d’entreprises privées a été bien réel, mais les entreprises privées chinoises restent étroitement contrôlées par l’État et le PCC. La Chine ne suit aucunement les règles occidentales de par sa culture et de par son idéologie communiste. Elle a pillé les brevets occidentaux et continue à exercer une conquête des données par divers moyens. Ses investissements en Europe et en particulier en France participent tous plus ou moins à cette conquête.


La chine connaît de multiples difficultés de fond. La Chine connaît des difficultés de fond auxquelles elle doit faire face, dont l’évolution démographique négative (suite à la politique de l'enfant unique), la dépendance de l'étranger en matières premières et en produits alimentaires (pas d’autosuffisance alimentaire pour 1,5 milliard d’habitants), une profonde rupture sociale entre les bénéficiaires du développement économique récent (15% à 40% de la population selon la manière de l’estimer) et la majorité des Chinois des provinces auxquels est refusé l’exode rural ; des provinces de l’est peuplées par des populations non chinoises (Tibétains, Ouïghours, Kazakhs, etc.) ; de même dans le sud du pays avec des populations non chinoises peu soumises. Ces difficultés intérieures expliquent, en partie, la politique extérieure de la Chine en construction qui se caractérise par une idéologie de «domination».


La chine cherche à y répondre par le développement de sa puissance internationale économique et militaire. D'une part, la Chine construit une puissance militaire à grands pas. Elle affirme une ambition de domination de la mer de Chine au-delà de ses eaux territoriales. Elle a ainsi construit des îles artificielles en mer de Chine pour en faire des bases militaires (face au Vietnam et aux Philippines). Mais elle va plus loin, la première base militaire chinoise a été établie à Djibouti, où la France est historiquement présente et dispose, elle aussi, d’une base importante. La Chine vient par ailleurs d’inaugurer une nouvelle ligne de chemin de fer entre Djibouti et Addis-Abeba (Éthiopie), qui prend la place de la ligne française. Le face-à-face entre la France et la Chine en Afrique est devenu une réalité.


D'autre part, la Chine développe des actions de «partenariats économiques» en Asie et en Afrique avec des conventions très dures pour se procurer des matières premières indispensables à son industrie. Sa présence, jugée «brutale» par beaucoup de partenaires, commence à faire l'objet d'un certain rejet.


Enfin, la Chine met en œuvre, depuis 2013, le projet des «nouvelles routes de la soie» comportant un programme d’infrastructures terrestres (accès routiers à des ports étrangers, voie ferroviaire entre la Chine et l’Union européenne via la Russie) et des installations portuaires, destinées officiellement au commerce. Un budget de 1.000 milliards de dollars a été annoncé. Ces infrastructures ont, de fait, au-delà de leur fonction purement commerciale, une dimension géopolitique et une potentialité militaire évidente.


Quelles réponses apporter à la chine ?


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime qu’il est normal que la France conduise des relations diplomatiques avec la Chine. Mao Zedong a proclamé la République populaire de Chine le 1er octobre 1949. Le général de Gaulle a été le premier chef d’État occidental à reconnaitre la République Populaire de Chine, le 27 janvier 1964. Cette décision pragmatique était pleinement justifiée.


Mais le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que les relations doivent être empreintes d’une grande prudence, compte tenu de la nature totalitaire du régime politique chinois. Les intérêts extérieurs de la France (en Afrique), comme ceux des partenaires de la France (l’Italie avec le port de Trieste ou la Grèce avec le port du Pirée), posent déjà problème. Les relations de la France et de la Chine ont vocation à relever d’un simple rapport de force.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a pleine conscience que les nations immédiatement menacées par l’influence et l’expansionnisme chinois sont ses voisins asiatiques (Birmanie, Corée du Sud, Japon, Malaisie, Philippines, Singapour, Taiwan, Thaïlande, Vietnam) et, à plus long terme, l’Inde et la Russie (qui apparaît encore aujourd’hui comme un allié de la Chine).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite que les investissements chinois en France (plus de 14 milliards d’euros de 2000 à 2018) soient limités au minimum et que les investissements français en Chine restent très prudents. L’exemple de la crise que traverse aujourd’hui l’Allemagne, suite au ralentissement de la croissance chinoise, suffit à nous éclairer sur les risques encourus. Tous les investissements occidentaux en Chine sont caractérisés par un fort taux de risques (intérêts privés contre État chinois). De même, des achats chinois ont concerné : le Club Med, l’hôtellerie de luxe, l’automobile (participation chez PSA), les clubs de foot (FC Sochaux-Montbéliard), l’aéroport de Toulouse-Blagnac, des terres céréalières, des vignobles, des usines de lait destinées au marché chinois, les marques Aoste, Justin Bridou et Cochonou, les margarines «St Hubert», le luxe (ils ont acquis la majorité de Lanvin, le parfumeur Marionnaud, la griffe Sonia Rykiel et le chausseur Robert Clergerie), l’énergie (30% de la branche d'exploration-production GDF Suez), etc.


Enfin, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) doute de la capacité de Macron à faire face au président Chinois (au-delà des poignées de mains, des photos et de beaux repas de luxe). La récente réunion de Paris avec Xi Jinping était du pur domaine de la communication. L’invitation faite par Macron, à Juncker et Merkel, à participer à la rencontre avec le président chinois, traduisait sa faiblesse à assurer seul le dialogue avec le président chinois alors qu’il n’y a aucune politique de l’Union européenne vis-à-vis de la Chine. Heureusement, la France n’a pas signé avec la Chine un accord-cadre pour participer aux projets d'infrastructures des «nouvelles routes de la soie», comme vient de le faire à tort l’Italie.


Les échanges, qui ont eu lieu, sur l’application des engagements de la COP21 ne peuvent que faire sourire, ou indigner, quand on sait que la Chine est le premier émetteur de gaz à effets de serre au monde et le premier producteur de charbon. La pollution dans les grandes villes chinoises atteint des sommets mondiaux.


Par ailleurs, on ne peut que douter de la concrétisation, dans le temps, de la vente signée de 290 Airbus, quand on connaît les programmes chinois pour fabriquer des avions du même type.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère, sur le plan économique, que la balance commerciale entre la France et la Chine doit être équilibrée, dans un délai rapide. Il s’agit d’une nécessité pour l’économie française. Toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour atteindre cet objectif.


La délocalisation en Chine de l’usine française de fabrication de la Smart, par le groupe allemand Daimler, illustre, mieux qu’un long discours, la nécessité d’appliquer à la mondialisation un contrôle plus sérieux. Le temps des échanges inégaux, à notre détriment, doit prendre fin. Le problème prioritaire à régler, dans l’équilibre de nos échanges commerciaux, est celui posé par la Chine.