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VI­GILANCE & AC­TION - N° 383 NOVEMBRE 2018

 

LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L

MACRON - CHAMPION 2019 DE L'EUROPE FÉDÉRALE

Communication du MIL du 10 octobre 2018

Repère : Macron a déclaré : «Je ferai tout pour que les progressistes, les démocrates et ceux dont je porte la voix - je l'espère incarnée par une liste le plus large possible en France - se fassent entendre».

Macron prépare l'élection européenne de mai 2019 avec beaucoup de soins. Il en mesure l'enjeu national et international. Il est vrai que la baisse des intentions de vote en faveur de sa liste est assez nette pour le pousser à réagir. La chasse aux vedettes médiatiques est ouverte pour constituer sa liste «progressiste» (avec ou sans Daniel Cohn-Bendit ?).

Macron a développé un discours sur l'Union européenne depuis son arrivée au pouvoir. Il a prononcé de forts beaux discours. Son positionnement fédéraliste européen est clair. Il est même devenu le porteur de cette ligne politique, en prônant de nouvelles délégations de pouvoirs des pays membres à l'Union. Au sein de 27 pays de l'Union, il est ainsi devenu le repoussoir de plusieurs gouvernements étrangers...

Paradoxalement, s'il apparaît en phase avec les responsables actuels de la Commission de Bruxelles, sur un plan concret, Macron n'a pratiquement rien obtenu de sérieux auprès de nos partenaires. Citons, par exemple, les modifications marginales du statut des travailleurs détachés, la non-interdiction du glyphosate ou l'échec du projet de gouvernement économique de la zone euro. Depuis son arrivée au pouvoir, sa démarche s'est traduite par plusieurs échecs.

Au niveau de l'UE, Macron et son équipe cherchent des «partis frères», appartenant à la gauche sociale-démocrate et au centre gauche, dans tous les pays, pour assurer la présence de listes «progressistes». Ce projet d'un «En marche international» ne semble pas encore se concrétiser.

En difficulté pour se positionner sur cette élection, Macron joue la seule carte dont il dispose : «le rejet de l'extrême droite». Il cherche à jouer un remake de la présidentielle sur le thème «voter pour moi contre le Front national». Dans la version européenne, cela devient : voter pour les «progressistes» contre les «nationalistes». Mais la réalité politique de chacun des pays de l'UE diffère et, en fait, ne répond pas à ce schéma simpliste … pas même en France.

L'opposition entre les partisans de l'Europe fédérale supranationale et ceux de l'Europe des nations (ou des États) réside dans une répartition complexe à droite comme à gauche. Bref, les adversaires de l'Europe fédérale sont bien loin d'être tous des extrémistes, comme Macron souhaiterait le faire croire.

L'argument «Moi ou le diable» ne pourra pas bien fonctionner dans un scrutin national à la proportionnelle ou l'offre politique comportera de multiples listes.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), contrairement à Macron, pense que le scrutin européen aura un réel impact sur la politique nationale du gouvernement. Il est probable qu'il entrainera un tournant politique en France. Macron affirme : «En aucun cas je ne changerai de politique», mais ses résultats le ramèneront à la réalité. En effet, dans le cadre d'un scrutin proportionnel, national, le résultat sera certes plus ou moins clair en fonction des listes finalement présentes. Mais il a toute chance de conduire l'alliance LREM - MoDem (si elle se confirme) à un positionnement relativement secondaire.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que, sans quitter l'Union européenne, comme la Grande-Bretagne, il est possible de redéfinir la politique de l'Union. Cette conviction émerge actuellement dans de nombreux pays. Il s'agit en particulier de dire ce qui est, d'un côté, des compétences des nations et, de l'autre, des projets qui peuvent être, en partie au moins, du domaine de l'Union (projets industriels ou de recherche, acteurs du numérique, échanges universitaires, frontières extérieures de l'Union, etc.).

L'objectif est de mener une nouvelle politique au sein de l'Union en assurant des convergences et des dynamiques, à géométrie variable, avec des pays volontaires, selon les projets.


LA FRANCOPHONIE C'EST D'ABORD LA LANGUE FRANÇAISE

Communication du MIL du 15 octobre 2018

Repère : «Présente sur les cinq continents, la langue française a toutes les caractéristiques d'une langue mondiale» souligne le nouveau rapport de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Elle est la langue officielle de 32 États, ainsi qu'une langue de travail dans la plupart des organisations internationales.

La langue française se porte bien au niveau international et elle poursuit sa diffusion. Elle serait la cinquième langue la plus parlée avec 300 millions de locuteurs, après le chinois, l'anglais, l'espagnol et l'arabe. Cette augmentation provient surtout de la croissance démographique des pays où l'on parle français.

Le XVIIe sommet de la Francophonie vient d'avoir lieu à Erevan, en Arménie. Les 54 chefs d'État et de gouvernement ont désigné, par consensus, leur nouvelle secrétaire générale, la ministre rwandaise des Affaires étrangères. Il s'agit d'une personnalité fortement controversée en raison de son engagement en faveur de la langue anglaise au Rwanda et de la nature très peu démocratique du régime au pouvoir dans ce pays.

Macron a apporté son entier soutien à cette candidate pour des raisons diplomatiques à plusieurs niveaux. Il apparaît qu'il a fait une erreur stratégique grave pour la France et pour la francophonie.

Par ailleurs, le discours prononcé par Macron, à Erevan, a été marqué par la profonde confusion dont il est coutumier. Il a ainsi affirmé :

« La francophonie doit être le lieu du ressaisissement contemporain » (…)

« Cette langue qui en a conjugué tant d'autres ne va pas répéter des mots devenus parfois creux, mais elle doit être la langue du refus de ce qui se passe » (…)

« La francophonie doit être féministe » (…)

« Unie, notre famille ne l'est pas seulement par la langue, mais aussi par une certaine vision du monde. »

Chacun jugera de la portée internationale de ces envolées lyriques de l'acteur Macron et des effets qu'elle peut produire parmi nos partenaires.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) est profondément attaché à la défense de la langue française qui est l'un des premiers éléments de notre patrimoine national.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) apporte tout son soutien au rayonnement et à la diffusion de notre langue dans le monde. Ce rayonnement passe par une politique nationale en faveur de l'apprentissage (lycées français à l'étranger ou accueil d'étudiants étrangers en France, par exemple) et de l'usage de la langue française en France comme à l'étranger par tous les moyens de communication.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la diminution progressive des moyens nécessaires à la diffusion de notre langue à l'étranger (Annulation de 60 millions d'euros du programme «Diplomatie culturelle et d'influence», baisse de 11% des subventions des Alliances françaises, réduction budgétaire des établissements d'enseignement du français à l'étranger.). Il faut une reprise active de la politique française en faveur de la langue française.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) apporte tout son soutien à la vie et l'animation de la communauté francophone. Cette communauté est le fruit de la proximité (Belgique et Suisse) ou de l'histoire (État américain de Louisiane ou Québec) comme l'une des conséquences positives de la période coloniale. La langue française est la clé des relations culturelles et scientifiques avec de nombreux pays à travers le monde et, tout particulièrement, avec de nombreux pays africains. Les auteurs, créateurs, chercheurs de ces pays, qui partagent notre langue, sont une richesse unique pour toute la communauté francophone.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) note également l'existence de populations francophiles dans divers pays et s'en félicite. Le français serait la deuxième langue étrangère la plus apprise dans le premier cycle de l'enseignement secondaire dans l'Union européenne ; 26% des élèves apprennent le français.

Mais le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que la participation de certains pays à la francophonie n'a pas de raison d'être. La récente candidature de l'Arabie saoudite à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) illustre cette dérive. Contestée au sujet des droits de l'homme, elle a finalement retiré sa demande d'adhésion. L'OIF n'a pas vocation à s'élargir sans fin, comme cela a déjà été engagé : ainsi le Qatar est un membre associé. L'Ukraine, les Émirats arabes unis sont des pays observateurs…


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) reste donc profondément critique sur la gestion de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Il y règne, en effet, un mélange des genres malheureux. Dans cette instance se mêlent des considérations :

-géopolitiques (sphères régionales d'influence en Afrique),

-politiques (droits de l'homme et droits des femmes),

-commerciales (obtention de marchés), etc.

L'OIF s'éloigne totalement de la défense de la langue française dont c'est l'objet initial.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que la francophonie doit être recentrée sur les véritables enjeux de la langue française : son vocabulaire (à faire vivre), la diffusion de la langue (médias, internet, réseaux sociaux, etc.), la promotion de son usage (outils techniques et numériques) et de ses œuvres (livres, chansons, films, etc.), en partage entre tous les pays dont elle est la langue.


MACRON DÉMARRE SA CAMPAGNE POUR L'EUROPE FÉDÉRALE

Communication du MIL du 18 octobre 2018

Repère : Le 16 octobre, Macron a lancé la campagne européenne de 2019. «Je crois dans ce projet que je veux porter en Europe. Et c'est pour cela que je souhaite aussi le rassemblement le plus large.»

Macron a décrit la situation avec gravité. Il s'est positionné lui-même, modestement, comme «La solution», pour la France et l'Europe, face aux problèmes du moment. Il affirme que : «Le monde se fracture, de nouveaux désordres apparaissent et l'Europe bascule presque partout vers les extrêmes et à nouveau cède aux nationalismes. Il faut que la France garde la maîtrise de son destin.»

Les constats de Macron sont faux pour plusieurs raisons. D'une part, le monde ne change pas tant que cela, des rapports de force évoluent effectivement, mais à ce jour, il ne s'agit pas de désordres, mais de risques à anticiper, comme c'est l'usage. D'autre part, les équilibres politiques des pays de l'Union européenne changent, cela apparait assez normal dans des régimes démocratiques. La tendance générale semble être à la multiplication des forces politiques et à la sortie de situations de bipartisme. Cela crée une situation nouvelle qui devrait se traduire par une multiplication des groupes politiques au sein du parlement européen en 2019. Le parlement disposera d'une représentation plus composite. Les groupes socialistes (PSE) et démocrates-chrétiens (PPE) ne domineront plus mécaniquement l'assemblée européenne, comme cela a été le cas depuis des décennies. La ligne politique traditionnelle de l'Union européenne pourrait au minimum s'infléchir ou même changer en fonction des positions des gouvernements européens et du poids des groupes parlementaires. Enfin, quand Macron affirme que l'Europe bascule vers les extrêmes, il présente un tableau inexact. Certes des partis, ou coalitions, marxistes ont repris du poids comme en Grèce, en Espagne, au Portugal ou en France (LFI, PCF…), mais sans présenter de menaces à leur stade de développement. Parallèlement, de nouveaux partis de droite ou d'extrême droite ont fait leur apparition comme notamment en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Hongrie, en Italie, en Pologne, en Suède. Certains participent au gouvernement, mais cela ne change pas fondamentalement les choses. Ces derniers partis défendent leurs intérêts nationaux. Mais ils n'ont, dans la pratique, aucun projet européen commun. Ils ne partagent que le refus d'une immigration illégale et la dénonciation de Bruxelles imposant une autorité supranationale (agissant dans le sens de la constitution d'une Europe fédérale).

Cette question de la défense des frontières de l'Union vis-à-vis de l'immigration est partagée par des forces politiques de plus en plus larges, et même certains partis de gauche se sont clairement ralliés au principe du refus d'une immigration incontrôlée.

Les partis fédéralistes européens refusent l'arrêt de l'immigration et défendent le principe d'une répartition des migrants par pays, selon la capacité supposée d'accueil de ceux-ci. C'est la position défendue par Macron et LREM. La loi «asile et immigration» adoptée, comporte certes un resserrement des procédures, mais elle ne permet pas de bloquer l'arrivée de migrants, ni d'expulser les candidats déboutés. Concrètement, le nombre de demandeurs d'asile croît, le nombre des acceptations de réfugiés augmente et, pour chaque bateau de trafic humain, Macron accepte l'accueil d'une part des migrants en France…

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que Macron vient de débuter sa campagne pour l'élection européenne. Le président a choisi une argumentation symbolique très éloignée de la réalité des problèmes. Il tente de jouer sur le thème du «rejet des extrêmes» en proposant une alternative entrant dans un registre connu : «c'est moi ou le chaos». Mais la logique de «front républicain», qui a joué lors de la présidentielle, ne fonctionnera pas pour le scrutin européen marqué par une élection nationale à la proportionnelle à un tour, avec un large choix de listes.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que, pour cette élection, la droite républicaine doit mobiliser sur une nouvelle politique européenne à mettre en œuvre et contre l'Europe fédérale.



MACRON ET L'EUROPE, C'EST LE FÉDÉRALISME OU LE CHAOS

Communication du MIL du 5 novembre 2018

Le discours de Macron sur l'Europe évolue à l'approche de l'élection européenne. Il s'oriente vers une dramatisation factice pour mobiliser l'opinion publique en sa faveur.

Le contexte politique dans les États membre de l'Union européenne n'apparaît pas favorable à son projet fédéraliste de renforcement de la tutelle de l'Union sur les Nations : coalition italienne, affirmation de pays de l'Est européen, instabilité de la coalition au pouvoir en Allemagne.

Macron semble avoir perdu la possibilité de faire passer son projet de gouvernement économique de la zone euro. Il a échoué à imposer certaines de ses idées comme le contrôle des travailleurs détachés ou le glyphosate. Il recule sur plusieurs fronts comme celui de la répartition par quotas par pays de l'accueil des migrants.

Son projet initial, et lyrique, est mis en échec, alors il change de discours pour nous imposer l'idée que c'est lui ou le chaos. La dramatisation peut convaincre des électeurs apeurés, mais son argumentation est primaire et inexacte. Il affirme ainsi : «Je suis frappé par la ressemblance entre le moment que nous vivons et celui de l'entre-deux-guerres».

Sans être un historien pointu, le parallèle avec les «années 30» laisse rêveur. Il n'y a aujourd'hui ni régime autoritaire, ni programme de réarmement, ni revendication territoriale, et une acceptation générale des institutions internationales. Les pays membres de l'Union ont des gouvernements de droite ou de gauche, ils sont justes plus ou moins critiques sur la commission de Bruxelles et certains désirent s'en émanciper.

Compte tenu des élections récentes dans les pays membres, il paraît que l'on se dirige pour l'assemblée européenne de 2019 vers un multipartisme, suite à une longue période de bipartisme (entre centre droit et socialiste) qui dominait le fonctionnement des institutions. Les forces politiques présentes à l'Assemblée européenne vont s'émietter entre extrême-droite, souverainistes, droites eurosceptiques et/ou fédéralistes, démocrates et libéraux, sociaux-démocrates, socialistes marxistes, écologistes de toutes couleurs, communistes, et extrême gauche. Le fonctionnement de l'Union pourrait donc changer par obligation. Il semble souhaitable que les États reprennent entièrement la main à partir de 2019, en enterrant officiellement le projet d'un «État européen fédéral» au profit de collaborations à géométrie variable entre pays volontaires.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce le discours de Macron, car il invite les Français à la peur par rapport à une situation qui ne le mérite pas. Il nage dans la confusion en mélangeant les faits de l'après Première et l'après Seconde Guerre mondiale. Il attaque publiquement des dirigeants européens élus démocratiquement, en Pologne ou en Hongrie, tandis qu'il serre chaleureusement la main au dictateur turc Erdogan et d'autres dictateurs.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne le discours de Macron. Il affirme que «L'Europe est face à un risque : celui de se démembrer par la lèpre nationaliste et d'être bousculée par des puissances extérieures. Et donc de perdre sa souveraineté.» Macron semble croire que l'Union européenne a, à ce jour, une souveraineté, ce qui n'est pas le cas. L'UE est un ensemble de nations, liées par des traités internationaux ; le départ de la Grande-Bretagne le prouve pleinement.

Pour le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), la seule question qui se pose est celle de l'indépendance de la France, dans un ensemble européen dynamique porteur de synergies.



LE PS EN CRISE EST TOUJOURS DANGEREUX ÉLECTORALEMENT

Communication du MIL du 29 octobre 2018

Le Parti socialiste (PS) connait une importante crise depuis 2016.

Une part de ses cadres a rallié progressivement «En marche !» (2016), puis le parti La République En Marche (LREM) en 2017. La majorité des députés LREM sont d'anciens élus du PS ou d'anciens responsables de ce parti, tout comme l'ont été Macron et Castaner. Il en est de même des sénateurs LREM, tous anciens du Parti socialiste.

De nombreux élus socialistes, dont d'anciens ministres, ont fait le choix de quitter la vie politique suite à leur échec électoral.

Les ministres de Macron, issus du PS, ont abandonné progressivement leur carte du parti (c'est le cas notamment de Collomb, de Le Drian).

Le candidat du PS à la présidentielle, Benoit Hamon, a choisi de créer son propre parti politique : «Génération.s» en emmenant la majorité des membres de la direction du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS). Il n'est pas parvenu à faire alliance avec les écolos d'EELV, qui se sentent pousser des ailes, et veulent rester isolés.

Son challenger, lors de la primaire du PS, Manuel Valls a quitté le PS pour LREM. Il vient de renoncer à sa carrière politique en France pour tenter un nouveau départ en Espagne (mairie de Barcelone).


Enfin, plus récemment, Maurel et Lienemann, ont déclaré «faire scission» du Parti socialiste. Ils ont créé un micro-parti ayant le projet de fusionner avec d'autres groupes début 2019, dans l'objectif de sceller une alliance avec La France Insoumise (LFI).

Compte tenu des échecs électoraux des uns en 2017 et des départs des autres de 2016 à aujourd'hui, le Parti socialiste a perdu des élus, mais, aussi et surtout, des adhérents, des responsables locaux et des moyens matériels et financiers (qui s'est traduit par la vente de son siège historique rue de Solférino).

Néanmoins, le Parti socialiste existe toujours. Il a un groupe dans chacune des Assemblées. Des membres du PS restent à la tête de nombreuses mairies, départements et régions, du moins dans la phase actuelle. Enfin, il est membre du Parti socialiste européen (PSE). Après une période floue, le PS semble être rentré dans une position d'opposition au gouvernement et à Macron. Ce qui va contribuer à clarifier les choses.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que le PS traverse une crise importante, qui n'est sans doute pas tout à fait achevée. Mais il conserve un réel potentiel à moyen terme compte tenu de la légèreté du projet politique de LREM et du caractère actuellement incertain d'une alliance de la gauche de la gauche autour de la personnalité contestée de Mélenchon. Son avenir tient également à l'effacement de ses anciens responsables (dont Hollande) et à la montée en puissance d'une nouvelle génération.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que le PS devra choisir une ligne de gauche social-démocrate (en ramenant à lui des socialistes partis chez LREM) et renoncer à une ligne social-marxiste où il ferait alliance avec la gauche de la gauche. Cette dernière hypothèse apparaît de moins en moins probable compte tenu du niveau des attaques qu'il subit de la part de La France Insoumise.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) note, enfin, que les associations, mutuelles et organisations syndicales, appartenant historiquement à la mouvance socialiste, ne trouvent pas leur compte dans la politique menée, ou annoncée, par Macron. Elles pourraient être amenées à apporter un soutien multiforme à la reconstruction d'un parti politique de gouvernement de gauche plus proche de la défense de leurs intérêts.

 


MACRON ABANDONNE AUSSI LES QUARTIERS HORS CONTRÔLE

Communication du MIL du 24 octobre 2018

Repère : En France, des centaines de quartiers urbains apparaissent à ce jour hors de contrôle de l'État pour partie, ou en totalité. Des événements se succèdent avec des règlements de compte de bandes rivales, sur fond de trafic de drogue, d'armes, de personnes (prostitution) et de commerce de biens volés. Plus de la moitié des crimes et infractions graves commis en France le sont par des habitants issus de ces quartiers, agissant dans leur environnement. Macron a redéfini récemment ses priorités : «La police de sécurité du quotidien aura comme priorité la lutte contre le harcèlement, notamment dans les transports.»

Ces activités criminelles induisent une insécurité constante pour les habitants qui s'accompagne du retrait de fait des services de l'État et des services publics. Policiers, pompiers, médecins se font agresser. Les établissements scolaires sont en situation de risques permanents, venant de l'intérieur comme de l'extérieur. Dans de nombreux cas, les services publics ont fermé leurs portes et les transports en commun sont pour le moins perturbés.

Les habitants quittent ces quartiers dès qu'ils en ont la capacité (par exemple, les jeunes poursuivent leurs études ailleurs après le bac). Il en découle donc, depuis de nombreuses décennies, une concentration mécanique de personnes en situation sociale difficile, de refuges pour la pauvreté, incitant au recours à toutes les opportunités illégales. La liste de ces territoires a été réduite. Certains, grâce à l'intervention des élus locaux, se sont améliorés et sont sous contrôle pour l'essentiel. D'autres ne le sont pas du tout, ou ne le sont plus. La liste officielle devrait être mise à jour, car le zonage est aujourd'hui assez inexact. Il existe plusieurs listes selon qu'il s'agit de sécurité, d'éducation, d'urbanisme, de social, etc., car chaque ministère joue sa propre stratégie.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que la nouveauté vient du fait de la reconnaissance de plus en plus consensuelle de cette réalité sociale et sécuritaire même si l'analyse des causes et des solutions diffère.

La déclaration testamentaire de Gérard Collomb, suite à sa démission du Ministère de l'Intérieur, est particulièrement frappante, car émanant d'un socialiste reconverti dans le macronisme. Elle mérite d'être citée. Collomb a déclaré sur les quartiers difficiles que la situation était «très dégradée». «Le terme de reconquête républicaine prend dans ces quartiers tout son sens. (...) Il faut assurer la sécurité dans ces quartiers, mais il faut fondamentalement les changer. Quand les quartiers se paupérisent, se ghettoïsent, il ne peut y avoir que des difficultés». «On vit côte à côte, je crains que demain, on ne vive face à face, nous sommes en face de problèmes immenses».

Il a précisé également que l'accueil des migrants dans les quartiers pose un problème grave : «Si c'est pour mettre ceux qu'on accueille dans les quartiers dont je viens de parler, on accroîtra encore les problèmes et la situation deviendra ingérable».

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que pour faire baisser la criminalité en France, l'État doit mettre en œuvre les moyens pour reprendre le contrôle de ces territoires qui sont actuellement hors contrôle. Le consensus qui se dessine sur cette question offre une opportunité d'y parvenir avec le plein soutien de l'opinion.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que Macron n'a pas de politique à l'égard des quartiers abandonnés. Il se place dans le cadre d'un laissez-faire commode provenant à la fois de son orientation sociale-démocrate libertaire, de son manque de moyens budgétaires et, surtout, de son refus de tout risque d'affrontement (comme cela a été le cas avec les zadistes). Il faut reprendre tous les problèmes de ces quartiers de manière globale en commençant par le rétablissement de l'État de droit et la présence de tous les services publics, y compris la police ou la gendarmerie.


  


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