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VI­GILANCE & AC­TION - N° 373  MAI 2018           


LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


MACRON, LA NOUVELLE GAUCHE SOCIAL-DÉMOCRATE À LA HOLLANDE


Communication du MIL du 10 avril 2018


Repère : d'après un récent sondage, un Français sur deux classerait aujourd'hui La République en marche (LREM) comme «à droite», contre un tiers seulement il y a un an (Sondage Ipsos).

Il importe de savoir répondre à cette affirmation. Emmanuel Macron incarne l’un des courants de la gauche sociale-démocrate comme François Hollande l’avait incarné précédemment. L’autre courant est représenté par Manuel Vall. L’ancien premier ministre socialiste, et candidat à la primaire du PS, a d’ailleurs rejoint LREM. Le troisième courant est constitué par le Parti socialiste avec à sa tête comme nouveau premier secrétaire, Olivier Faure, un social-démocrate de gauche assumé (ex-rocardien). Tous sont sur des lignes politiques et des analyses assez proches notamment ils militent tous en faveur d’une Europe fédérale.


Macron avance sur deux voies distinctes. D’une part, il propose des réformes «nuages de fumée» (par exemple sur la transparence de la vie politique). D’autre part, il aborde des questions importantes, mais en proposant seulement quelques ajustements qui ne résoudront rien : loi «travail» très limitée par rapport au marché du travail, processus d'entrée des bacheliers dans le supérieur mal conçu, projet de réforme de l'asile et de l'immigration insuffisante face aux problèmes de l’immigration, projet de réforme de la SNCF très incomplet. Macron se positionne ainsi sur la ligne de réformes minimales, tout en réussissant à mobiliser contre lui de manière maximale. C’est le cas de la réforme du ferroviaire avec une ambition limitée qui provoque une grève pénalisante pour le pays. L’essence des «transformations» proposée par Macron est de gauche social-démocrate. Elle suit les exemples, déjà anciens, des réformes intervenues en Grande-Bretagne (avec Tony Blair) et en l’Allemagne (avec Gerhard Schröder).


La gauche marxiste s'attaque aux réformes de Macron. Elle en dramatise l’importance réelle pour mobiliser ses troupes. Elle s’affirme en opposition frontale avec la gauche sociale-démocrate.

Besancenot, Hamon, Laurent, Mélenchon… sont au rendez-vous pour se refaire une santé. La reconnaissance de la place de Besancenot du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) comme un interlocuteur sérieux par les autres responsables politiques de la gauche marxiste est très significative de leur ligne. Tous développent une pensée politique marxiste avec quelques innovations de vocabulaire (par exemple, revenu universel). Ces responsables de la gauche de la gauche disent donc évidemment que Macron est de droite (ce qui constitue une injure suprême pour eux). Nombre de médias répètent leurs arguments, étayés par des micros-trottoirs sélectionnés par les chaines TV. L'opinion est encore en partie intoxiquée par ce message. Cela ne durera pas, car les faits sont têtus.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu’il est absurde de qualifier Macron comme étant «de droite». Le programme qu’il met en oeuvre n'est ni celui d’Alain Juppé, ni celui de François Fillon, ni celui des Républicains. Tout au contraire, Macron a désigné à la tête de son parti un ancien député socialiste, ses présidents de groupes parlementaires sont d'anciens parlementaires socialistes, tout comme la grande majorité de ses élus et des membres de son gouvernement.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle que Macron est un ancien proche collaborateur, puis ministre, de Hollande et son digne héritier. Sa politique est de gauche. Elle défend les «travailleurs» contre les retraités (passage de cotisations sociales à la CSG) ou les chômeurs. La nécessaire réduction des dépenses publiques n’a pas été engagée. Aucune part n’est accordée à une politique familiale indispensable dans un contexte de baisse de la natalité (sans compter le projet de suppression des parts fiscales pour les enfants). La propriété immobilière est directement visée au travers d’impôts (IFI) et de taxes renforcées ou à venir (projet de taxe sur les résidences secondaires) pour compenser la disparition annoncée de la taxe d’habitation.


Le socialiste social-démocrate Macron tire son image «de droite» du soutien dont il bénéficie, depuis 2016, de la part de certains milieux financiers, de clubs d'hommes d'affaires et de divers «instituts» des milieux économiques. Ceux-ci pensent tirer profit de sa politique (ISF, taxes et impots). Le soutien à Macron de certains médias «économiques» (Les Échos, BFM) en découle. Ces soutiens attendent des résultats concrets «pour voir». Même s’ils sont évidemment contre la gauche marxiste, les milieux économiques ne sont pas «de droite» par nature. Les gaullistes le savent depuis longtemps.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que Macron a un intérêt vital à entretenir une confusion sur les étiquettes politiques dans le but de constituer : «un grand groupe central» l’an prochain à l’occasion de l’élection européenne de 2019, puis lors des élections municipales de 2020. Mais sa politique ne répond ni aux attentes des électeurs de droite ni à celle des centristes et encore moins à ceux de gauche.


LIBERTÉ DE DÉPLACEMENT POUR TOUS

«La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui»


Communication du MIL du 4 avril 2018


Repère 1 : Le 3 avril 2018, a débuté un mouvement de grève à répétition programmées par les syndicats de la SNCF (CFDT, CGT, SUD-Rail et UNSA). 36 journées de grève devraient avoir lieu d’ici la fin juin ; des préavis ont été déposés en ce sens.


Repère 2 : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, article 4 : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.


La liberté de circuler en France est mise en cause régulièrement par des manifestations revendicatives catégorielles diverses. Aujourd’hui, la grève des syndicats de cheminots empêche la circulation de la plupart des trains.


Hier, les Français ont été notamment confrontés aux barrages des routiers, au blocage des dépôts de carburants provoquant une pénurie de carburant, aux actions de grève dans les transports collectifs, comme la RATP ou les bus locaux, aux blocages de ports par les pêcheurs, aux actions filtrantes aux péages autoroutiers, aux actions des taxis ou de leurs concurrents indépendants Uber, aux barrages d’organisations d’agriculteurs, aux grèves des aiguilleurs du ciel, des pilotes ou d’autres catégories de personnels.


Toutes ces actions, dans des proportions différentes, conduisent, d’une part, à une violence physique (être empêché de circuler) et, d’autre part, à une violence psychologique (mise en cause de la liberté de chacun) à l’égard de tous les Français.


Enfin, l’impact économique de ces actions, freinant, ou bloquant la libre circulation, est certain, même s’il reste difficile à chiffrer en euros ou en points de croissance, c’est-à-dire en emplois. Par exemple, l’impact des 36 jours de grève programmés par l’intersyndicale de la SNCF se ressent dès à présent sur l’ensemble de l’activité touristique en France : limitant les déplacements des Français comme la venue en France des touristes étrangers effrayés par la situation dans notre pays.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) défend la liberté de circuler en France. L’atteinte à cette liberté fondamentale débouche sur de graves préjudices à l’égard des personnes et de l’ensemble des activités : entreprises, associations, services publics, indépendants.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réclame que soit respectée la liberté de circuler en France, c’est-à-dire qu’il faut que l’État prenne toutes les mesures existantes dont il dispose pour faire respecter la liberté de circulation en France et aller plus loin en faisant adopter un projet de loi «pour la libre circulation des Français». Cette liberté ne saurait mettre en cause le droit de grève ou de manifestation, mais elle doit interdire les actions portant atteinte au droit de circuler librement dans notre pays.


Par ailleurs, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la démarche provocatrice et suffisante du gouvernement dans la conduite du projet de réforme de la SNCF : absence de projet clairement annoncé et questions non traitées (comme celle de la dette), refus de dire franchement que le motif de la démarche vient de l’application d’une directive européenne à un an du renouvellement des députés européens (en mai 2019), publication d’un texte alarmiste (Rapport Spinetta) comportant des mesures choquantes comme la fermeture des petites lignes, attaque des cheminots plutôt que mise en avant d’une stratégie positive pour le ferroviaire. Lire la Communication du MIL du 9 mars 2018 : «SNCF, la droite ne doit pas soutenir la manip Macron».



LYCÉES, UNIVERSITÉS, IL FAUT RÉTABLIR LA LIBERTÉ DE CIRCULER ET D’ÉTUDIER


Communication du MIL du 9 avril 2018


Repère : Les organisations politiques et syndicales de la gauche ayant échoué à entraîner les étudiants dans les manifestations contre la loi organisant l’entrée dans le supérieur (loi ORE), agissent en force : tenues d'assemblées générales (AG) sans fin, vote d’une «grève illimitée», occupation des amphithéâtres empêchant la tenue des cours, blocages des entrées à des centres universitaires ou des salles de cours. Plusieurs centres universitaires ou universités sont ainsi bloquées et les études interrompues...


Les auteurs de ces actions appartiennent principalement à La France Insoumise (LFI) et au NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). Les militants de Génération.s (Hamon), du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), du Parti communiste se sont joints à eux. La France Insoumise poursuit sa politique d’implantation dans la jeunesse en bousculant les autres forces politiques de gauche. Les agitateurs souhaitent entraîner une frange d'étudiants en mal de commémoration du mythe de «mai 68», entretenu par nombre de médias. Leur but est le retrait de la loi, mais, surtout, la chute du gouvernement par la «convergence des luttes».


La loi ORE ne concerne directement qu'une frange d'étudiants : des étudiants de première année qui ont déposé une demande de réorientation dans Parcoursup (hors redoublement dans leur filière). Le terrain n'est donc pas porteur pour contester le nouveau processus d'entrée dans les formations supérieures. Le mouvement restant structurellement marginal, les agitateurs d’extrême gauche ont recours à la force.


Dans les universités, face à ce mouvement de l’extrême-gauche soutenu par une UNEF en crise pour des raisons politiques et historiques (plaintes et témoignages sur les abus sexuels au sein de l’organisation), les partisans de la loi ORE, la FAGE (organisation étudiante de gauche) et le SGEN- CFDT ont peu de poids. «Les jeunes avec Macron» n’ont aucune réalité du terrain, même si des médias les mettent en avant. Pour la liberté des études, l’Union Nationale Inter-Universitaire (UNI), accompagnée par des «Collectifs contre les blocages», est seule présente sur le terrain pour faire face à l’extrême gauche. Quant à l’extrême-droite (identitaires, nationalistes…), elle veut se faire une publicité en s’affrontant avec l’extrême-gauche afin de recruter une nouvelle génération d’activistes et cela a pour conséquence une mobilisation et un renforcement de l’extrême-gauche.


Ce sont les lycéens qui sont concernés par l'application de cette loi. Ce sont eux qui vont apprécier les qualités et les défauts de la nouvelle procédure d’entrée dans le supérieur (Parcoursup). Les militants de la gauche de la gauche, tenant compte des inquiétudes des lycéens, préparent des actions et projettent un blocage des lycées le 14 avril. Les lycéens de terminale, en fonction des réponses reçues suite à leurs vœux d’orientation, vont être en tension : satisfactions ou frustrations. C'est au niveau des lycéens que peut se concrétiser une réelle contestation de masse de la loi ORE.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne l’inaction du gouvernement et de la ministre de l’Enseignement supérieur. Les déclarations de principes contre les violences ne sont pas suivies d’effet : les recteurs sont muets alors que la situation se tend entre «grévistes» et les autres étudiants. Quant à l’assurance donnée par Vidal de la tenue des partiels, elle devrait être difficile à tenir sur un certain nombre de sites universitaires où les études ont été interrompues trop longtemps pour avoir un sens, ou bien partout où les locaux sont toujours bloqués et inaccessibles.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demande aux présidents d’université d’assurer le bon déroulement des études. Ils doivent demander l’intervention des forces de l’ordre pour mettre un terme à l’occupation des amphithéâtres ou le blocage de l’accès aux établissements. Ils peuvent également suspendre les cours, contrôler l’accès aux locaux et faire appel à des sociétés de sécurité privées. Le président d’université est le responsable des atteintes à la liberté d’étudier.


Enfin, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) apporte tout son soutien à l’action menée par l’Union Nationale Inter-Universitaire (UNI) en faveur de la liberté d’étudier et de circulation dans les lycées et les universités.



IL Y A 21 ANS QUE JACQUES FOCCART EST DÉCÉDÉ


Communication du MIL du 19 mars 2018


Le Mouvement Initiative et Liberté souhaite rappeler aux nouvelles générations son action au service de la France. Pour cela, nous republions, dans le Vigilance & Action N° 353  de Mars-Avril 2017, des articles de 1997 qui retracent bien le parcours d’un gaulliste historique qui fut un des plus proches du Général de Gaulle et l’inspirateur-fondateur de notre association. Voici un de ces textes.


PRÉSIDENTIELLES 1995 : LE MILITANT JACQUES FOCCART


Une des  grandes efficacités de Jacques Foccart était basée sur sa volonté permanente d'échapper à la pensée unique technocratique ainsi qu'au filtre des appareils politiques et institutionnels. Iconoclaste sans doute dans un milieu friand de notes et de rapports, il aimait à recevoir des personnalités ou des sans grade, l'information brute pour en tirer ses propres analyses. Devenaient ainsi ses interlocuteurs privilégiés ceux qui, hors des combines et calculs politiciens, avaient au coeur la défense de l'intérêt national et une certaine idée de la France.


DES RÉUNIONS DE TRAVAIL : Dès l'annonce de la candidature de Jacques Chirac en novembre 1994, le bureau national du MIL a réaffirmé sa décision de lui apporter son soutien. Décision qui a été ratifié lors de la Convention nationale du MIL. De même, Jacques Foccart, qui pour des raisons de santé ne pouvait plus assister, chaque semaine, à la réunion de bureau du MIL,  décidait de réunir tous les quinze jours, à son domicile parisien, le bureau national du MIL. Avide d'informations concrètes et militantes, Jacques Foccart demandait qu'elles soient complétées par de fréquentes conversations téléphoniques. Il tenait tout particulièrement à être au courant du déroulement de la campagne au jour le jour et d'heure en heure. L'ambiance des réunions publiques, l'ardeur des militants et la réceptivité des participants à nos thèmes de campagne étaient pour lui autant d'éléments fiables d'analyse, sans doute plus que les torrents de sondages et de notes pessimistes qui se déversaient alors.

Lors des réunions qui précédèrent Noël, lui sont soumis les projets d'actions qui formeront l'ossature de notre campagne ainsi que la présentation de notre implantation structurelle et militante.


UNE RÉUNION AVEC JACQUES CHIRAC : Début janvier 1995, Jacques Foccart organisait une réunion à l'Hôtel de ville de Paris afin que nous présentions directement à Jacques Chirac nos activités, notre programme d'action (réunions publiques et internes, organisation de publipostages ciblés, travail sur des thèmes spécifiques et sur des segments électoraux), le matériel de propagande (tracts, journaux spécifiques, courriers spécialisés, autocollants, affiches) ainsi que notre implantation militante sur le terrain.

Nos propositions d'action entièrement validées, c'est d'un commun accord que nous avons pris la décision d'attendre que les candidats concurrents se lancent dans une campagne massive d'affichage pour recourir à cette forme d'action, traditionnellement liée à nos activités.


LA SÉCURITÉ DES RÉUNIONS PUBLIQUES : A la fin de cette réunion qui dura presque deux heures, Jacques Chirac a abordé le problème de l'organisation de la sécurité de ses meetings publics. Connaissant parfaitement la situation tendue du paysage politique et ne voulant prendre aucun risque technique dans sa campagne, il a demandé au MIL de prendre en charge toute la sécurité de toutes ses réunions publiques, la sécurité de ses déplacements étant assurée par un groupe de 4/5 personnes du RPR. Ainsi, toutes les réunions ont été couvertes, ainsi, que les déplacements et réunions publiques des orateurs nationaux de la campagne. Toutes ces réunions se sont très bien passées car nous avons mobilisé de très nombreux militants décidés partout en France.

Le rythme de la campagne s'accentuant, nos entretiens avec Jacques Foccart devinrent hebdomadaires et les comptes-rendus téléphoniques journaliers. Pour chaque réunion publique, nous appelions Jacques Foccart pour lui faire un compte rendu de la mise en place de nos militants sur le lieu, sur la configuration de la salle et sur nos premières impressions. Ensuite au cours de la réunion, nous lui présentions une synthèse d'ambiance et un rapport sur le bon (ou  mauvais) fonctionnement du dispositif de campagne. Puis en fin de réunion, nous faisions un bilan de la soirée avec nos impressions à chaud, des parties de discours entendus, des anecdotes et la réaction du public présent.

Ces contacts lui permettaient de restituer à Jacques Chirac un avis personnel et sans complaisance sur le déroulement de la campagne. Ces rapports directs et sans ornement inutile n'ont probablement pas été sans influer sur le déroulement des opérations.



SNCF, LA DROITE NE DOIT PAS SOUTENIR LA MANIP MACRON


Communication du MIL du 9 mars 2018


Références : La date d'application de la directive européenne d'ouverture du marché ferroviaire (fixée au 25 décembre 2018) est la véritable et seule explication de l’émergence d’un projet de réforme de la SNCF au sein du gouvernement Philippe Macron.


Une réforme de la SNCF s’impose ; on ne peut que regretter qu’elle n’ait pas été engagée beaucoup plus tôt. Quant à Macron, pour répondre à ce problème, il a juste fait voter la mise en place des «cars Macron» concurrents au ferroviaire… dont l’échec économique est par ailleurs patent.


La situation actuelle appelle à la fois le choix de priorités politiques, de choix budgétaires liés au déficit et à l’importance de la dette et, enfin, des solutions aux problèmes de fonctionnement des trains. La responsabilité de cette situation revient, d’une part, aux responsables politiques et, d’autre part, à la direction de la SNCF.


La manœuvre de communication engagée par Macron consiste à faire porter sur le personnel SNCF la charge de la faute en mettant en cause principalement le statut des cheminots. Certes, la masse salariale des personnels apparaît comme l'une des composantes du problème financier à traiter, mais ce n'est qu'un seul des éléments du tableau. Cette question ne peut pas exonérer la responsabilité des dirigeants des choix qui ont été les leurs et qui ont montré leurs limites.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne tout recours aux ordonnances pour mener la réforme de l'activité ferroviaire en France. Aucune considération d'urgence ne justifie cette procédure. Un débat parlementaire classique doit avoir lieu sur cette importante question, faute de quoi la représentation démocratique sera bafouée une fois encore. Par ailleurs, si Macron choisit le recours aux ordonnances, il prend le risque d’un conflit social dur avec les organisations syndicales, conflit dont les victimes seront tous les usagers, ainsi que l'économie du pays.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce le jeu de l’exécutif qui recherche un scénario conflictuel afin de recevoir le soutien de l’électorat de droite en le mobilisant «contre la CGT». Il s’agit d’un piège politique dans lequel il ne faut pas tomber. La réforme esquissée par le gouvernement n’est pas la bonne, il ne faut pas la soutenir au prétexte qu’elle est contestée par la CGT et le PCF. 


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme son attachement à la permanence d'une couverture ferroviaire de tous les territoires et s’oppose à toute suppression des lignes de proximité qui sont indispensables à la vie locale.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge qu'une nouvelle direction de la SNCF est nécessaire pour mener une nouvelle politique sans attendre 2020. Macron ne tient pas les promesses qu’il avait faites de changer les responsables trop peu compétents.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se prononce en faveur d'un plan dynamique de mobilisation des nouvelles technologies pour le rail, tant pour les passagers que pour le fret. La société en charge du ferroviaire doit mener une politique commerciale active afin de renforcer la fréquentation des trains dotés de wagons du 21e siècle, proposant des équipements confortables et attractifs (fauteuils, Wifi, restauration, services, etc.). Le développement de véhicules autonomes sur rail est également un objectif à court terme ; l’entretien et le contrôle des voies ferrées peuvent être en majeure partie automatisés. Pour conduire de tels projets, il faut une nouvelle politique et une autre conception des choses en prenant les choses par en haut.



LES SOCIALISTES SONT TOUJOURS LÀ


Communication du MIL du 27 mars 2018


En résumé : Les socialistes sont aujourd’hui répartis entre trois principaux groupes politiques : LREM, PS et Génération.s. La recomposition entre ces pôles socialistes n’est pas encore achevée. Ils ne devraient pas s’allier pour l’élection européenne de 2019, mais probablement se retrouver sur des listes communes à l’occasion des élections municipales de 2020. Le combat politique contre la gauche, en général, et les socialistes, en particulier, se poursuit donc dans ce nouveau paysage.


Les socialistes sont aujourd’hui répartis entre trois principaux groupes politiques :


les uns gèrent La République En Marche (LREM). MM. Castaner et Ferrand sont tous deux d’ex-députés socialistes. LREM compte parmi ses députés une bonne centaine de personnes issues du Parti socialiste. Même Manuel Valls les a rejoints.


Les autres, sur la ligne Hollande, ont maintenant repris la main sur le Parti socialiste (PS), avec l’élection d’Olivier Faure, comme premier secrétaire du parti. Ils disposent encore de deux groupes parlementaires (dénommé «Nouvelle gauche» à l’Assemblée) et de nombreux élus locaux ayant autrefois porté cette étiquette. C’est ce qui explique le maintien d’un groupe PS au Sénat, à l’issue du récent renouvellement.


Les derniers, conduits par Benoit Hamon, construisent actuellement un nouveau parti politique, Génération.s, positionné sur la gauche du PS et visant une «union de la gauche» à l’ancienne.


La recomposition entre ces trois pôles socialistes se poursuit. Le ministre des Affaires étrangères, Le Drian, vient de quitter le PS. La grande majorité des dirigeants du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) passent avec armes et bagages chez Benoit Hamon à Génération.s. Les candidats de l’aile gauche du Parti socialiste n’ont obtenu, lors du récent Congrès, que 25% des suffrages, ils connaissent la tentation de rallier Génération.s, même si ce n’est pas fait.


L’échéance de l’élection européenne de 2019 ne devrait pas être marquée par une alliance entre ces trois pôles socialistes, pour des divergences d’idées et parce que ce mode de scrutin pousse à l’éclatement et à l’éparpillement. LREM va viser une liste d’alliance de personnalités connues autour de lui. La présence des sortants du MoDem sur cette liste fédéraliste reste à confirmer, car sur cette première année l’alliance LREM-MoDem n’a pas fonctionné depuis les législatives de 2017 et le départ des ministres MoDem du gouvernement. Par ailleurs, Bayrou peut tout à fait imaginer dépasser le seuil des 5% et avoir seul une dizaine d’élus. Le PS est fédéraliste européen et le membre français du Parti socialiste européen (PSE). Il ne s’alliera pas avec LREM : d’une part, pour des raisons de politique intérieure et, d’autre part, parce qu’il peut espérer dépasser la barre des 5% nécessaire pour avoir des élus à ce scrutin redevenu désormais national. Génération.s se situe sur une ligne politique eurocritique et devra se faire une place seul lors de ce scrutin. L’appui des écolos d’EELV à Génération.s semble improbable pour cette échéance européenne, car ce parti est fédéraliste européen et appartient au groupe européen des Verts.


Dans de nombreuses villes, des retrouvailles entre socialistes devraient avoir lieu à l’occasion des élections municipales de 2020. C’est à cette occasion, au-delà des étiquettes partisanes, que pourraient se retrouver sur la même liste les anciens du Parti socialiste. Mais ces accords se joueront ville par ville et entre les deux tours.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) observe attentivement la recomposition de la gauche sur ces nouvelles bases politiques. L’effacement actuel du Parti socialiste en tant qu’organisation ne signifie pas, tout au contraire, la disparition des socialistes du champ politique, mais leur essaimage. Le combat politique contre la gauche, en général, et les socialistes en particulier, où qu’ils se trouvent, se poursuit et se poursuivra toujours.



IL Y A 22 ANS QUE PIERRE-FRANÇOIS DEBIZET EST DÉCÉDÉ


Communication du MIL du 10 mai 2018


Voici le texte que le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a publié dans son journal N°97 de Juin 1996.

La France a perdu un grand patriote.

Notre compagnon Pierre DEBIZET nous a quittés


Honneur, intransigeance, fidélité : tels sont sans doute les  mots qui viennent naturellement à l’esprit pour qualifier Pierre Debizet qui nous a quittés le 11 mai 1996. Ces  qualités sont à la source de l’action éminente qu’il a menée au service de la France et des attachements indéfectibles qui se sont portés sur lui, tout autant que des haines qu’il a suscitées et des tourmentes qui ont marqué son existence.


Son grand déchirement est certainement celui qui l’a obligé à choisir entre son engagement pour l’Algérie française et son engagement gaulliste à la tête du Service d’Action Civique. Il a choisi de s’éloigner et de reprendre des activités privées. Mais la cause pour laquelle il éprouvait une véritable dévotion qui l’emportait sur toutes autres considérations, c’était celle de la France. Il l’avait déjà montré en étant, pendant la guerre, un grand résistant. Aussi, lorsque le général de Gaulle, en 1968, lui demanda de « reprendre du service », Pierre Debizet n’hésita-t-il pas à répondre présent, sans toutefois rien renier de ses convictions et de ses chagrins passés : la cravate noire qu’il n’a jamais quittée était devenue quasi légendaire.


Ses épreuves n’étaient pourtant pas terminées. La plus terrible s’abattit sur lui en 1981, lorsqu’on voulut le mêler à une affaire abominable. Il est clair que la gauche, alors triomphante, a voulu détruire à cette occasion l’un des hommes les plus solides de la droite. Elle n’a pas reculé devant les moyens les plus sordides : ce sont des choses qui ne s’oublient pas. Pierre Debizet, évidemment, soutenu par sa force personnelle et par son innocence, a tenu bon. Il n’empêche que ses adversaires - nos adversaires - ont cassé en lui un ressort vital, et on ne saura jamais quel effet cette blessure profonde aura eu sur le développement de la maladie qui l’a emporté. 

Pierre Debizet fut de 1985 à 1987 le délégué général du MIL. Il n’exerça plus, ensuite, d’autres activités publiques.


Cet homme apparemment rugueux était un passionné, un sentimental à la sensibilité toujours exacerbée et souvent douloureuse. Ses amis le savaient. Ses adversaires, hélas ! Le savaient aussi. Pierre Debizet était un homme d’honneur, un chevalier des temps modernes, à la fois à la pointe de l’action et hors de son époque, n’ayant jamais pu s’habituer aux petitesses, considérant tout compromis comme une compromission indigne.


À mesure que le temps passera, son image grandira.

  


MOUVEMENT INITIATIVE ET LIBERTE

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