Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MAJORITÉ RELATIVE, MACRON N’ACCEPTE PAS


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Dans le cadre de la nouvelle donne politique, les partisans de Macron cherche la voie de leur avenir personnel. Macron a échoué à unifier les partis politiques qui ont soutenu sa candidature à l’élection présidentielle. La République en marche (LREM) a juste rallié deux micro-partis «Territoires de progrès» (d’Elisabeth Borne et d’Olivier Dussopt) et «Agir» (de Franck Riester). Le nouveau parti vient de prendre le nom de Renaissance. Le parti Horizons (Édouard Philippe), le MoDem (François Bayrou) et «En commun» (mouvement écologiste de Barbara Pompili et d’Hugues Renson) ont refusé une fusion. Ils restent des alliés au sein de la majorité, mais ils conservent leur liberté d’action. Il y a donc trois groupes parlementaires distincts à l’Assemblée nationale qui devraient se rencontrer mensuellement pour se coordonner au sein d’un intergroupe.


Renaissance dispose d’un nombre d’adhérents très faible (27.624) et seuls 12.486 adhérents ont pris part au scrutin (abstention de 55%). Ils ont approuvé la nouvelle direction (83%), les nouveaux statuts du parti (87%) et le corpus des valeurs progressistes (Union européenne, laïcité) à 96%. Seul candidat pour prendre la suite de Stanislas Guérini, le député européen, Stéphane Séjourné est devenu secrétaire général de Renaissance. Il actuellement le président du groupe Renew, macroniste, au Parlement européen.


Séjourné pourrait tenter de structurer ce parti, de manière traditionnelle. «En marche», puis «LREM», ont été des partis fantômes, incapable d’organiser des remontées d’information vers l’exécutif. Les adhérents devraient payer une cotisation. Même si un statut de sympathisant par un simple clic est maintenu. Des comités locaux et départementaux actifs seraient envisagés pour parvenir à un l’ancrage territorial.


Comme quinze de leurs collègues, en majorité de gauche : Bruno Le Maire et Gérald Darmanin s’installent comme secrétaires généraux adjoints de Renaissance. Lemaire pour les idées et Darmanin pour la formation. Ils se positionnent clairement en concurrence d’Édouard Philippe. Macron demeurera juste le Président d’honneur de Renaissance. Il vient d’ailleurs de réaffirmer récemment son opinion : «les partis de masse, cela n’existe pas en France. Ce sont tous des partis de cadres et d’élus». Renaissance devra donc s’affirmer sans lui.


La règle du jeu politique vient en effet de changer : les organisations politiques précédentes avaient comme seul objectif de soutenir Macron lors des élections. Comme celui-ci ne sera pas rééligible au terme de son second mandat, la question de sa succession est dès à présent posée. L’absence physique de Macron lors de la création du parti Renaissance illustre bien la nouvelle situation. L’équipe de Renaissance est a priori en poste jusqu’au 30 novembre 2024. Elle va naturellement s’interroger sur le mode de désignation de son futur candidat à la présidence de la République en 2027 : Candidat naturel ? Primaire interne ou ouverte ?


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se félicite du début de clarification politique après les dernières élections législatives. D’une part, Macron ne dispose que d’une majorité relative fragile à l’Assemblée nationale. D’autre part, les partis qui l’ont soutenu n’ont pas fusionné et sont en train d’évoluer progressivement en interne (des tensions existent au sein de Renaissance) et en externe.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que, pour Borne et Macron, le quinquennat va être difficile à gérer. Sans vouloir choisir les vraies priorités pour la France, Macron multiplie trop les déclarations politiques (de la fin de vie aux éoliennes en mer, en passant par l’immigration). Ses propositions ne pourront pas aboutir faute d’une cohérence d’ensemble et d’une majorité stable.


Des négociations vont s’imposer au gouvernement notamment avec les partis d’opposition, les partenaires sociaux, les associations nationales d’élus locaux, tout cela pour éviter un blocage politique au parlement et une tension sociale sérieuse. L’échec du Conseil National de la Refondation (CNR), imaginé par Macron, apparait déjà flagrant.


Si Macron ne change pas, il finira par se réfugier dans la gestion de la diplomatie et de la défense.