Mouvement Initiative et Liberté
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Une communication du MIL
LE SCANDALE DE LA COP29 À BAKOU
Télécharger la communication du MIL du 15 novembre 2024
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Extrait de l’entretien avec François-Xavier BELLAMY publié dans Le Point du 13 novembre 2024
Le Point : Que pensez-vous de l’organisation de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan ?
C’est un scandale absolu. La France a fait le bon choix en n’envoyant qu’une délégation purement technique à Bakou. Mais le seul fait que cette conférence pour le climat soit organisée là-bas est déjà en soi une faute grave. Comment le commissaire européen socialiste Nicolas Schmit peut-il dire que cette COP à Bakou est «une opportunité pour parler de démocratie», quand elle revient à cautionner un régime qui assassine ses opposants jusque dans nos pays ?
En effet, l’Azerbaïdjan vient de nouveau de faire parler de lui, ici, après l’assassinat d’un opposant à Mulhouse…
J’ai accueilli son frère au Parlement européen au lendemain de l’enterrement. Vidadi Isgandarli était un ancien procureur de 62 ans, réfugié politique en France. Il a été assassiné le 1er octobre chez lui, à Mulhouse. Ilham Aliev règle ses comptes sur notre sol, sans même s’en cacher. Cet assassinat en est l’illustration : le commando qui est venu tuer cet opposant n’a rien volé. C’est clairement signé. C’est un message envoyé à tous les opposants : même en exil, où que vous soyez, on vous retrouvera. Mahammad Mirzali, qui est devenu un ami, a été victime de plusieurs tentatives d’assassinat sur le sol français.
Vous évoquez aussi d’autres types de menaces sur le territoire français…
Il s’agit aussi de notre propre sécurité, et de la souveraineté de la France. Il est parfaitement établi que l’Azerbaïdjan a été directement impliqué dans les violences meurtrières qui ont touché la Nouvelle-Calédonie. Des moyens ont été déployés pour organiser la désinformation sur les réseaux sociaux, stimuler les destructions, et des contacts ont même eu lieu pour livrer des armes sur place. Les émeutiers affichaient le drapeau azerbaïdjanais avec leurs propres banderoles… Par volonté d’affaiblir la France, le régime d’Aliev a signé des accords avec les dirigeants indépendantistes kanaks. C’est une opération de déstabilisation à grande échelle contre la France. Elle est d’autant plus révoltante que l’Azerbaïdjan a revendiqué son «intégrité territoriale» pour organiser une véritable épuration ethnique contre les Arméniens du Haut-Karabakh. Il s’agit aussi de notre propre sécurité, et de la souveraineté de la France.
L’Europe prend-elle suffisamment la mesure de ces agissements ?
Non. Nous avons voté un projet de résolution très radicale au Parlement européen le 24 octobre, mais pour l’instant la Commission et les États membres n’agissent pas. Nous exigeons la suspension de l’accord gazier avec l’Azerbaïdjan et des sanctions contre le régime d’Aliev. L’Europe peut le faire reculer, à condition d’être déterminée. Il faut agir maintenant, en particulier pour soutenir l’Arménie, qui est désormais directement menacée. Ce n’est pas seulement une exigence de solidarité, c’est aussi un enjeu de sécurité pour l’Europe qui doit la conduire à tout mettre en œuvre pour empêcher Aliev de lancer une nouvelle guerre, et pour obtenir le retour des réfugiés du Haut-Karabakh ; nous n’avons pas le droit de les oublier. Ce n’est pas seulement une exigence de solidarité, c’est aussi un enjeu de sécurité pour l’Europe.
Le gaz azerbaïdjanais ne rend-il pas l’Europe trop conciliante ?
Sans doute. Pourtant Bakou dépend bien plus de son commerce avec l’Europe que nos pays ne dépendent de lui. Le gaz qu’il nous vend est largement russe : nous payons donc le prix fort pour contourner nos propres sanctions… Et c’est ce pays qui deviendrait, le temps d’une COP, capitale de la transition écologique ? C’est pour protéger nos démocraties de ces dépendances dangereuses, en même temps que préserver le climat et faire baisser nos factures d’énergie, que j’ai tant combattu au Parlement européen en faveur de notre filière nucléaire, qui garantit notre souveraineté. Importer notre énergie nous rend vulnérables.
Tous les pays ne sont pas intéressés par le gaz de Bakou, alors comment expliquez-vous cette passivité européenne ?
Nos adversaires jouent sur nos divisions. C’est bien la souveraineté de la France qu’il s’agit de défendre aujourd’hui dans ce combat.