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Une communication du MIL

LE JOUR OU … L’UNI S’OPPOSAIT A LA POLITISATION DES UNIVERSITES PAR L’EXTREME GAUCHE


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Après mai 68, les organisations gauchistes ont prospéré simultanément à la perte très progressive de la domination historique du Parti communiste français (PCF) sur le terrain. Des organisations maoïstes (ingérence chinoise) coexistaient parallèlement aux groupes trotskistes et anarchistes. Chacun développait sa conception de la révolution et sa stratégie pour y parvenir. Les affrontements internes au sein de ces groupes étaient d’ailleurs nombreux et souvent violents.


Dans l’organisation des universités, rendue possible par la loi Faure (contraire aux positions de l’UNI), un clivage politique s’est rapidement développé entre les établissements administrés et tenus par l’extrême gauche et les autres. Cette politisation reposait sur des syndicats enseignants (SNE Sup, SGEN…) et des mouvements étudiants, tel l’UNEF, disposant de majorités dans les Conseils d’administration. L’UNEF était alors communiste. Les trotskistes en ont graduellement pris le contrôle (développement de l’UNEF Indépendante et Démocratique, puis fusion des deux UNEF), avant qu’elle ne devienne socialiste (avec Benoit Hamon), puis ne sombre dans le désordre communautariste…


Dans ce contexte, l’UNI organisait des campagnes d’information sur la politisation par l’extrême gauche de certaines universités (comme, par exemple, dans un numéro spécial de l’Action Universitaire sur les établissements de la région parisienne paru en 1972). Les universités où les groupes gauchistes étaient les plus implantés et actifs sont souvent, 50 ans après, les mêmes qu’aujourd’hui. Vincennes (transférée à Saint-Denis), Rennes II, Lyon II, Nantes, Montpellier III ou Toulouse Le Mirail, pour ne citer que celles-ci, illustrent bien cette permanence du gauchisme. Outre des campagnes d’information, l’UNI s’est aussi battue avec succès pour sauver ou créer de nouveaux campus comme Lyon III ou Aix en Provence. L’UNI a également contribué à séparer de Nanterre une partie de la faculté de droit, qui est devenue la fac de droit de Malakoff, rattachée à Paris V.


Dans ces mêmes années, la présence de militants d’extrême gauche dans tous les établissements d’enseignement supérieur était un phénomène ordinaire. Cette présence se traduisait souvent par le blocage physique des accès avec des piquets de grève (humains, pas des poubelles), par la fermeture autoritaire d’amphis et de salles, par la perturbation de cours magistraux. Aussi bien dans les universités que dans les lycées, les gauchistes s’appropriaient des locaux (ainsi de la LCR dans les lycées), tous les panneaux d’affichage (qu’ils pouvaient ensuite utiliser pour insulter les responsables d’établissements), taguaient les murs, interdisaient toute conférence contraire à leurs idées, organisaient des assembles générales, se livraient à une véritable propagande révolutionnaire. Des manifestations de masse mobilisaient lycéens et étudiants contre la politique du gouvernement, contre l’armée de conscription, contre la politique étrangère des États-Unis… Tout cela, s’accompagnait d’une détérioration des locaux universitaires et d’un désordre structurel.


Les étudiants et lycéens de l’UNI tentaient de s’opposer à ces manifestations. L’une de leurs affiches des années 80 «Non au fascisme rouge dans les universités» résumait bien le climat de l’époque. {Il s’agissait d’une affiche dessinée par un militant de Paris II-Assas (Christophe S.) en prévision d’une campagne de réimplantation dans la faculté de Paris I-Tolbiac, elle fut utilisé en photocopie avant d’être imprimée par l’imprimeur}. Le revers de la médaille est que les militants de l’UNI faisaient alors fréquemment l’objet d’agressions individuelles ou en bande, qui pouvaient prendre la forme de véritables chasses à l’homme. Les violences physiques étaient courantes, allant de la simple bousculade, aux coups, jusqu’au passage à tabac. L’utilisation d'armes (type pieds de chaises cassées sur place) ou d'armes par destination (manche de pioche, etc.) par les militants gauchistes était fréquente et des stocks d’objets contondants étaient disponibles dans les locaux mêmes des universités. Avoir été blessé ou hospitalisé consacrait le bon militant de l’UNI !

Avec les années, la situation a changé car dans les universités et les écoles la croissance des effectifs a été conséquente et la composition sociologique des étudiants a évolué. On est passé de 20 % d’une génération obtenant le bac à près de 90 %, dont une grande partie poursuit des études ensuite et ne s’intéresse que peu aux questions politiques. Ce changement de population explique qu’il existe aujourd’hui, d’un côté, des établissements politiquement calmes et, de l’autre, des universités où se concentrent militants et sympathisants d’extrême gauche. Ces dernières « réserves gauchistes » sont à éviter.


Par Daniel Lamar, ancien secrétaire général adjoint de l’UNI

Repris de L’action universitaire – Le journal de l’UNI – Hiver 2024