Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MACRON RÉAFFIRME SON ENGAGEMENT A GAUCHE


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Macron vient de désigner comme Premier ministre, Elisabeth Borne. Il a fait le choix d’une femme de gauche, dans le contexte des élections législatives, car il considère que sa priorité est de limiter, par tous les moyens utiles, la progression de la gauche marxiste dirigée par Jean-Luc Mélenchon. Il choisit d’organiser un affrontement entre la gauche sociale-démocrate et la gauche marxiste en juin prochain. Le PS disparait en une partie absorbée par Macron, une partie tenue dans l’immédiat par Mélenchon et une fraction indépendante qui va échouer dans sa dissidence à quelques exceptions près. Par ailleurs, avec Borne, il a choisi une personne qui n’aura pas, pour le moment, la capacité et l’ambition de lui succéder en 2027.


Élisabeth Borne met elle-même en avant son étiquette de «femme de gauche». Elle a été conseillère ministérielle sous des gouvernements socialistes. Tour à tour conseillère de Lionel Jospin, puis de Jack Lang entre 1997 et 2002 et directrice de cabinet de Ségolène Royal entre 2014 et 2015. De 2014 à 2015, elle est directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l'Écologie. Élisabeth Borne et Alexis Kohler, qui était Directeur de cabinet de Macron au ministère de l'Économie, ont travaillé ensemble à de multiples reprises. Borne a rejoint «En Marche !» en 2016. Entre 2017 et 2022, elle a été successivement ministre des Transports, ministre de la Transition écologique et ministre du Travail. Borne est adhérente du micro-parti «Territoires de progrès» réunissant une part des anciens socialistes : Brigitte Bourguignon Jean-Baptiste Djebbari, Jean-Yves Le Drian, Florence Parly, Gilles Savary, Olivier Véran ou Emmanuelle Wargon. Ce parti affirme incarner la gauche sociale-démocrate au sein de LREM. Enfin, Élisabeth Borne est réputée, selon de nombreux témoignages, pour être une haut-fonctionnaire techno et décidée, mais rigide et cassante. Sa gestion du gouvernement sans nuance devra être suivie de près.


Pour compléter le tableau, le directeur du cabinet de la première ministre, qui vient d’être nommé est Aurélien Rousseau, un homme de gauche, issu du Parti communiste. En 2015, il est devenu Directeur de cabinet adjoint et conseiller social du Premier ministre Manuel Valls. Il a conservé ses fonctions auprès de Bernard Cazeneuve, quand celui-ci succède à Manuel Valls au poste de Premier ministre en 2016. Il connait donc ce type de poste.


L’architecte de la construction de cette équipe parait être le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, il a soutenu Borne. Il accompagne Macron depuis huit ans, d’abord à Bercy puis à l’Élysée de 2017 à 2022. Il vient d’être confirmé dans ses fonctions. C’est également un homme de gauche, qui a précédemment été le directeur de cabinet de Pierre Moscovici au ministère des Finances.


Ce paysage politique semble cohérent quand on sait que les anciens du PS ont repris le plein contrôle de LREM (devenu Renaissance) par Richard Ferrand et que les chefs des groupes parlementaires macronistes sont également d’anciens socialistes. Pour compléter, les candidatures macronistes aux législatives, portant l’étiquette «Ensemble !», se répartissent entre plus de 400 candidats de LREM, fortement marquées à gauche, 100 candidats pour le MoDem et juste 50 pour Horizons. Le nombre des futurs élus, transfuges de LR vers Macron, anciens ou récents, apparait au final anecdotique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se félicite de la clarification de la situation avec la nomination par Macron d’un premier ministre de gauche pour débuter ce second quinquennat. Vis-à-vis des électeurs et de l’opinion, le Président de la République, entamant un second mandat, affiche le choix d’une politique de gauche sociale-démocrate, en liaison renouvelée avec des responsables patronaux. Il n’est plus dans une perspective de renouvellement politique et se sent les mains libres pour agir, sans en avoir les moyens en raison de la conjoncture économique difficile, du déficit et de la dette de la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que la mise en œuvre des priorités politiques de Macron-Borne semble étroitement lié aux résultats des législatives. La situation est particulière. On a un sentiment d'apesanteur politique entre le second tour de la présidentielle et les législatives, caractérisé par le long délai pour nommer un premier ministre, puis un gouvernement, dans le cadre d’un programme qui reste flou. Macron a évoqué des sujets (éducation, etc.) sur lesquels il souhaite réfléchir avec des réunions multiples de citoyens et des montages dont les principes sont inconnus. L’absence de l’engagement d’une politique d’avril à fin juin doit être motivée par une position de défense attentiste avant le prochain scrutin.