Mouvement Initiative et Liberté
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Une communication du MIL
NE RIEN CÉDER - MANIFESTE CONTRE L’ISLAMISME
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«C’est peu dire que l’action déterminée menée par Bruno Retailleau depuis qu’il est ministre de l’Intérieur recueille l’adhésion et le soutien de l’UNI. D’une large partie des électeurs de droite également, si l’on en juge par sa confortable élection à la tête des Républicains. Sollicité, Bruno Retailleau a bien voulu donner à l’Action Universitaire une interview exclusive. Nous en sommes très honorés.
Publié dans l’Action Universitaire, le journal de l’UNI (printemps 2025) »
ENTRETIEN AVEC BRUNO RETAILLEAU,
MINISTRE DE L’INTÉRIEUR
Le taux d’exécution des OQTF reste très bas. Quelles mesures concrètes proposez-vous pour y remédier ? En ce qui concerne l’Algérie, faut-il dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 ?
Depuis que je suis ministre, j’ai fait de l’éloignement des étrangers en situation irrégulière l’une de mes priorités.
Depuis huit mois, nous levons de nombreux freins procéduraux. Nous avons obtenu de la Commission européenne qu’elle réforme la directive retour qui faisait du départ volontaire la règle et qui donnait aux étrangers trente jours pour quitter le territoire européen. Le nouveau règlement qu’elle a proposé le 11 mars élargit considérablement les cas où le retour forcé, et immédiat, s’impose. Dans le cadre du trilogue, nous améliorerons encore ce règlement.
Néanmoins, l’exécution des OQTF dépend avant tout de la volonté des pays tiers à reprendre leurs ressortissants. C’est pourquoi nous renforçons également notre coopération avec les pays d’origine ou de transit des étrangers. Nous avons signé des accords de réadmission avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan pour qu’ils reprennent les Afghans qui, bien souvent, transitent par chez eux pour venir chez nous. Nous avons aussi engagé un dialogue avec le Maroc pour qu’il réadmette ses ressortissants. Il porte déjà ses fruits : depuis le début de l’année, les laissez-passer consulaires délivrés dans les délais utiles ont augmenté de 93,5 % par rapport à il y a un an.
Avec l’Algérie, nous avons un problème, que j’ai été le premier, et pendant longtemps le seul, à dénoncer. Depuis des mois, je plaide pour la fermeté et le rapport de force. Cette ligne est dorénavant celle du Gouvernement. Pour contraindre les autorités algériennes à reprendre leurs ressortissants, et notamment les plus dangereux, nous ne devons plus rien nous interdire. Concernant les accords de 1968, mon opinion est faite depuis longtemps : rien ne justifie les privilèges exorbitants dont bénéficient les Algériens. Si la droite revient au pouvoir demain, elle devra les revoir.
Vous êtes favorable au rétablissement du délit de séjour irrégulier. Quelles mesures concrètes découleraient de ce rétablissement et pour quel résultat attendu ?
C’est d’abord une question de principe : quelqu’un qui vit en France sans y être autorisé est par définition hors-la-loi. Or, quand on viole la loi, on doit être sanctionné. Mais c’est aussi une exigence technique. Le délit de séjour irrégulier, que le futur règlement européen nous permettra de rétablir, donnera la possibilité à nos forces de l’ordre de mobiliser de nouveaux moyens d’enquête. À ce titre, je souhaite qu’ils puissent fouiller les téléphones des étrangers pour obtenir des informations utiles sur leur origine et sur les filières de passeurs. C’est une proposition que je porterai auprès de la Commission.
Comment faire face à l’explosion du nombre de mineurs non accompagnés en France ? Faut-il revoir le cadre juridique qui empêche leur expulsion même en cas de délinquance avérée ?
Beaucoup de ces «mineurs» sont en réalité des majeurs qui apprennent par cœur des discours stéréotypés pour tromper leurs interlocuteurs.
C’est une réalité que de nombreux rapports parlementaires ont très largement documentée. Pour déterminer l’âge réel des individus qui se présentent comme mineurs non accompagnés, je suis favorable à des recours plus fréquents aux tests osseux. Je suis également favorable à ce que tout refus de se soumettre à une évaluation vaille présomption de majorité. Si, demain, la droite revient au pouvoir, elle devra rendre cela possible.
Depuis l’attaque contre Israël en octobre 2023, la France connaît une recrudescence de propos et d’actes antisémites. Comment expliquez-vous cette recrudescence ? Face à celle-ci, la réponse de l’État est-elle suffisante ?
Alors qu’ils représentent moins de 1 % de la population, nos compatriotes de confession juive ont été la cible de 62 % des actes antireligieux en 2024. Cet antisémitisme, il est le fruit amer né d’une double souche. La première, c’est l’islamisme, qui est aujourd’hui ce que le fascisme a été hier : un catalyseur de la haine antisémite. Sur elle, s’en est greffée une seconde : le clientélisme, celui de l’extrême gauche, qui n’hésite pas à faire de la cause palestinienne et des souffrances de Gaza des arguments de campagne.
S’en prendre à nos compatriotes de confession juive, c’est s’en prendre à la France toute entière. Parce que la fraternité sur laquelle se fonde notre nation n’est ni ethnique ni religieuse mais civique. C’est pourquoi nous maintiendrons aussi longtemps que nécessaire la protection renforcée de 800 lieux de culte et écoles que nous avons assurée à l’occasion des commémorations du 7 octobre ou des fêtes de Tichri.
La menace terroriste est toujours omniprésente en France. De nouvelles mesures sont-elles nécessaires pour y faire face ? Faut-il par exemple interdire les Frères musulmans dans notre pays ?
En effet, la menace n’a jamais été aussi présente. Depuis que je suis ministre de l’Intérieur, six attentats ont été déjoués. Cela porte à près de 90 le nombre d’attaques empêchées par nos services de renseignement depuis 2012.
Dès qu’une association contrevient aux principes de la République et que sa dissolution est envisageable, je la demande. Or, les Frères musulmans, en France, ne sont pas tant une organisation qu’un courant de pensée. S’ajoute à cela que leurs actions passent encore très largement sous les radars des incriminations pénales existantes. Il faut donc les adapter, pour entraver au mieux l’entrisme qui leur sert de stratégie. C’est ce que propose le rapport Gouyette-Courtade que j’ai décidé de rendre en partie public.
Trafic de drogue : comment reconquérir les zones de non-droit et enfin prendre à bras le corps la lutte contre les trafics en tout genre ?
Un peu plus d’un an après la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France que j’avais moi-même initiée au Sénat, le Parlement a récemment adopté la loi contre le narcotrafic. Ce texte va nous donner de nouvelles armes pour lutter contre ce fléau. Grâce à lui, nous pourrons renforcer nos techniques d’enquête ; fermer massivement les commerces qui blanchissent l’argent de la drogue et tracer plus facilement les circuits financiers ; mieux protéger les informateurs et placer les trafiquants dans de nouveaux quartiers sécurisés pour mieux les entraver, etc.
Cette loi s’accompagnera d’une nouvelle stratégie, que j’ai présentée en février dernier à Grenoble : les «villes de sécurité renforcée». Dans des dizaines de lieux partout en France qui concentrent la criminalité et les trafics, et où l’engagement habituel de l’État ne suffit pas, ce dispositif permet déjà d’identifier, main dans la main avec la justice, les personnes à mettre hors d’état de nuire ; d’envoyer des effectifs nombreux pour occuper le terrain dans la longueur et la profondeur ; de mobiliser tous les acteurs publics pour déposséder les trafiquants de ce qui fait leur force.
Beaucoup dénoncent un sentiment d’impunité en France. La justice est-elle trop laxiste ? Comment garantir une justice plus ferme et plus efficace ?
Il faut une révolution pénale. Aujourd’hui, de nombreux individus cumulent quinze ou vingt condamnations avant de faire un tour par la case prison. Or, c’est très tôt qu’il faut briser les parcours délinquants, si l’on ne veut pas que le sentiment d’impunité s’installe.
C’est pourquoi je souhaite une réforme profonde de la justice des mineurs. Le Sénat a récemment introduit, dans la proposition de loi portée par Gabriel Attal, la possibilité d’imposer de courtes peines de prison, dans des établissements dédiés, aux mineurs qui commettraient leur premier délit grave.
Il faudra aussi supprimer la césure : comment faire comprendre à un mineur violent la gravité de son acte s’il s’écoule plusieurs mois entre la reconnaissance de sa culpabilité et la sanction ?
L’UNI s’inquiète de la politisation excessive des universités et d’une pression idéologique qui limite la liberté académique. Partagez-vous ce constat ?
Absolument. Et je veux saluer les militants de l’UNI qui, souvent seuls contre tous, dénoncent ces pressions et combattent cette politisation. Contre la pensée sectaire, vous incarnez la pensée libre. Tenez-bon !
L’Université ne devrait jamais cesser d’être le lieu de la confrontation des opinions et de l’acceptation de l’altérité. Et pourtant, à Grenoble, à Rennes, à Nantes ou à Lille, on empêche des conférences de se tenir, on saccage des amphithéâtres, on met des cibles dans le dos de professeurs et d’étudiants. Ce qu’il s’est passé à Lyon II, où Fabrice Balanche a été la victime d’insultes et d’intimidations, illustre à nouveau cette dérive totalitaire.
Les groupes antifas sont impliqués dans de nombreuses violences, notamment (mais pas seulement) à l’encontre d’étudiants de droite dans les universités. Comment expliquez-vous leur relative impunité ?
Ces violences sont inacceptables. Mais je sais que pour les étudiants qui ont subi et subissent ces violences, les condamnations ne suffisent pas. Ils attendent des actes et ils ont raison. C’est pourquoi j’ai entamé la procédure qui doit aboutir, je l’espère, à la dissolution de la Jeune garde, groupe d’ultragauche fondé par un député de la France Insoumise et dont plusieurs membres sont déjà bien connus de la justice.
Je veux dire à tous ces groupes que l’impunité dont ils bénéficiaient jusqu’à présent est terminée. Dorénavant, c’est à eux d’avoir peur.
Quelle est votre vision pour l’avenir de la droite en France ?
La droite peut gagner de nouveau, si elle est à la fois fière et sincère. Fière, parce que je n’ai jamais eu la droite honteuse : si j’assume de dire que l’immigration n’est pas une chance, que le voile n’est pas une liberté, ou que certains juges sont politisés, c’est parce que je refuse de baisser les yeux devant la police de la pensée. Sincère parce que je crois que l’authenticité est la première chose que l’on doit aux Français. Je ne triche pas. Je ne ruse pas. Ce que je pense, je le dis. Et ce que je dis aujourd’hui, je le disais déjà il y a vingt ans. Mes convictions n’ont jamais varié. Je crois à l’ordre qui protège, à la liberté qui grandit, à l’identité qui fédère.
Si je me suis porté candidat à la présidence des Républicains, c’est pour créer un grand mouvement d’espoir, populaire et patriote, qui rassemble ces millions d’électeurs qui se retrouvent sur ces idées de droite. Je suis convaincu que si la ligne est tenue, si notre projet est solide et crédible, alors ce mouvement d’espoir pourra nous conduire à la victoire. Parce que les Français sont majoritairement à droite et que la France a besoin de solutions de droite. C’est mon unique but : faire gagner la droite, pour relever la France.
Ne rien céder - Manifeste contre l’islamisme par Bruno Retailleau
Avril 2025 - Éditions de l’Observatoire