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VI­GILANCE & AC­TION - N° 391  MAI 2019


LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


LE PROGRAMME EUROPÉEN DE MACRON EST FÉDÉRALISTE, SIMPLISTE ET HYPOCRITE

Communication du MIL du 14 mai 2019


Repère : La liste «Renaissance», conduite par Nathalie Loiseau, et vigoureusement soutenue par Macron, vient enfin de publier son programme à deux semaines de l'élection européenne. Elle est soutenue par La république en marche (LREM), le Mouvement démocrate (MoDem), Agir et le Mouvement radical.


Le Président de tous les Français a choisi de se positionner comme un chef de parti. Macron, président de la République française, fait ouvertement une campagne européenne pour sa liste et son programme. Il y participe par des interventions, par ses photos, ses déplacements, plutôt que de représenter l'ensemble de la France. En s'impliquant dans cette campagne, il a choisi de diviser notre pays. Mais, dans tous les cas, Loiseau ne lui fera pas d'ombre, ni de concurrence future.


Son programme arrive très tardivement. Il apparaît d'ailleurs globalement assez simpliste, dans sa forme comme sur le fond. On constate une absence de qualité qui aurait pu être attendue quand on a tous les services de l'État avec soi. Cette situation fait écho à la politique nationale menée par Macron dont les reculs et les détours permanents inquiètent le pays sur de nombreux domaines comme la fiscalité, le travail, l'indemnisation-chômage ou les retraites. Dans tous les cas, son action va déboucher sur un déficit record en France à la fin 2019.


Sans entrer dans le détail, sans grand intérêt, des «79 propositions» et considérations du programme de la «renaissance européenne», trois grands axes de critique sont à retenir.


Le programme de Macron est fédéraliste. Il traduit la volonté de voir l'Union européenne progresser dans la voie de la supranationalité en constituant de nouvelles instances, de nouveaux budgets européens (Projet de «Banque européenne du climat»), une «armée européenne». Il souhaite renvoyer au niveau européen de nouvelles compétences pour s'en défausser au niveau national (dont celle du droit d'asile et du contrôle de l'immigration). C'est un programme fédéraliste qui est proposé aux Français. Il propose de renégocier les traités en approfondissant le supranationalisme, de consolider les accords de Schengen, de donner davantage de pouvoir au Parlement au détriment des États membres.


Macron propose la poursuite d'une intégration européenne au détriment des Nations.


Le programme de Macron est simpliste. Il n'est pas sérieux, car il a choisi de privilégier la communication politique avec un objectif de gestion de son image électorale.


Les mesures, qu'il n'a pas prises en France, sont ainsi renvoyées au niveau européen. L'engagement le plus fort consiste à consacrer à la transition écologique «1.000 milliards d'euros d'ici à 2024». (Ce slogan fait écho à «Mille milliards de dollars» un film d'Henri Verneuil, sorti en 1982). Ce budget a priori colossal est destiné à produire un choc. Dans les faits, il porte sur 5 années avec 40% de financement public et un appel à l'épargne de chacun. À quoi bon un investissement public européen (dont 16 milliards par an de nos impôts) dont nous n'aurions plus aucun contrôle, plutôt que des actions nationales pour financer des actions de terrain ? La rénovation thermique des logements, l'encouragement des transports «propres», l'accompagnement à la reconversion des «travailleurs face aux mutations» sont évidemment du ressort national, voire local. L'UE ne peut se voir attribuer des compétences sur tout et n'importe quoi.


Citons le projet de «Conférence pour l'Europe réunira les dirigeants européens, des citoyens tirés au sort et des spécialistes». L'idée de réunir des Roumains, Estoniens, Slovènes, Danois, Luxembourgeois, et autres, tirés au sort, pour décider de l'avenir de l'Europe apparaît comme une farce. À quand les décisions prises à la roulette de casino ?


Macron se moque des citoyens en France comme en Europe.


Le programme de Macron est hypocrite dans la mesure où il propose des mesures qu'il sait ne pas pouvoir aboutir en l'état du rapport de force entre pays membres, et ce quel que soit le résultat des élections européennes. Les mesures comme la taxation européenne des grandes entreprises de l'économie numérique (GAFA), la révision du statut des travailleurs détachés, l'armée européenne se trouvent aujourd'hui bloquées. Quel sens réel peut avoir l'objectif d'«une neutralité carbone d'ici à 2050 au niveau européen (zéro émission de CO2)» sans connaitre les évolutions scientifiques et technologiques sur les 30 ans à venir ?


Macron propose ce qu'il sait impossible, pour tromper l'électeur, ce qui est malhonnête et hypocrite.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce le programme de Macron à l'élection européenne en France, sa stratégie «progressiste contre nationalistes» et ses manœuvres pour tenter d'influer sur la désignation des nouveaux responsables aux postes de dirigeants des instances européennes. Macron ne se préoccupe pas de rassembler en Europe pas plus qu'il ne l'a tenté en France. Il demeure dans une démarche de division.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que les idées au sein de l'Union européenne ont évolué progressivement. Le résultat de ces élections va venir concrétiser ce mouvement. Dans ce contexte, la ligne fédéraliste, conduite par Macron, apparaît aujourd'hui comme un danger pour l'Union européenne. Il propose de passer de décisions prises à l'unanimité à des décisions prises à la majorité relative des gouvernements. Cela reviendrait à imposer des mesures par la force (avec des sanctions) à des pays membres.


Par exemple, il s'agirait d'imposer des quotas de migrants dans chaque pays ou imposer aux pays de l'Est de précipiter la fermeture de leurs centrales à charbon ! Cela conduirait au départ (de type Brexit) de nombreux pays comme l'Autriche, l'Italie, la Hongrie, la Pologne et bien d'autres, alors que ceux-ci sont attachés à l'Union européenne. Le respect des membres de l'UE doit être la règle.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère le programme de Macron comme un projet dangereux, à rattacher à un passé aujourd'hui révolu, qu'il appartient de dépasser pour consolider une Union européenne, utile et efficace, centrée sur des compétences pertinentes et complémentaires à celles des Nations.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) voit que, quelques jours avant le scrutin, la liste «Renaissance» de Macron, qu'elle arrive en tête ou pas, ne devrait réunir que de l'ordre d'un cinquième des suffrages. Alors que les listes d'opposition devraient recueillir plus de 75% des voix.


Les intentions de vote étant données autour de 40% de participation, cela revient à dire que moins de 10% des électeurs devraient réellement voter pour la liste Loiseau-Macron.


Ce résultat probable ne renforcera pas la légitimité politique du président de la République car il a commis l'erreur de s'engager dans cette aventure-là.



IL Y A 23 ANS QUE LE PATRIOTE GAULLISTE PIERRE-FRANÇOIS DEBIZET EST DÉCÉDÉ

Communication du MIL du 10 mai 2019


Voici le texte que le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a publié dans son journal N°97 de Juin 1996.


La France a perdu un grand patriote. Notre compagnon Pierre DEBIZET nous a quittés


Honneur, intransigeance, fidélité : tels sont sans doute les  mots qui viennent naturellement à l'esprit pour qualifier Pierre Debizet qui nous a quittés le 11 mai 1996. Ces  qualités sont à la source de l'action éminente qu'il a menée au service de la France et des attachements indéfectibles qui se sont portés sur lui, tout autant que des haines qu'il a suscitées et des tourmentes qui ont marqué son existence.


Son grand déchirement est certainement celui qui l'a obligé à choisir entre son engagement pour l'Algérie française et son engagement gaulliste à la tête du Service d'Action Civique. Il a choisi de s'éloigner et de reprendre des activités privées. Mais la cause pour laquelle il éprouvait une véritable dévotion qui l'emportait sur toutes autres considérations, c'était celle de la France. Il l'avait déjà montré en étant, pendant la guerre, un grand résistant. Aussi, lorsque le général de Gaulle, en 1968, lui demanda de «reprendre du service», Pierre Debizet n'hésita-t-il pas à répondre présent, sans toutefois rien renier de ses convictions et de ses chagrins passés : la cravate noire qu'il n'a jamais quittée était devenue quasi légendaire.


Ses épreuves n'étaient pourtant pas terminées. La plus terrible s'abattit sur lui en 1981, lorsqu'on voulut le mêler à une affaire abominable. Il est clair que la gauche, alors triomphante, a voulu détruire à cette occasion l'un des hommes les plus solides de la droite. Elle n'a pas reculé devant les moyens les plus sordides : ce sont des choses qui ne s'oublient pas. Pierre Debizet, évidemment, soutenu par sa force personnelle et par son innocence, a tenu bon. Il n'empêche que ses adversaires - nos adversaires - ont cassé en lui un ressort vital, et on ne saura jamais quel effet cette blessure profonde aura eu sur le développement de la maladie qui l'a emporté. 


Pierre Debizet fut, de 1985 à 1987, le délégué général du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L). Il n'exerça plus, ensuite, d'autres activités publiques.


Cet homme apparemment rugueux était un passionné, un sentimental à la sensibilité toujours exacerbée et souvent douloureuse. Ses amis le savaient. Ses adversaires le savaient aussi. Pierre Debizet était un homme d'honneur, un chevalier des temps modernes, à la fois à la pointe de l'action et hors de son époque, n'ayant jamais pu s'habituer aux petitesses, considérant tout compromis comme une compromission indigne.


À mesure que le temps passera, son image grandira.


DÉBATS, GILETS JAUNE, LA CARAVANE MACRON PASSE


Communication du MIL du 26 avril 2019


Lors de sa conférence de presse du 25 avril 2019, Macron a clairement affirmé son souhait de poursuivre la politique qu'il a engagée depuis son élection, à quelques ajustements près. Il a cherché par un discours «pédagogique» à fidéliser son noyau dur d'électeurs de gauche (LREM) et de centre gauche (MoDem) sans apporter aucune réponse nouvelle. Il poursuit son projet de réforme des institutions, de réforme des retraites ou de la loi de 1905. Tout cela alors que les augmentations de tous les services explosent en France (électricité, gaz, essence, contrôle technique en juin, eau, assurance, mutuelle …) bien au-delà de l'inflation.


Plus étonnant, Macron n'a pas fait allusion aux réformes majeures, en cours de finalisation, comme la loi sur la bioéthique (PMA sans père, fin de vie), la réforme de la fonction publique (embauche de contractuels) ou de l'assurance chômage (diminution des droits des chômeurs).


Si l'on fait le total des annonces fiscales et budgétaires, Macron n'a pas présenté de plan de réduction de la dépense publique. La réduction des impôts sera ardue sauf à laisser filer les déficits ! Aucun projet d'ensemble n'apparaît. Il ne cherche même pas à rassembler les Français.


Beaucoup de mesures justes évoquées sont renvoyées «à plus tard» au bon soin du gouvernement actuel ou futur.


Retenons une sélection de décisions de Macron qui sont dangereuses pour la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme son opposition totale à une réforme institutionnelle comprenant l'introduction du scrutin proportionnel à hauteur de 20% pour l'élection des députés. Il s'agit d'une attaque contre les principes de la cinquième république car, aujourd'hui, c'est 20% mais demain, il y aura toujours une volonté de faire évoluer ce chiffre.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne le projet de faire appel au tirage au sort de citoyens pour transformer le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en Conseil de la participation citoyenne et de mettre en place une «convention citoyenne de cent cinquante personnes tirées au sort avec pour mission de travailler sur des mesures significatives pour la planète». Il s'agit là de propositions démagogiques qui mettent en cause les principes même de la République.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) est hostile à toute augmentation de la durée de cotisation retraite. Cela reviendrait, de fait, à diminuer le montant des retraites dans la mesure où la durée de cotisation pour une retraite à taux plein serait de plus en plus rarement atteinte. La durée de 42 ans et demi apparaît déjà difficile à atteindre en raison des parcours de chacun et de la difficulté de trouver ou de garder un emploi après un certain âge, qui peut commençait après 50 ans.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la perspective évoquée par Macron d'abandonner son engagement de supprimer 120.000 postes dans la fonction publique d'État et territoriale. Cette position témoigne en fait de son incapacité à conduire sa politique face aux administrations. Pour baisser et réduire la pression fiscale et le coût de l'État en France, il faut baisser la dépense publique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce le vide de mesures des propos de Macron sur l'immigration. Au-delà d'éléments de diagnostic recevables, il n'avance aucune mesure concrète pour mettre un terme à un flux migratoire trop important. Après le récent vote de la loi «asile et immigration», Macron se trouve dans une impasse et en appelle de manière incantatoire à l'Europe pour traiter le problème. Les deux échecs successifs, qu'il vient de connaitre ces dernières semaines, prouvent pourtant qu'il ne peut rien faire passer auprès des autres gouvernements.


Enfin, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) s'oppose au projet de révision de la loi de 1905 sur la laïcité destiné à répondre aux seuls intérêts du culte musulman en France.


L'ULTRAGAUCHE, À CAUSE DE MACRON, REDEVIENT UN DANGER


Communication du MIL du 30 avril 2019


Repère : Il y a un an, le 1er mai 2018, l'ultragauche, avec les black-blocs, a réalisé une démonstration de force. Depuis, cette mouvance a trouvé l'occasion de se développer autour de manifestations des «gilets jaunes». Elle est parvenue à recruter au-delà de son noyau habituel. Les actions de l'ultragauche menacent désormais directement les institutions de la République, les biens et les personnes, faute d'une réponse claire de Macron.


Depuis fin 2018, autour d'un noyau de base, l'ultragauche a multiplié ses actions dans le contexte des samedis des «gilets jaunes». Son fond idéologique est marxiste, anticapitaliste, antimondialiste et conteste le fonctionnement démocratique par tous les moyens disponibles. Il s'exprime davantage par des slogans que par de longs discours. Les étiquettes politiques, comme anarchistes, autonomes, black-blocs, écologistes radicaux ou autres, comptent peu. Il s'agit tout simplement d'un mouvement «antisystème» qui vise, en premier lieu, le recul du pouvoir, et a, pour phase ultime, la destruction de l'État.


Les premières actions de cette nébuleuse ciblent la destruction des symboles du système politique, de l'appareil d'État et de son organisation : mobiliers urbains, agences bancaires, véhicules de police, etc. Le second objectif est de constituer des zones «libérées» comme les terrains de Notre-Dame-des-Landes (principe de la «Zone A Défendre ou ZAD») ou lors de l'occupation durable de locaux universitaires comme les centres universitaires de Censier ou Tolbiac. La troisième étape consiste à sidérer l'opinion et décrédibiliser le pouvoir politique. Le seuil de rupture attendu, si ce n'est recherché, est d'avoir des victimes parmi des manifestants (idéalement un accident mortel). Les victimes réelles, ou supposées (intox), servent à démultiplier la manifestation puis à s'engager vers une insurrection. C'est le cycle : provocation - répression - émeutes.


L'ultragauche a opté pour une forme d'organisation clandestine. Officiellement, il n'y a ni chef ni organisation légale. La réalité est effectivement différente, car il existe des responsables de fait qui prennent le titre d'«influenceur» et qui usent de divers réseaux sociaux (dont certains cryptés) au travers de directives précises. La forme a changé par rapport à des périodes antérieures, mais les bases d'un mouvement révolutionnaire primaire sont bien présentes. Autour du noyau d'ultragauche existant, se sont agglomérés des groupes et des profils de casseurs, de «gilets jaunes» séduits par la violence, de délinquants de tous poils, de spécialistes de «l'appropriation sociale» et du vol. La présence de militants d'ultragauche étrangers (de toute l'Europe souvent) vient muscler et diversifier le dispositif.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que l'ultragauche présente à nouveau un danger pour la France et ses institutions à de nombreux niveaux.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que Macron a prouvé, depuis son élection mais avant aussi, son incapacité politique à faire face aux actions successives de l'ultragauche. L'abandon de la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, malgré le vote positif lors du référendum, illustre sa profonde faiblesse et son incompréhension de la violence politique qu'il n'a jamais ni croisée, ni côtoyée dans sa jeunesse. Les moyens mis en œuvre, sur instructions de Macron, ne sont pas parvenus à empêcher la répétition des actions violentes et leur montée en puissance. L'évolution de la Loi («anticasseurs») ne suffira pas à rétablir l'ordre républicain sans une volonté affirmée, des ordres précis et au bout du compte une direction. La Loi «anticasseurs» d'Alain Peyrefitte, écrite, pour une part, par notre ancien président du MIL, Raoul Béteille, répondait largement à la problématique. Il suffisait de la réinstaurer. 


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce le soutien implicite aux violences urbaines de responsables d'extrême gauche et d'intellectuels. La mobilisation en faveur des «droits des casseurs» est scandaleuse. On assiste progressivement à une perversion de la notion des droits de l'homme, que l'on constate, à regret, portée par le «Défenseur des droits» actuel. 


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) s'inquiète de la croissance importante des effectifs de l'ultragauche, au-delà des noyaux connus, à Bordeaux, Nantes, Rennes, Paris ou Toulouse. Cette croissance est directement liée à la réussite des actions menées (et grâce à leur couverture médiatique) qui ont permis à l'ultragauche de recruter.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle le gouvernement à prévenir d'urgence le risque de passage à une phase insurrectionnelle et terroriste. La montée en charge de l'ultragauche peut se concrétiser par un stade supérieur de violence comme cela a été le cas dans les années 70 de la «Gauche prolétarienne» (organisation mixant maoïsme et anarchisme), en passant par les autonomes puis à «Action directe» (organisation terroriste).


APRÈS LE 1ER MAI, MACRON : «C'EST MOI OU LE CHAOS»


Communication du MIL du 3 mai 2019


La journée du 1er mai 2019 aura davantage ressemblé à une confusion des genres qu'à une «convergence des luttes». La confusion des genres se traduit par l'accumulation de multiples groupes sans rapport entre eux : des défilés syndicaux portant des revendications sociales, des actions «spectacles» avec port de masques de Benalla ou des femmes aux seins nus jouant des «Mariannes de fantaisie», des «gilets jaunes» paumés cherchant une convivialité et un lien social au sein d'une nébuleuse sans identité ni revendication unitaire, des écolos radicaux appelant à l'insurrection dans un délire de type sectaire, des casseurs d'ultragauche mobilisés contre l'appareil d'État et Macron, et cassant tout ce qu'ils peuvent, etc. 


La première grande leçon à en tirer est la démonstration de la faiblesse des organisations syndicales. D'une part, une coupure profonde s'élargit entre le bloc réformiste autour de la CFDT et le bloc dur autour de la CGT (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF et UNL). D'autre part, la CGT se trouve dans l'incapacité à contrôler une manifestation à Paris. Le Service d'ordre mythique de la CGT (et du PCF) n'existe plus ! Le patron de la CGT, Martinez, a dû être extrait du cortège pour échapper aux militants d'ultra gauche (et non aux CRS comme il le déclare). Le cortège de la FSU (éducation nationale) a dû évacuer la manifestation du 1er mai à cause de la violence. La faiblesse syndicale laisse la rue aux militants d'ultragauche d'autant que la faiblesse de la participation aux cortèges syndicaux devient habituelle, car les organisations syndicales peinent de plus en plus à mobiliser leurs adhérents au-delà de leurs permanents.


Le second constat porte sur la permanence des actions violentes, avec le développement d'une ultragauche «anti système» difficile à contenir, même avec une mobilisation exceptionnelle des forces de l'ordre. La notion de manifestation déclarée sur un parcours autorisé apparaît dépassée. L'usage d'Internet, de la facilité des communications via les réseaux sociaux, des photos et des vidéos en direct  a changé la donne. Le ministre de l'Intérieur n'a pas trouvé de solution pour éviter le désordre.


La troisième analyse porte sur l'incapacité réelle du gouvernement, qui ne dispose pas d'une base de soutien réelle à sa politique, dans un contexte incertain de violences politiques. On constate une absence de parti politique de la «majorité» ayant une existence réelle. Lors de l'élection européenne, LREM et MoDem s'apprêtent à faire un score de 18 à 25% des suffrages exprimés, tandis que les listes d'opposition cumuleront plus de 75% des votes.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que l'absence de légitimité politique de Macron est désormais admise par tous. Elle alimente un grand désordre dans les idées politiques, entretenue par des journalistes. La nébuleuse «anti système» et toutes les forces de gauche confondues encouragent de manière croissante une subversion contre les institutions de la République. La gauche socialiste et communiste fait le procès des membres des forces de l'ordre ou de la justice, plutôt que des casseurs dont la légitimité de l'action est reconnue, implicitement ou explicitement. Ces gauches affirment que «les auteurs de violence sont des victimes de la société». Il s'agit là de la reprise d'une analyse révolutionnaire classique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce la stratégie de Macron qui met en avant, depuis le début, l'idée : «c'est moi ou le chaos» et «c'est moi ou Le Pen». De fait, il fait la promotion des partis politiques extrêmes et instrumentalise les groupes de contestation radicale. Et comme les dernières propositions de Macron, d'après le pseudo «grand débat», n'apporteront pas de solutions à la France, ni à court ni à moyen terme, la situation politique apparait bien incertaine. Il n'existe qu'une seule solution pour lui : redemander une légitimation de sa politique par des élections législatives anticipées.