Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

PÉRIODE MACRON, LE DÉBUT DE LA FIN


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La prévision des résultats de l’élection européenne pose problème à Macron. Dans les récents sondages, sa liste enregistre environ 16% d’intention de vote. Il souhaite approcher et dépasser 20% des suffrages. En 2019, la liste macroniste avait obtenu 22,4% des suffrages. Or, il semble acquis que ce scrutin va se jouer principalement sur des enjeux nationaux, et non pas «européens». Les enjeux européens sont difficiles à maitriser pour l’électeur. De plus, les rapports de force auxquels vont conduire les résultats des élections dans les 27 pays membres restent évidemment incertains.


Le résultat du scrutin devrait se traduire par un rejet de Macron et de sa politique nationale (retraite à 64 ans, loi immigration largement insuffisante, réduction de l’indemnisation chômage, crise du logement, déficit public…). Son soutien personnel à la liste Renaissance-MoDem-Horizons n’étant pas efficace, il mobilise Attal et ses ministres pour la soutenir. Le premier ministre, resté en retrait de la campagne, est obligé de se mettre en avant. Il portera, automatiquement, l’échec d’un mauvais résultat lors de l’élection européenne de juin.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que le seul résultat significatif du scrutin sera le score de la liste Macron et la fonte de son noyau d’électeurs, et non la nature des votes de rejet.


Le programme de la liste macroniste comprend 48 propositions pour la politique de l’Union européenne. Il s’inscrit dans la perspective d’une Europe fédérale, «une Europe plus forte et plus unie», avec un renforcement du rôle et des compétences de l’Union européenne (UE) sur tous les sujets, avec un abandon du contrôle des États-nation sur les décisions stratégiques et financières. La réalisation de cette approche apparait improbable sur la plupart des sujets. Elle nécessiterait à la fois le soutien de la Commission européenne, une majorité au Parlement européen et une unanimité entre les représentants des pays membres de l’UE. Enfin, selon les prévisions actuelles, le groupe parlementaire Renew, auxquels appartiennent les macronistes, devrait voir son poids diminuer dans cette assemblée à l’issue des élections.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle que l’élection européenne ne peut, en aucun cas, être considérée comme une précampagne de la présidentielle de 2027. Les producteurs de sondage publient des éventuelles intentions de vote pour une présidentielle. Il s’agit, pour ces sociétés, de gagner de l’argent grâce aux médias-clients qui en sont très friand, notamment pour promouvoir des candidats. Mais, ce scrutin aura lieu dans trois ans. La situation politique en 2027 n’est absolument pas prévisible sur le plan national et international. Les candidats sont loin d’être tous connus et il peut toujours y avoir des évènements, non-prévus, qui peuvent empêcher une candidature.


Il semble improbable que Macron prenne le risque de dissoudre l’Assemblée nationale ou qu’il démissionne. Il devrait donc continuer à jouer avec prudence afin d’éviter le vote d’une motion de censure. Ainsi, pour éviter un vote de censure, il a abandonné le dépôt d’un projet de loi de finances rectificative pour 2024. Il ne dispose plus de beaucoup de possibilités d’action. Pour contourner les groupes parlementaires d’opposition, Il a un recours systématique aux dispositions réglementaires en raison d’une impossibilité à faire adopter des projets de loi importants. Le faible score de sa liste à l’élection européenne va marquer la situation.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que nous entrerons, au second semestre 2024, dans le début de la fin de la période Macron. Son seul objectif est d’occuper le terrain médiatique. Macron accumule les discours et entretiens, pour présenter des projets et des regrets. Il multiplie les commémorations et les réceptions officielles internationales. Il va exploiter à fond sa présence à l’occasion des Jeux Olympiques de cet été. Mais la rentrée politique devrait être rude pour Macron.


Macron va conserver sa coalition jusqu’en juin 2024. Les chefs des partis macronistes figurent sur la liste : Edouard Philippe (Horizons), François Bayrou (MoDem) et Stéphane Séjourné (Renaissance), jusqu’à Elisabeth Borne en dernière position. Le renouvellement des élus sortants dans les places éligibles a été privilégié par Macron, comme par exemple ceux de Gilles Boyer et de Nathalie Loiseau pour Horizons.


Ensuite les candidats à la présidentielle de 2027, issus du macronisme, devraient se déclarer progressivement (Attal, Bayrou, Philippe). La difficulté sera, pour eux, de présenter un programme présidentiel en se démarquant mais sans se démarquer de Macron. Ils devront développer, avec adresse, des critiques vis-à-vis de la politique menée depuis 2017, à laquelle ils ont apporté un plein soutien, à quelques détails près.