Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

QUI EST-IL VRAIMENT ?

UN DÉ-CONSTRUCTEUR ?

UN POST-NATIONAL ?


Télécharger la communication du MIL du 7 juin 2021

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Repère : «Le macronisme n’est pas une doctrine, c’est un opportunisme. Emmanuel Macron ne construit pas une vision du monde, mais un récit marketing, variable selon la tactique du moment. Au prétexte du «en même temps», il aura dit tout et son contraire sur tous les sujets pendant ce quinquennat.» François-Xavier Bellamy, député européen.


Par la politique menée concrètement depuis quatre ans (et aussi celle qui ne l’a pas été), Macron confirme sa position d’adversaire politique pour les gaullistes patriotes. Il a démarré sa campagne présidentielle de 2022. Il importe donc de savoir bien designer l'adversaire, c'est l’élément essentiel pour définir et affirmer un combat politique.


Pour décrire Macron, on se heurte à la difficulté de le faire en deux mots. Il en faut un peu plus pour cerner le personnage car il est complexe, intelligent dans une certaine mesure, égocentrique, prêt à prendre des risques, dépourvus de certaines expériences (politique, familiale ou professionnelle), sans conviction profonde et sans vision d’avenir. Pour se définir, depuis 2016, Macron a utilisé le terme de «progressiste». Il a abandonné le terme puis repris ponctuellement cette dénomination de gauche (par opposition au terme de «conservateur»).


Plusieurs termes définissent Macron.


1. Opportuniste : de 2016 à 2021, les positions politique de Macron ont évolué en France et à l'étranger (où elles sont souvent différentes). Macron n’a pas d’idéologie politique, il a juste un point de vue, changeant parfois, difficile à suivre à cause de son absence de convictions. Ainsi, depuis 2016, Macron a recours à la formule «en même temps» pour donner l’impression qu’une synthèse est possible entre des opinions contraires. C’est la raison pour laquelle il refuse d’arbitrer les conflits. Par exemple, cela a été le cas à propos de l’islamisme politique durant quatre années. Ce «en même temps» est un jeu de mots pour éluder les problèmes à résoudre et pour refuser de s’engager dans un quelconque affrontement. Il souhaite assumer une ligne floue ou «neutre» pour tenter d’éviter tous les conflits et toutes les attaques.


Cette ligne «neutre» explique pourquoi Macron, d’après de récents sondages, apparait comme bénéficiant d’un noyau électoral constitué par des membres des professions libérales, de cadres des secteurs publics et privés et d’intellectuels. Il est désigné, à tort ou à raison, comme le «candidat de la bourgeoisie» à laquelle il offre un projet neutre excluant tout affrontement social, ce qui rassure cet électorat.


2. Technocrate : Macron est issu de cette partie des membres de la haute-administration qui aspire à se passer des élus de la nation pour gérer directement le pays et/ou l'Union Européenne. Ainsi il a imposé, depuis 2017, le primat des technocrates sur les politiques (le Parlement a été mis en veilleuse), sur les partis (constitution de LREM comme un parti fantôme), vis-à-vis des corps intermédiaires (mise à l’écart des partenaires sociaux, réforme du CESE, etc.). Il a mis en scène une prétendue démocratie participative («Convention Citoyenne sur le Climat (CCC)» ou «les 35 citoyens sur les vaccins»). Il incarne un projet de dépassement des institutions nationales et des représentations de la Nation par les services de l’administration, car la pérennité des acteurs est assurée bien au-delà de celle des politiques. Par ailleurs, le rôle majeur accordé à la haute administration ne conduit pas à l’exercice efficace des fonctions régaliennes en France (défense, police, justice, diplomatie, éducation) car celles-ci sont du ressort d’un choix politique et non d’un choix administratif.  


3. Acteur et communicant : Par goût personnel, Macron est avant tout un acteur. Il a construit son image et son positionnement sur la communication orale et gestuelle et non sur des valeurs. Il dépend des textes qui lui sont écrit successivement par d’autres. Son réel talent d’interprétation est soutenu par une puissante force médiatique organisée autour de groupes de médias pro-gouvernementaux et de journalistes courtisans, d’une manière totalement amplifié par rapport à ce que la France a connu dans le passé. Ce potentiel est et reste dangereux.


4. Méprisant et suffisant : Dans des échanges à chaud, Macron a régulièrement utilisé des termes qui ont blessés (des ouvriers, des femmes, des chômeurs, des retraités, des jeunes) en réponse aux critiques qu’ils recevaient de personnes rencontrées. La répétition de ces formules blessantes traduit le fait qu’il n’apprécie pas les français ordinaires et qu’il n’a pour eux que du mépris. Il reste le président des «premiers de cordées» comme en 2017, mais pas celui des citoyens ordinaires.


5. Post-national : Macron ne défend pas la France, mais une analyse mondialiste et financière (et sa facette européenne fédéraliste). Le transfert des responsabilités décisionnelles aux institutions européennes ou internationales apparait sa priorité. Cela est le cas du plan de relance européen (2021-2026) toujours en attente de démarrage, ou bien le plan vaccinal européen connu pour ses déboires ou son projet de «défense européenne». Macron défend une pseudo «souveraineté européenne» qui est une simple illusion et non la souveraineté nationale. La raison est qu’il considère que nous sommes entrés dans une situation «post nationale» qui ne repose plus sur l’identité française.


Dans ce cadre post-national, le concept de nation est considéré comme dépassé. Il doit être remplacé par des «valeurs partagées» générales qui n’ont plus de frontières. L’État-nation laisserait la place à un État post-national sans identité propre. Il ne se situe pas dans le cadre d’un internationalisme politique (libéral, fasciste, socialiste ou communiste) mais dans le contexte des intérêts mouvants des institutions internationales (ONU, OMS, etc.) et de diverses sociétés multinationales. Tout cela primant toujours sur les intérêts des Nations.


6. Dé-constructeur : Enfin, Macron s’affiche volontairement comme un «dé-constructeur» (selon un concept philosophique vaseux). Sur ce principe, il met en cause la politique, l’histoire de France (suppression des grands corps de l’État, reconnaissance du «privilège blanc», indépendance algérienne, retour sur l’esclavage, génocide au Rwanda). Au final, tout cela aboutit à une stratégie de démolition de l’État et de déconstruction de la France.


En résumé, la vision de Macron apparait s’appuyer sur une haute administration, conduisant seule le pays, dans une phase post-nationale (et post-démocratique) inscrite dans un contexte mondialisé.


Tout cela ne répond pas aux souhaits et attentes des citoyens Français.


D’autres qualificatifs concernant Macron doivent être écartés comme le terme de «libéral». Par exemple, la politique définie par Macron face à la crise sanitaire de 2020 illustre une politique totalement étatiste et dirigiste et en aucun cas libérale. Elle a été marquée par une suite de retards et de dysfonctionnements aboutissant à une faible efficacité globale. Certes, Macron est traité d’ultra-libéral par les responsables de la gauche de la gauche, mais cette accusation ne correspond pas à la réalité.


L'environnement de Macron mérite aussi d'être précisé, car cela constitue le «macronisme» avec tous ses élus qui ne sont pas toujours en accord avec lui.


1. La République En Marche (LREM) a été construite volontairement comme un parti fantôme, sans présence réelle sur le terrain. La désertion d'une part importante des élus à fait perdre la majorité LREM à l'Assemblée Nationale. Il en va de même pour la désertion des conseillers à la présidence. Les choix de ressources humaines de Macron ont été souvent malheureux.


2. Les élus de la majorité macroniste sont très majoritairement de gauche. Les anciens membres du PS contrôlent toujours les groupes parlementaires et le parti politique fantôme. La majorité politique de Macron relève toujours d’une gauche sociale-démocrate (strauss-kahnienne) et d’un allié de centre-gauche (le MoDem) qui n’a pas été récompensé de son apport électoral. Cette majorité de gauche se trouve en décalage avec l’électorat censé soutenir Macron d’après les sondages.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) continuera à mener campagne contre la candidature de Macron à la prochaine élection présidentielle. D’une part, il faut expliquer qui il est dans toute sa complexité, d’autre part, il faut présenter son bilan sans fioriture et enfin il faut estimer tous les dangers d’un second mandat pour la France.


L’enjeu prioritaire du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) consiste à faire comprendre à l’électorat traditionnel de droite la nature exacte de Macron en analysant et en rappelant, jour après jour, ses propos et la réalité de son action. Dans la dernière ligne droite, il sera temps de définir qui, dans notre famille politique, est en capacité de défendre nos valeurs gaullistes patriotiques, capable de gouverner la France et pouvant rassembler pour gagner.