VIGILANCE & ACTION - N° 424 SEPTEMBRE 2021
LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L
FAILLITE DE LA POLITIQUE DE SÉCURITÉ EN FRANCE
Communication du MIL du 10 aout 2021
Repères : Le père Olivier Maire, prêtre de 60 ans, a été retrouvé assassiné le 9 août 2021 à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) dans sa chambre au sein des locaux de la communauté des frères missionnaires montfortains.
Un homme s'est rendu le matin même à la gendarmerie et a avoué le meurtre du religieux. Il était hébergé dans cette communauté religieuse. L'homme a été placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour «homicide volontaire». La piste terroriste est écartée par le procureur. Cet homme de 40 ans, de nationalité rwandaise, avait des antécédents récents. Ce meurtre illustre malheureusement la faillite de la politique de sécurité en France.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate le caractère inapproprié de certaines décisions de justice. En effet, cet homme avait déjà été mis en examen pour l'incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020 pour «destructions et dégradations par incendie». Il a reconnu avoir allumé les trois foyers de l’incendie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes. Les foyers étaient éloignés et son intention semble incontestable. Il a fallu deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire le feu (destruction d’un tableau et du grand orgue). Pour cet acte, il encourt «une peine de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende». Après une période de détention, il a été placé sous contrôle judiciaire avec une «obligation de résidence» et un contrôle judiciaire «avec obligation de pointage deux fois par mois». C’est-à-dire à une mesure trop légère par rapport à la gravité des faits qu’il a entièrement reconnu. À cette période, la question psychiatrique n’a pas été sérieusement considérée. On voit clairement apparaitre aujourd’hui une approche psy qui pourrait servir à dédouaner le meurtrier de sa responsabilité. «Il a été hospitalisé en unité psychiatrique. Une expertise est en cours pour vérifier que son état est compatible avec une garde à vue» selon le procureur.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce un système inefficace d’application des décisions d’expulsion. Cet homme, débouté du droit d’asile, se trouvait en situation de présence illégale sur le territoire. Il était sous le coup de procédures d’expulsion stoppées par le système judiciaire. Selon le ministère de l'Intérieur, l'homme était déjà sous le coup de plusieurs obligations de quitter le territoire français. La première remonte au 1er décembre 2016 et a été annulée par le tribunal administratif (TA) de Nantes. La seconde, en date du 11 avril 2017, a également été annulée par le TA de Nantes. La troisième, qui a été prononcée le 5 novembre 2019, a donné lieu à un recours devant le TA de Nantes et a été jugée «non exécutable en raison du contrôle judiciaire décidé par le juge». Le ministre de l'Intérieur a précisé que «cet étranger n'était pas expulsable, malgré son arrêté d'expulsion tant que son contrôle judiciaire n'était pas levé».
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne les déclarations du ministre de l’intérieur Darmanin dans la mesure où il présente ce meurtre comme une affaire concernant juste l’église catholique. Alors que le déclenchement d’un incendie volontaire et l’assassinat d’une personne sont des faits qui concernent chacun des citoyens quelques soient leurs convictions ou leur foi.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la tendance actuelle à fractionner le crime en jouant sur des distinctions entre les victimes : femmes, enfants et hommes, par tranche d’âge, profession ou caractéristiques particulières (mœurs, etc.). Pour défendre une situation scandaleuse, Darmanin se contente de dire que «Le moment n'est pas à la polémique, mais il est aux condoléances». Il ne s’agit en aucun cas d’une quelconque polémique. Dans cette affaire, les faits sont pourtant simples. Un ressortissant étranger en situation irrégulière (c’est un clandestin qui n’a pas été expulsé) est l’auteur d’un incendie (il n’est pas incarcéré) et d’un assassinat. Il risque de finir en hôpital psychiatrique sans condamnation.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demande un changement de ministre de l’Intérieur. Seul un départ de ce dernier permettrait de prendre acte de la gravité de la crise générale en matière de sécurité en France, en plus de la crise de la police et de la justice.
MACRON SE TROUVE SEUL FACE À LA RUE
Communication du MIL du 5 septembre 2021
Par rapport à la loi sanitaire imposant les obligations de vaccination ou de présentation du passe sanitaire, trois types de réactions bien différentes apparaissent. La première consiste à exprimer des critiques objectives sur les mesures prises et les sanctions promises. La seconde consiste à se moquer d'un aspect ou d'un autre des mesures temporaires et disparates dans leur mode de fonctionnement et leur application. La dernière consiste à évoquer divers complots en mélangeant tout : la 5G, des labos pharmaceutiques omnipotents, des médicaments miracles. La première approche a du sens. La dernière est dangereuse, car elle échappe entièrement à la raison. Le problème posé par les manifestations «antivax» est que les trois discours se trouvent mêlés avec un point de convergence qui réside dans un discours anti macron.
Cette confusion est proche de celle développé par la mouvance des «gilets jaunes» alors qu’il y avait eu un départ ciblé sur la question concrète de la surtaxe des carburants. Cette confusion explique pourquoi les manifestations réunissent des profils aussi différents. Une contestation multiforme et originale a vu le jour. Elle a donné lieu à une série de manifestations de rue, uniques en plein mois d’août. Selon le ministère de l’Intérieur, le 28 août, 222 manifestations ont eu lieu sur tout le territoire, auraient regroupé plus de 160.000 personnes (après un sommet de 237.000, le 7 août). Les profils des manifestants sont très divers. Si le sujet sanitaire est bien présent à l’origine, il est vite dépassé par des slogans politiques (liberté, dictature, ou autres) qui se polarisent principalement sur une hostilité envers la personne de Macron. Ce dernier aspect parait rassembler des participants et les groupes organisés divers où se mêlent des militants d’extrême-gauche ou d’extrême-droite, d’anciens gilets jaunes, des soignants, des inconnus et des casseurs. Des éléments radicaux et violents sont, ici encore, attirés par ces manifestations, au côté de braves gens juste mécontents. Ce mouvement contestataire très minoritaire conserve, selon des sondages, un réel soutien. Néanmoins, ce soutien difficile à interpréter tant les slogans mis en avant dans les cortèges sortent vite du domaine du rationnel. Ils dépassent trop largement les sujets initiaux, pour déboucher sur une mise en cause sociétale et institutionnelle.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que Macron est responsable de cette situation conflictuelle car il a choisi un positionnement dangereux. Solitaire, arrogant, autoritaire, Macron a conduit à la situation actuelle, avec des modes d’expression où tout se mélange. Le comportement de Macron tend à déboucher sur un affrontement direct avec le «peuple». Macron est l’acteur d’une pièce à un seul personnage. Il apparait, à une part du public, comme la cible unique de la colère et du ressentiment d’une partie de la population. Il apparait comme une vedette surexposée. Ce qui explique les violences verbales sur les réseaux sociaux, les menaces, les débordements et les violences physiques. Il a choisi de se doter d’un gouvernement faible (avec un premier ministre qui n’assume pas sa fonction comme aussi celui de la Santé) et de contourner les corps intermédiaires : les organisations syndicales et patronales, les grands réseaux associatifs et les partis politiques. Il a choisi de ne pas construire un parti politique réel et se contentant d’un «LREM fantôme».
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que la démarche de Macron est double. D’un côté, les faits démontrent l’incapacité de Macron à faire face à l’opinion, comme cela a été le cas, depuis 2017 avec les manifestations des «gilets jaunes», celles de contestation de la réforme des retraites, jusqu’à celle des «antivax» et «antipasses». De l’autre, Macron tente de récupérer une confrontation frontale entre lui et la rue pour incarner, à la fois, l’ordre (conservateur) et la réforme (progressiste) dans un but électoral personnel. Il veut gagner l’élection de 2022, c’est son seul désir et soucis.
Au final, la politique de Macron, ainsi que sa mise en œuvre, induisent des tensions sociétales successives qui nuisent gravement à la vie économique de la France et aujourd’hui à la relance indispensable de notre pays après 18 mois de crise sanitaire.
AGITATION AUTOUR DE MACRON ET 2022
Communication du MIL du 21 septembre 2021
Les macronistes sont tentés par la construction d’une force politique unique. François Bayrou (MoDem) et Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale (LREM, et ex PS) travaillent a priori à la structuration d’une force politique macroniste unique d’ici la fin 2021. Ils veulent soutenir la campagne présidentielle de Macron en attirant de nouveaux ralliés (maires, élus locaux, etc.) pour élargir les soutiens. Ils veulent remporter une majorité aux législatives avec un candidat unique par circonscription et ils veulent assurer l’existence d’une force politique pérenne suite à l’échec persistant de La République en Marche (LREM) aux municipales, aux sénatoriales, aux départementales et aux régionales.
Certains macronistes commencent à prendre implicitement en compte un éventuel échec électoral de Macron et veulent travailler à leur survie politique et professionnelle. D’autres, comme Edouard Philippe, pensent déjà à sa succession.
L’Élysée semble soutenir le projet de constitution d’un «grand parti démocrate» en affectant au suivi du dossier un conseiller politique du chef de l’État, Stéphane Séjourné. Ce projet n’est pas prioritairement celui de Macron lui-même dans la mesure où il tient les partis politiques en faible considération.
Concrètement, il s’agit pour ces macronistes de réunir des forces politiques et des élus de la majorité actuelle (LREM, MoDem, Agir, Territoire de progrès, etc.) dans un mouvement politique aux contours encore assez incertains. Les questions à trancher portent, d’une part, sur l’organisation, censée maintenir les courants politiques d’origine (c’est-à-dire la gauche sociale-démocrate alliée à une fraction du centre gauche), et, d’autre part, sur un positionnement idéologique commun, qui reste totalement à définir, en marge du programme présidentiel de Macron (ou non).
Sur le quinquennat, le poids des propositions de LREM et du MoDem a été pratiquement nul dans le travail législatif. Le gouvernement de Macron a décidé seul de toutes les réformes concrétisée ou abandonnée. Par exemple, la demande d’instauration de la proportionnelle aux législatives vivement défendue par le MoDem (et inscrite au programme présidentiel de Macron) a été abandonnée.
Le positionnement «ni de droite, ni de gauche» revendiqué par Macron sera très probablement conservé dans son programme présidentiel 2022. Cette ligne floue vise à ramasser en fourre-tout des électeurs. Elle participe à la création d’un «fan club Macron» mais pas d’un parti politique aussi «moderne» soit-il (avec adhésion en un clic, sans cotisation même symbolique).
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) observe l’avancement de ce projet de «grand parti démocrate» qui pourrait se concrétiser en marge de la prochaine candidature de Macron. Au-delà de la question organisationnelle (qui présidera et qui commandera ce parti), la principale question consistera à connaitre le rapport de force fin 2021 entre les anciens socialistes (qui ont confirmé leur entier contrôle sur LREM), le MoDem et les divers autres groupes politiques. L’affichage de la ligne politique de ce nouveau parti pourra, peut-être, alimenter l’argumentation à développer pour le combattre.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) prévoit que le programme du candidat Macron va jouer sur des idées floues, pire encore qu’en 2017. Par exemple, il peut évoquer l’«indépendance nationale» tout en la noyant dans les choix incontrôlables de l’Union européenne. Cela a été le cas sur le redressement industriel (avec une relocalisation industrielle en France ou en Europe) ou sur le dossier du contrôle des flux migratoires. Il s’agit d’une communication sans action réelle. Pour contester le bilan et les propositions de Macron, il faudra, pour convaincre, forcément entrer dans le détail. Nous serons présents aussi dans ce débat-là.
AFGHANISTAN, PROBABLE RELANCE DU TERRORISME ISLAMIQUE
Communication du MIL du 29 septembre 2021
Repère : L'intervention occidentale en Afghanistan a constitué une réponse légitime aux attentats de Daech du 11 septembre 2011 aux États-Unis. La France a participé à cette action. La chute du régime des Talibans et une élimination d’Al-Qaïda du pays ont couronné cette intervention. La France, jugeant l'action achevée, a retiré ses troupes en 2012. Les États-Unis sont restés, avec d'autres alliés, avec l’ambition d’installer un état démocratique dans ce pays. Les événements actuels prouvent que les États-Unis ont totalement échoué.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate qu’un état islamique radical sunnite s’est installé en Afghanistan. Il est de nature totalitaire disposant d’un gouvernement uniforme.
Pour la France, la naissance de cet État islamique fondamentaliste en Afghanistan constitue un risque, dans la mesure où il pourra servir de base au terrorisme international.
Les talibans sont des combattants islamistes radicaux à l’origine formés dans des écoles coraniques (au Pakistan). Ils visent à gouverner en se basant sur une interprétation extrémiste de l'islam sunnite, les premières mesures prises le montrent bien. Ils ont déjà dirigé le pays de 1996 à 2001 sous les mêmes principes. C’est à cette période qu’ils ont accueillis Al-Qaïda et son chef Ben Laden. Le pays héberge toujours aujourd’hui des terroristes de l’Etat Islamique (EI) qui se sont illustrés dans divers attentats (école, aéroport).
Les Talibans se présentent aujourd'hui comme ayant un objectif national, mais qui peut encore y croire ? Ils affichent déjà des ambitions régionales vis-à-vis de l'Iran, du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan et du Pakistan. Ils soutiennent des talibans indépendantistes au nord du Pakistan. Le traitement infligé aux minorités religieuses (chiites) ou ethniques (ouzbeks, tadjiks ou turkmènes) va avoir des répercussions aux frontières du pays. Les rapports de force entre les États en concurrence autour du territoire afghan (Chine, Iran, Pakistan et zone Russe) vont donner lieu à un jeu régional complexe et sans doute à des tensions intérieures en Afghanistan mais aussi il y aura des influences extérieures avec le Qatar ou la Turquie.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate le repli américain. L'abandon brutal des combattants kurdes en Syrie, le retrait des troupes américaines d’Afghanistan (négocié par Trump, et mal géré par Biden), tout cela met en cause la crédibilité des Etats-Unis vis-à-vis de ses alliés. Les Allemands, les Britanniques et les Italiens ont dû évacuer leurs troupes d’Afghanistan sans réel préavis. Ils ont vivement exprimé leur insatisfaction. La politique étrangère des Etats-Unis s’inscrit dans une continuité, d'Obama à Biden, en passant par Trump. Elle est marquée par un repli consensuel sur le seul territoire américain, avec pour seul adversaire : la République Populaire de Chine. Que cela soit sur le plan industriel et financier ou militaire. Biden va assumer la responsabilité du retrait militaire américain. Il portera la croix de la chute de Kaboul et il y aura des répercussions en politiques intérieures au niveau des élus tant démocrates que républicains.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que la France doit définir une stratégie nationale de défense réaliste et disposer de moyens. Il faut acter l’impossibilité de voir l’Union européenne (UE) jouer un rôle dans le cadre des traités existants (qui ne concernent aucunement les questions de défense). Il convient de dénoncer le discours de Macron sur le mythe d’une «défense européenne» complètement irréaliste. Les Etats-Unis restent toujours un allié militaire de la France dans le cadre de l’Alliance atlantique et en dépit des événements récents (sous-marins). Mais force est de constater que les Etats-Unis considèrent aujourd’hui, à grand tort, le théâtre européen, comme secondaire. Il faut que la France en prenne conscience.
LA GAUCHE DE LA GAUCHE EST TOUJOURS UNE MENACE POUR 2022
Communication du MIL du 2 octobre 2021
Yannick Jadot a remporté d’extrême justesse (51%) la primaire d’EELV face à une candidate d’extrême gauche écolo-radicale. Sa victoire boucle a priori l’offre en candidats de la gauche de la gauche à la présidentielle de 2022. Une petite dizaine de candidats sont positionnés. Réunis, ils cumuleraient 32% des intentions de vote. A ce stade trois candidats dépassent les 5% et totalisent 26% des intentions de vote.
En tête des derniers sondages se situe Jean-Luc Mélenchon, pour La France Insoumise (LFI), avec 13% des intentions de vote. Il dispose d’une équipe politique solide, constituée par ses députés sortants. Il souffre du lâchage du PCF (par rapport à 2017) qui présente, contre lui, un candidat Fabien Roussel crédité de 2% des suffrages. Il pourrait récupérer une part des sympathisants des trois mouvances écolos les plus radicales allant de Delphine Batho à Eric Piolle en passant par Sandrine Rousseau mais uniquement s’il parvient à tenir le bon discours, par exemple en soutenant la revendication de la fin du nucléaire. Enfin, il peut aussi mordre sur l’électorat d’extrême-gauche estimé à 2% comprenant deux candidats : Philippe Poutou du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière (LO).
Anne Hidalgo se présente au nom du Parti Socialiste (PS). Elle tente de mobiliser les élus locaux : présidents de Région, de départements et les grands maires socialistes pour disposer d’un soutien national, hors de Paris. Elle ne dispose que de 7% des intentions de vote, dans la mesure où elle subit le parasitage de la candidature d’Arnaud Montebourg, ancien du PS (crédité de 2%). Elle peut chercher à reconquérir le vote socialiste en faveur de Macron car il est fragilisé à cause de son bilan et de son absence de perspectives réelles.
Yannick Jadot pour EELV est crédité de 6%, avant de débuter sa campagne. Il s’affiche comme un candidat écologiste ayant vocation à gagner et pas seulement à témoigner. Il bénéficie d’un soutien de nombreux journalistes (pour lui et pour ses idées) bien plus qu’Hidalgo ou Mélenchon. Il a un double objectif. D’une part, il doit mobiliser ses troupes (suite à la primaire) tout en prônant sa ligne d’«l’écologie de gouvernement» pour gagner des électeurs. Il lui reste à disposer du soutien actif de la dizaine de maires écolos de métropoles (Bordeaux, Lyon, etc.). D’autre part, ce changement de ton, par rapport à sa campagne interne, vise son second objectif qui est de prendre des voix PS pour arriver en première position à gauche, devant Mélenchon, surtout si Hidalgo se retire au final.
Un tel retrait n’est pas à exclure compte tenu de l’état actuel du PS. Olivier Faure vient juste d’être réélu à la présidence du PS. Il ne faut pas oublier qu’il a eu l’occasion d’exprimer, par le passé, son souhait de voir le PS soutenir un candidat écolo comme Jadot. Le jeu entre Jadot et Hidalgo sera complexe dans la mesure où les collectivités locales de gauche disposent déjà pour la plupart de majorité écolo-socialiste.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que «la gauche de la gauche» dispose d’un potentiel électoral globalement important à 32% des intentions de vote, bien devant les 23% de Macron (des sociaux-démocrates macronistes). Pour la présidentielle, la multiplicité des candidatures (Hidalgo-Jadot-Mélenchon) ne permet pas aujourd’hui à l’un des candidats d’accéder au second tour. Néanmoins, la campagne qui s’engage pourrait encore modifier la donne au profit de Yannick Jadot, en cas d’effacement de la candidate du PS. De plus, une union de la gauche «écolo-socialiste» aux législatives apparait dès à présent très probable.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge indispensable de mener un combat politique contre le courant écolo-socialiste potentiellement présent au second tour sous la bannière de Jadot. L’axe sera la dénonciation des contradictions entre les mesures proposées et leurs conséquences prévisibles. Par ailleurs, il s’agira de mettre en avant les objectifs prioritaires de la droite concernant une amélioration de la sécurité, la lutte contre le terrorisme islamique, la promotion de l’identité et de l’indépendance nationale, la lutte contre l’immigration illégale, une forte croissance économique dans la production, l’atteinte du plein emploi, la refondation de l’éducation nationale, la lutte contre les fraudes, etc.