Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

TURQUIE – NON AUX INGÉRENCES EN FRANCE


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La Confédération islamique Millî Görüs (CIMG) est une association d’origine turque. Elle disposerait déjà de plus de 70 lieux de culte déjà installés en France et d’autres en cours. Elle est réputée proche du président turc Erdogan et de son parti l’AKP. Millî Görüs incarne un courant nationaliste turc et un islamisme sunnite radical. Elle mène une action politique au sein de la société française pour défendre un repli identitaire (lieu de culte, imans turcs, écoles hors contrat, activités diverses, etc.). Il ne s’agit pas d’une organisation djihadiste mais d’une organisation séparatiste.


Macron s’est affiché, en juin 2017, avec le président de Millî Görüs France sans aucune réserve.

En 2021, le gouvernement a, enfin, sans conteste changé de position. Des ministres évoquent les «tenants d’un islam politique et radical», un vecteur d’«ingérence étrangère» et concluent que «pas un euro d’argent public ne doit aller aux ennemis de la République». Le porte-parole du gouvernement vient d’affirmer que cette association n’a pas «vocation à exister dans la République» parce qu’elle s’inscrit «à l'encontre des valeurs de la République». Ce constat est exact, mais il apparait bien trop tardif. Il apparait que cette association islamiste radicale a déjà bénéficié de subventions publiques, d’autorisations d’ouverture d’écoles hors contrat. Tout cela avant le vote scandaleux d’une subvention de 2,5 millions d’euros, par la mairie Europe Ecologie les Verts de Strasbourg, à la fin mars, pour la grande mosquée de Strasbourg à l’architecture ottomane.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que Macron et le gouvernement se trouvent condamnés à l’impuissance face à Millî Görüs pour ne pas avoir conduit une politique claire. Ils ne savent pas motiver un retour en arrière par rapport au laxisme existant depuis 2017. Même s’ils peuvent reprocher à cette association d’avoir refusé de signer la «Charte des principes de l’Islam de France», Macron ne dissoudra pas Millî Görüs malgré que cette association soit engagée dans un repli identitaire turc sur notre territoire. Comme la charte des principes de l’islam de France est devenue l’axe de la politique du gouvernement à l’égard du culte musulman, Millî Görüs risque juste éventuellement de se voir privée de subventions publiques directes. Elle joue sur les mots pour organiser sa défense. Autre soutien du gouvernement turc, l’organisation ultra-nationaliste turque des «Loups gris» a été dissoute le 4 novembre 2020 pour son implication «dans plusieurs actions violentes ayant le caractère de manifestations armées dans la rue». Elle demeure active contre des personnes d’origine kurdes ou arméniennes en France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que ce mouvement politico religieux turc doit se trouver dans l’impossibilité de poursuivre son projet d’expansion, financé par un état étranger. Il est engagé, de fait, dans une démarche de colonisation du territoire français. Le Mil dénonce à cette occasion les élus locaux, de gauche ou de droite, qui ont depuis des années un comportement lâche ou clientéliste quant à l’attribution de moyens et avantages accordés à cette association séparatiste.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que les efforts de président Erdogan en France s’expliquent, en grande partie, par sa volonté de combattre son opposition. Il a organisé sa dernière campagne électorale jusqu’en France (avec la tenue de réunions publiques) et en Allemagne. Le souci d’Erdogan est de combattre les opposants à son régime résidant en France. De nombreux ressortissants turcs sont soit des kurdes persécutés en Turquie, soit des démocrates laïques ayant fui le pays, soit des membres des minorités alévis (non sunnites).


Enfin, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate l’échec des efforts des gouvernements successifs pour «organiser le culte musulman». Cet échec est dû à la fois à la diversité des tendances dont celle proche des Frères musulmans, de l’association pour la prédication (Tabligh Jamaat), à laquelle s’ajoute la multiplicité des influences politiques étrangères : algérienne, marocaine et turques qui sont structurellement conflictuelles. Les plus militantes sont les fédérations, liées à la Turquie, Millî Görüş et le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF). Elles ont refusé de signer la «charte des principes pour l’islam de France» et envisagent de constituer une structure concurrente du Conseil français du culte musulman (CFCM).


Les autres initiatives, actuellement en chantier, déboucheront sur les mêmes blocages structurels.