Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

À CAUSE DE MACRON, LA FRANCE DANS UNE CRISE BUDGÉTAIRE


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Le parcours budgétaire suivi par Macron ne permet pas de mener la politique dont la France a besoin. En effet, la France se trouve dans un contexte budgétaire de crise, à cause de plusieurs éléments acquis : d’une part, le ralentissement de la croissance (prévus par les experts au moins jusqu’en 2025), d’autre part, par des taux d’intérêt élevés et en progression, ensuite, par le risque d’une dégradation des notations de la France par des agences financières et, enfin, par le retour imposé aux règles budgétaires de l’Union européenne en 2024, qui avaient été suspendue durant la crise sanitaire.


Le Projet de loi de finances 2024 (PLF 2024), présenté par le gouvernement, ne répond pas aux urgences de notre pays. Certes, le PLF 2024 devrait être adopté, avec un recours annoncé à l’article 49.3. La motion de censure, qui suivra, ne devrait pas être adoptée, en raison de l’abstention des députés LR. Mais la France s’avance dans une impasse politique, faute d’une réorganisation de ses moyens.


Le montant des économies prévues en 2024 est trop bas (16 milliards prévus). Il repose, pour l’essentiel, sur la suppression des aides exceptionnelles liées à la lutte contre l’inflation. Pour les années suivantes le gouvernement devra choisir d’autres économies budgétaires, car la récente loi de programmation des finances publiques, adopté avec le 49.3, prévoit 12 milliards d’économies chaque année jusqu’en 2027. Il n’existe pas de consensus politique sur cette programmation, or son adoption s’imposait pour s’inscrire dans le cadre de l’Union européenne. La programmation des finances publiques ne permettra pas beaucoup de liberté de manœuvres à Macron et Borne pour les années à venir. La France devra emprunter 285 milliards d’euros pour boucler ce projet de loi de finances 2024. Le retour à un déficit de moins de 3% en 2027 (au lieu des 5% actuels), comme prévu par le «pacte de croissance et de stabilité européen», suppose la bonne réalisation d’hypothèses tout à fait improbables notamment en matière de croissance, de baisse de l’inflation et des taux d’intérêt, de la réalisation d’économies.


La dette dépasse 3.000 milliards d’euros et, au mieux, elle devrait demeurer stable d’ici à 2027. La conséquence est qu’à cette date la seule charge annuelle de la dette devrait s’élever à 84 milliards d’euros (avec des taux d’intérêt élevés). Les perspectives de désendettement, évoquée par le ministre de l’Economie, ne convainc aucun économiste ni responsable politique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la politique budgétaire menée par Macron. Sans revenir plus en arrière, durant la période de la crise sanitaire, Macron a mené une politique de dépenses incontrôlées : sous l’appellation officielle du «quoi qu’il en coûte». Une part des efforts à l’égard des travailleurs et des entreprises était certes justifiées (chômage partiel, exonérations de cotisations, prêts garantis par l’État), mais l’accès automatique à ces dispositifs a conduit, comme c’était prévisible, en raison d’une totale absence de contrôle, à des fraudes et des usages injustifiés ou abusifs, conduisant à une explosion des déficits annuels et, au final, à une dette record de la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu’il faut revoir toutes les dépenses publiques, en menant une réflexion de fond sur tous les sujets, en observant le fonctionnement des services publics et de leurs résultats et au final en engageant des réformes structurelles. Les décisions prises, ou annoncées par Macron, en matière de budget ne répondent pas à ces impératifs et s’inscrivent comme la poursuite d’une politique sociale-démocrate qui a échouée comme le prouve les chiffres. En bref, il importe de revoir les règles du jeu budgétaire pour trouver des solutions de réduction des charges budgétaires. Seule une telle démarche permettrait de diminuer à termes de la pression fiscale (impôts et taxes).


Pour y parvenir, il convient de respecter un ordre strict : d’abord des réformes structurelles, ensuite, un rétablissement de la situation financière et une diminution de la dette du pays, et, enfin, une baisse des charges fiscales pour les citoyens. Dire simplement «je baisse les impôts» relèverait d’un mensonge ou d’une incompétence.