Mouvement Initiative et Liberté
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Une communication du MIL
WOKISME, MAI 68, L’ORIGINE DU MAL
Télécharger la communication du MIL du 15 février 2025
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Certains, même à droite, voient en mai 68 une petite fronde d’une jeunesse qui s’ennuyait et qui, somme toute, a été sans grandes conséquences si ce n’est de libérer un peu une société sclérosée. Il n’en est rien !
Mai 68, c’est le début d’une lente décomposition de tout ce qui faisait la grandeur de la France. C’est une volonté de détruire les piliers sur lesquels repose notre nation et d’instiller une idéologie mortifère dans tous les pans de la société.
Ces événements nous paraissent bien loin aujourd’hui pour la bonne et simple raison que nous sommes nombreux à ne pas les avoir connus, et quel rapport me direz-vous entre mai 68 et le sujet qui nous intéresse – le wokisme ? Pour le trouver, il suffit de s’intéresser aux penseurs à l’origine de ce concept. Le commun des mortels pense que le wokisme est né dans certaines universités américaines et qu’il s’installe, à retardement, dans nos propres universités. En fait, le wokisme découle de la «French Theory», concept importé aux états Unis d’Amérique par…les penseurs de mai 68 que sont Baudrillard, Deleuze, Derrida ou Foucault par exemple.
Derrida, en effet, est le théoricien du concept de «déconstruction» qui, sous couvert de théorie philosophique, n’était rien d’autre qu’une volonté de destruction de la société occidentale en commençant – comme souvent – par le langage pour aboutir aujourd’hui à l’écriture inclusive. Par parenthèse, lorsque nous alertions il y a quelques années sur les dangers de l’écriture inclusive, nous étions moqués et on nous affirmait qu’il ne s’agissait que de quelques extrémistes isolés et que le phénomène allait disparaitre aussi vite qu’il était arrivé. Résultat : aujourd’hui de nombreuses universités (y compris les écoles doctorales) ne communiquent plus qu’en écriture inclusive.
De même, le wokisme dénonce le racisme systémique, les violences policières, la patriarcat, et les discriminations de toutes sortes. Il suffit de se plonger dans les slogans de mai 68 pour remarquer que ces combats étaient déjà présents à l’époque («CRS–SS» ; «Halte à l’expulsion de nos camarades étrangers», «civisme rime avec fascisme», «toute destruction est créatrice»).
Contre cette volonté d’anéantissement de la civilisation occidentale dont la civilisation française est un des plus beaux exemples, le combat ne peut qu’être total et ne supporte aucun accommodement raisonnable – «Mort aux tièdes» pouvait-on lire sur les murs de la Sorbonne en 1968.
D’aucuns pensent que le combat est perdu et qu’un retour en arrière est impossible. Ne baissons pas les bras ; les récentes élections présidentielles américaines viennent de nous prouver qu’un tel programme peut rassembler une majorité d’électeurs. Cependant, n’attendons pas de notre classe politique – qui au cours des 40 dernières années a plus brillé par sa lâcheté que par son courage (notamment à droite) – qu’elle règle seule ces questions. C’est à chacun de nous, à la place qui est la nôtre, à l’université ou dans le monde du travail, de mener quotidiennement la lutte en ne laissant rien passer à nos ennemis.
Dans ce combat, l’UNI a toute sa place. Rappelons la conclusion de L’école du courage, ouvrage paru en 1970 et que l’on peut considérer comme le manifeste de l’UNI : «Il n’est pas question pour nous d’abandonner des idéaux considérés comme dépassés, de chanter la palinodie, bref de renoncer à nous-mêmes ; non plus d’ailleurs que de repeindre nos principes de couleurs plus riantes qui seraient censées plaire davantage aux yeux de nos contemporains. Il s’agit en fait d’avoir recours aux moyens les mieux adaptés à la situation actuelle pour faire passer dans les faits des principes qui demeurent permanents. […] L’agression dont notre civilisation est l’objet ne prendra pas fin d’elle-même. Elle nous contraint à employer pour la repousser une partie des forces que nous préfèrerions assurément consacrer à des activités intellectuelles désintéressées. Mais n’est- ce pas un sacrifice beaucoup plus radical qu’ont dû consentir, de tout temps ceux qui ont eu pour mission de défendre les frontières pour assurer la sauvegarde de leurs compatriotes ? Et puis s’il est vrai que d’un mal on puisse toujours tirer quelque bien, ne pouvons-nous profiter de cette épreuve pour retremper nos esprits et nos caractères ? Il serait affligeant que les champions attitrés des idées généreuses fussent incapables en cette occasion de faire preuve de lucidité et de courage. En tout cas ce n’est qu’au prix d’efforts résolus que nous pouvons espérer rétablir une situation normale. […] Puissions-nous être entendus et soutenus par ceux qui, sachant combien il est long et difficile d’édifier une civilisation, mais combien il peut être aisé de la détruire, entendent s’opposer de toutes leurs forces au progrès spectaculaire ou sournois de la barbarie».
Rappelons-nous également d’une célèbre phrase du général de Gaulle : «Il n’y a qu’une fatalité, celle des peuples qui n’ont plus assez de force pour se tenir debout et qui se couchent pour mourir. Le destin d’une nation se gagne chaque jour contre les causes internes et externes de destruction».
Par Philippe Rougeot, vice-président de l’UNI
Repris de L’action universitaire – Le journal de l’UNI – Hiver 2024