Mouvement Initiative et Liberté

www.lemil.org

Une communication du MIL

MACRON EST DÉSAVOUÉ PAR LES FRANÇAIS


Télécharger la communication du MIL du 24 juin 2022

Transférer ce texte à une personne

Imprimer


Suite aux élections législatives, un premier point s’impose sur la situation présente. On assiste au retour des partis, clairement de droite ou de gauche, au sein de l’Assemblée nationale. Toutes les principales forces politiques vont pouvoir s’exprimer au Parlement. La France insoumise (LFI) a élargi son groupe parlementaire, mais loin de réaliser ses ambitions («Mélenchon, premier ministre»). Son groupe pourrait se révéler fragile compte tenu de la diversité de ses élus. Le PS et le PCF conservent des groupes modestes. EELV constitue un petit groupe après une longue absence. Les Républicains et leurs alliés conservent un groupe significatif, en phase avec leurs homologues du Sénat. Ils disposent d’un réel poids politique, avec des élus confirmés et un positionnement clair d’opposition au programme de Macron. Le Rassemblement national disposera pour la première fois d’un groupe important à l’Assemblée nationale, en rapport avec son poids politique. Durant le quinquennat, il lui appartiendra de faire ses preuves et montrer son sérieux dans le jeu parlementaire pour s’installer durablement.


Les macronistes disposent seulement d’une majorité relative. Au total, il manque à «Ensemble !» plus de 40 députés pour disposer de la majorité absolue. Trois groupes parlementaires vont soutenir Macron et son programme présidentiel à l’Assemblée nationale : un groupe important (Renaissance - ex LREM) et deux petits groupes (MoDem et Horizons). L’alliance entre ces trois partis va s’avérer fragile en fonction des ambitions de chacun à la succession de Macron.


Les macronistes se trouvent face à six groupes d’opposition : d’une part, quatre groupes de gauche, issus de l’accord électorale Nupes : les insoumis (LFI), les communistes (PCF), les socialistes (PS) et les écologistes radicaux (EELV) ; d’autre part, le groupe des Républicains et du centre ; enfin, celui du Rassemblement National (RN).


Dans ce contexte, si les différentes forces d’opposition votaient ensemble, elles pourraient théoriquement mettre en difficulté le gouvernement en votant contre un projet de loi (en particulier le projet de loi de finances 2023) ou en faveur d’une motion de censure du gouvernement. Mais les groupes d’opposition ont évidemment des convictions différentes et des intérêts divergents. Reste donc au gouvernement à proposer, puis à accepter d’amender ses textes de loi pour disposer d’un vote positif, à gauche ou à droite, ou bien des abstentions, sur l’adoption d’un texte.


Lors de son allocution du 22 juin 2022, Macron a acté son incapacité à constituer une «Union nationale» ou à constituer une «grande coalition». Macron se trouve dans le déni. Il a certes été élu Président de la République, mais cela ne signifie aucunement une adhésion à ses projets politiques, que ceux-ci soient nets ou très flous (éducation ou santé). Il s’est agi d’un vote utile contre le RN aux présidentielles et contre LFI aux législatives. Macron a, ainsi, réussi une manipulation de l’opinion. Il n’a jamais disposé d’une majorité dans l’opinion, tous les sondages de mars à juin en attestent. Macron semble vouloir faire assumer la responsabilité de futurs blocages politiques éventuels aux partis de l’opposition. Il tente d’inverser les rôles. C’est à lui, et à son gouvernement, que revient la tâche de proposer des textes susceptibles d’être adoptés.


Le maintien au poste de Premier ministre de la socialiste Borne pour conduire et faire évoluer les projets est un choix de sa part qui correspond à sa pensée. Cette femme de gauche n’est pas réputée pour une grande souplesse et un grand charisme.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que le président de la République doit changer ses projets pour tenir compte du rapport de force politique actuelle. Macron doit rechercher une majorité par projet et s’écarter de son programme présidentiel. En particulier, Les Républicains (LR), dans le cadre d’une opposition constructive, proposeront leurs amendements à tous les projets de loi. De plus, ils ont décidé de formuler des propositions de loi au Sénat, comme à l’Assemblée, sur des sujets importants traités, ou non, par le gouvernement. Il appartiendra au gouvernement de réagir à ce type d’initiative pour prouver sa bonne volonté ou bien d’assumer son immobilisme. Une autre solution serait qu’il affiche son alliance avec la gauche marxiste afin de revenir à ses sources.