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Une communication du MIL

LA DELINQUANCE DES MINEURS


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Voici un texte rédigé en septembre 1996 par Raoul BETEILLE (†), à l’époque député de la Seine‑Saint‑Denis et président du MIL. Son propos est toujours d’actualité.


On appelle cela, pudiquement, délinquance. C'est rassurant : il est moins grave de commettre un simple délit, comme le vol à l'étalage, qu'un véritable crime. Mais la vérité, c'est qu'il y a une criminalité des mineurs. Et sanglante. La lecture des journaux  nous le confirme sans cesse.


La terrible affaire du petit Nicolas, de Marseille, ne sortira pas de sitôt de nos mémoires. Essayons d'oublier le côté «immigrés»  de ce drame (ce ne sera pas facile). Réduisons‑le à l'essentiel, sans polémique aucune. Qu'un petit d'homme, à quinze ans, tue ainsi, au hasard, sans aucune raison, un autre petit d'homme, pourquoi est‑ce devenu, non seulement possible, mais de plus en plus fréquent dans notre malheureux pays ?


Mais parce que s'est répandue partout l'idée que tout est désormais permis et sans danger, y compris l'horreur absolue et gratuite !  Tout le monde, et même les mineurs, tout le monde sait, ou croit, que la commission du plus atroce des crimes ne fait courir aucun danger : on peut se permettre toutes les expériences.


Que les mineurs, justement, en soient eux-mêmes arrivés à cette conscience de l'horreur parfaitement possible nous montre la profondeur du mal dont souffre ce qui reste de notre civilisation.


Il est grand temps de reprendre le bon cap, de se rappeler et de rappeler à tous, y compris et même avant tout à nos enfants, qu'il y a des règles de morale à accepter, à respecter et à mettre en œuvre.


Il est grand temps de se souvenir que la crainte d'un châtiment, si elle n'est pas propre à éradiquer toutes les vocations malfaisantes, en paralyse un grand nombre et assure donc l'économie d'un grand nombre de vies innocentes comme celle du petit Nicolas, qui « avait l'air d'un ange»,  a dit le témoin de sa mort qu'il suppliait en murmurant «Aidez‑moi, monsieur».  Réagissons !


J'ai dit, il y a peu, à l'Assemblée que l'ordonnance de 1945 sur l'enfance délinquante (là encore mal nommée, car ces criminels n'ont d'enfants que le faux‑semblant de leur état‑civil) était devenue totalement inadaptée à la triste réalité de notre époque. Il faut d'urgence changer et muscler ce texte, et c'est pourquoi j'avais déposé une proposition de loi dans ce sens.


Je n'ai pas été suivi et le gouvernement que je soutiens ne m'a pas soutenu. Je me bats pour revenir là‑dessus.


Combien de drames comme celui de Marseille seront‑ils nécessaires pour que raison soit enfin entendue ?  Qui vole un œuf vole un bœuf, comme le dit ce qu'on appelle la sagesse des nations, de beaucoup préférable aux vues courtes de bien des juristes exigus. Il faut s'en souvenir et, si tant est qu'on veuille protéger les innocents, devenir plus sévère pour les malfaisants, même «en herbe», qui font leurs premières armes dans la délinquance qu'on dit petite : elle ne l'est pas.


Pour ma part, je ne cesserai de le crier aux oreilles des sourds. Il faudra bien qu'ils comprennent.