Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

BUDGET DES ARMÉES, IL EN FAUT PLUS


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Macron ne prend pas totalement en compte la situation de guerre en Europe depuis février 2022. En effet, pour 2023, le budget français de la Défense est de 43,9 milliards d’euros. L’effort budgétaire annoncé pour les Armées est insuffisant pour assurer le bon fonctionnement de la défense de la France. Macron vient de présenter les grandes lignes de la prochaine loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030. L’effort budgétaire pourrait être de 400 milliards sur 7 ans, auxquels devraient s’ajouter 13 milliards de recettes extrabudgétaires ou exceptionnelles (Rex). Par rapport à la précédente LPM 2019-2025, l’augmentation devrait se monter à une centaine de milliards supplémentaires, selon un rythme qui reste à préciser. Cette loi de programmation militaire devrait être présentée en mars 2023.


Si l’on prend en compte le poids de l’inflation, l’augmentation durable du coût de l’énergie, le coût de nouvelles opérations extérieures en Europe (actuellement dans les Pays Baltes et en Roumanie), le programme de dissuasion et les programmes à longs termes engagés (avion du futur), force est de constater que cette augmentation budget de la Défense est clairement insuffisante.


Au travers de la précédente programmation, il faut reconnaitre que Macron a bien augmenté le budget des Armées, après plusieurs quinquennats de recul du budget (1991 à 2017). Mais le manque de crédits accumulés sur une longue période pèse trop fortement sur notre Armée. Ce retard impose un effort de «rattrapage» pour maintenir des moyens d’actions opérationnels pouvant répondre aux enjeux, hors de toutes «courses aux armements».


La France a une responsabilité propre en matière de défense pour deux raisons. D’une part, elle est seule dans l’Union européenne à disposer de la force de dissuasion nucléaire. D’autre part, elle doit assurer dans le monde, la sécurité de ses territoires outre-mer et de sa zone maritime en Océan indien (La Réunion, Mayotte), en Océanie (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française), en Amérique (Antilles, Guyane) et elle doit aussi participer à la sécurisation des échanges économiques.


Au-delà d’un discours général pompeux sur la «nouveauté», Macron n’a annoncé ni une réforme de structures, ni «une logique de transformation des Armées», ni de nouveaux programmes d'équipements militaires. Ses seules annonces concrètes concernent l’indispensable renforcement du renseignement militaire, la prise en compte plus active de la cyberguerre et le doublement du nombre de réservistes dans un délai qui reste à préciser.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime qu’un budget minimum de 500 milliards d’euros est nécessaire pour répondre aux besoins de défense de la France. Mais ce budget doit, aussi, pouvoir évoluer en fonction des tensions et des risques durant cette période, sous des conditions prévues par avance.


Ce budget doit permettre de disposer d’un parc opérationnel suffisant de Rafales, de véhicules blindés, de l’artillerie en nombre (dont de longue portée), des frégates, des corvettes, des patrouilleurs, d’un second porte-avion (pour disposer d’une présence continue en mer), de sous-marins, de drones, des radars, de systèmes de défense sol-air, et, aussi, des équipements individuels. L’indépendance nationale, impose l’achat de matériels fabriqués en France dans tous les domaines où une production existe, de même que la relocalisation de certaines productions.


Ce budget doit également prendre en compte l’entraînement effectif des troupes (200.000 soldats et 80.000 réservistes), l’entretien correct des matériels militaires, la nécessité d’avoir un stock de munitions important et le besoin de disposer des moyens logistiques manquants actuellement.