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VI­GILANCE & AC­TION - N° 434 Mars-Avril 2022  


LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


LAURENT WAUQUIEZ : DU RETOUR DE LA GUERRE ET DE NOS ARMÉES


Communication du MIL du 26 mars 2022


L'invasion militaire russe de l'Ukraine a mis fin à une importante période de paix en Europe. Certes, la France n'est pas en guerre, mais le risque oublié redevient d’actualité. La seule réponse pour maintenir la paix réside dans la capacité de la France à défendre ses citoyens et à assurer ses responsabilités vis-à-vis des pays européens. Le bon fonctionnement et la croissance de la puissance effective de nos forces armées, dans tous les domaines, apparait une priorité nationale.


Cette priorité doit s'imposer dans le débat présidentiel, puis lors des législatives de juin 2022. Macron propose une hausse du budget actuel (moins de 41 milliards annuels actuellement) trop faible et trop lente. Elle ne répond pas du tout aux exigences actuelles, pas plus que celles de plusieurs autres candidats.


Laurent Wauquiez, dans un texte publié le 20 mars 2022 sur Facebook, présente la situation, les enjeux concrets et les mesures à prendre sans aucun délai. Il s’agit d’une analyse de premier plan, c’est pourquoi le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a décidé de publier l’intégralité de ce texte.


DU RETOUR DE LA GUERRE ET DE NOS ARMÉES - PAR LAURENT WAUQUIEZ


J’ai été amené à l’écrire, c’est une banalité, mais la guerre en Ukraine, c’est le retour de la guerre. Cette banalité, il faut la dire et la répéter. Il faut en avoir profondément conscience si l’on ne veut pas connaître le destin de l’Europe de l’entre-deux guerres. C’est le retour du tragique et des conflits, le retour de ce que certains ont cru pouvoir balayer de leur horizon : l’importance d’avoir une Nation capable de nous protéger. Le premier devoir du politique : apporter la protection à ses habitants.


Nous avions fini par l’oublier mais, et le général de Gaulle le rappelait dans un très beau discours à l’École militaire en 1959, depuis les Mérovingiens, les Carolingiens, les Capétiens, depuis le Premier Empire jusqu’à la IIIe République, la raison d’être des États a souvent été la défense et la protection. Contre les invasions barbares, contre la menace du Saint-Empire romain germanique ou des Anglais, contre la Prusse… la France ne serait plus elle-même si, à des moments clés de notre histoire, nous n’avions pu compter sur notre armée pour nous protéger.


Il ne faut jamais oublier qu’une armée ne sert à rien jusqu’au jour où on en a besoin. La cause profonde de la défaite de 1940 se résume à une simplissime clarté : les Allemands avaient préparé leur armée, les Français avaient abdiqué ; les uns avaient préparé la guerre, les autres avaient renoncé à la penser. Marc Bloch, l’un des plus remarquables historiens français, fusillé par les Allemands, l’avait parfaitement analysé depuis sa cellule au lendemain de la défaite : l’humiliation de 1940 est due au fait que les politiques, les élites, les Français globalement avaient baissé les bras et avaient renoncé.


Eh bien, le retour de la guerre en Ukraine nous oblige à ouvrir les yeux et à cesser de renoncer, car nous savons maintenant que le moment peut venir où il faudra être capable de protéger l’Europe.


Le sommes-nous ?  Sommes-nous prêts ? Alors que l’on évoque le retour de ce qu’on appelle de ce terme étrange les guerres de haute intensité, sommes-nous prêts ?


Les chiffres sont sans ambiguïté. La chute en trente ans est abyssale. Nous avions 1 350 chars, nous en avons 220. Nous avions 686 avions de combat, nous en avons 250. Nous avions 37 grands bâtiments de surface, nous en avons 19. À titre d’exemple, certains experts estiment que tous les deux ans, l’armée chinoise se renforce de l’équivalent de l’armée française.


Si l’on prend par exemple les munitions, le président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, Christian Cambon, a estimé que nous avions, au mieux, des réserves de munition pour tenir 3 jours tant nos stocks sont bas. Que l’on se comprenne bien, si un conflit comme la guerre d’Ukraine devait éclater, une armée, comme la nôtre, a suffisamment de munitions pour trois jours ! Plus globalement, en raison de nos problèmes logistiques, on considère que globalement l’armée ne pourrait pas tenir plus de 15 jours. Pour nos avions, nous serions au mieux capables d’aligner 50 appareils dans un combat de haute intensité. Nous n’avons quasiment pas d’avions gros porteurs - ironie de l’histoire l’armée française en était réduite à louer ceux de l’Ukraine ces dernières années. Songe-t-on, à titre d’exemple, qu’il s’est détruit dans les 15 premiers jours du conflit ukrainien à peu près autant de chars que tout ce que l’armée française est capable aujourd’hui d’aligner.

À ce stade, les programmes français tels qu’ils sont définis reconnaissent clairement qu’aujourd’hui l’armée française est démunie, ils prévoient bien une remontée en charge à horizon 2030. En 1936, l’armée française avait prévu le même type de raisonnement en se fixant d’être prête pour 1943.


Je voudrais, pour finir, évoquer un sujet qui, je le comprends, peut susciter de grands espoirs ou, pour le dire autrement, de grands rêves : une armée européenne. Je le dis simplement mais de façon assez catégorique : je n’y crois pas. Je crois à l’Europe capable d’organiser les échanges entre nos étudiants et nos universités, je crois à l’Europe des infrastructures, je crois et c’est beaucoup comme le rappelle la guerre en Ukraine, à l’Europe qui crée la paix entre nous et nous rappelle le sens d’une civilisation européenne bâtie sur l’humanisme, je voudrais croire à une Europe économique capable de défendre avec détermination nos intérêts économiques face aux États-Unis et à la Chine mais je ne crois pas à l’Europe de la défense. Jamais nous ne pourrons agir efficacement sur des questions de souveraineté en ayant besoin de recueillir l’assentiment d’autant de pays aux intérêts divers, en étant contraint à des discussions sans fin ; l’armée est affaire de nation et de souveraineté. En disant cela, je ne dis pas qu’il ne faut pas penser l’armée française dans un cadre européen. Je dis juste qu’on ne doit pas penser à diluer une armée française dans une armée européenne. Et pour ceux qu’il serait encore nécessaire de convaincre, je renvoie à la brutale clarté de la décision allemande de commander, au moment où nous discutions pourtant d’un avion de combat européen, des avions américains au lieu de faire le choix de l’Europe.


Alors oui, il faut réinvestir dans notre armée, donner les moyens à nos soldats d’assurer leurs missions, porter l’effort de défense bien au-delà de 2% du PIB, en montant à 65 milliards d’euros – nous étions capables de le faire des années 60 aux années 80 ; il faut arrêter les fausses lois de programmation, où les chiffres servent à la communication plus qu’à la réalité de nos moyens, à l’image de la loi actuelle qui prévoit 295 milliards dont seulement 198 sont assurés. Il faut le faire en se fixant des priorités : reconstituer des stocks de munitions – nous en sommes là – acheter les missiles aster et exocets si stratégiques, remplacer les Rafales que nous avons cédé à la Grèce et à la Croatie (20 sur une flotte de 130 !), combler nos trous sur les navires de premier rang, œuvrer pour tout ce qui relève de ce qu’on appelle la mise en condition opérationnelle (drones, équipement, lutte cyber). Cet effort d’armement peut se mener en veillant à ce que notre économie en tire profit à travers des commandes passées à nos entreprises françaises comme le font les Américains chez eux.


Pour cela, il faut aussi, est-il besoin de le rappeler, un pays en ordre de marche qui aura su arrêter de gaspiller l’argent public sur des domaines inutiles pour le consacrer là où notre avenir est en jeu.

Nous avons tout pour faire face à cette période de conflits plus menaçante qui est devant nous ; nous avons toutes les forces en nous-mêmes. Il faut juste de la lucidité, de la détermination et ce courage dont de Gaulle rappelait toujours qu’il fait à la fois la personnalité des chefs de guerre et des hommes d’État : «s’efforcer d’être des hommes, des hommes dignes et capables de répondre, dans des conditions insoupçonnées, au drame qui fondra sur eux et où il faudra faire face sans effroi et avec détermination».



CARBURANTS, ÉNERGIES, DÉFICITS : MACRON, CYNIQUE ET DÉMAGOGUE


Communication du MIL du 21 mars 2022


Le candidat Macron aborde la campagne présidentielle à minima. Il a diffusé une lettre d’intention avec des déclarations consensuelles et des propositions vagues. Il vient d’organiser une conférence de presse pour évoquer son programme. Et pour finir, il sort une brochure afin de présenter un peu plus ses propositions mais il cultive un flou général sur les moyens. Sa communication consiste à évoquer des constats assez partagés et à inviter les journalistes à dire qu’il a pris des idées à droite et à gauche et qu’il fait à sa manière une «union nationale de fait» de par ses propositions. Ce discours soufflé, voir dicté, aux médias passe bien et débouche sur la conclusion d’une reconduction plus que celui d’une réélection en l’absence de campagne et de débat. Son intention est de présenter une ligne molle faite d’une poursuite de l’action qu’il a mené durant le quinquennat, de la réalisation d’actions dont il a fait l’annonce depuis la fin 2020 (programme d’investissement 2030) et de quelques petites orientations. Seul se confirme clairement le choix d’une forte intervention de l’État, légitime sur certains points, mais très critiquable sur beaucoup d’autres qui doivent être du ressort de la société civile. C’est sur ce point précis que Macron affiche son appartenance indiscutable à la gauche sociale-démocrate.


Pour la forme, il refuse tout débat avec ses concurrents. Il intervient dans quelques réunions privées qui mobilisent juste des adhérents de la République En marche. Il joue seul. Il a veillé à verrouiller sa communication avec un soin exceptionnel. Dans un contexte marqué par des sondages favorables, il veut un nouveau mandat. Il considère son élection comme acquise, même si la part des électeurs qui devraient théoriquement le soutenir demeure autour de  30% au premier tour, il pense qu’il sera élu par défaut au second tour.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle à continuer et à amplifier ses campagnes militantes contre le programme de Macron : «Ensemble contre Macron» et «Tout sauf Macron».

En effet, le scrutin du 10 avril 2022 n’est pas joué. La critique du programme de Macron peut se résumer à quelques idées forces.


En ce qui concerne l’immigration, il n’y a pas les mesures nécessaires à un contrôle efficace dans son programme. Pire, il est difficile de penser qu’il est capable de faire procéder à l’expulsion des étrangers en situation illégale après un quinquennat d’échec et d’inaction sur ce dossier.


En matière de sécurité publique, le rétablissement de l’ordre suppose des tensions nationales et locales que Macron n’est et n’a jamais été prêt à assumer.


Le budget de la Défense nationale proposé par Macron apparait très insuffisant pour le quinquennat à venir. Il faut intégrer la situation de guerre en Europe en réadaptant le budget de Défense nationale car nous débutons une période de risques à longs termes.


Dans le domaine de la santé, les mesures justes évoquées ne répondent pas à la gravité de la situation dans les hôpitaux et, plus généralement, au sein des professions concernées. Le bilan de la période de la crise sanitaire a pourtant illustré les problèmes et les témoignages sont unanimes.


Quant à l’éducation nationale, annoncée comme un volet prioritaire de son programme, il s’agit d’une succession d’idées en vrac dont chacune demande à être précisée pour être concrète.


D’une manière plus globale, la France doit réduire sa dépense publique. Force est de constater que le programme de Macron ne traite pas, avec rigueur, la question du budget de la France, de la réduction du déficit annuel et du remboursement de l’importante dette de notre pays. Il annonce de nombreuses dépenses nouvelles tout en prévoyant des baisses d’impôts et de taxes. Ce projet ne tient pas la route car la croissance ne suffira pas à combler les déficits.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu’il faut dénoncer Macron et sa politique de gestion des taxes sur l’énergie (carburants, électricité, gaz, fioul). Cela illustre bien la roublardise et la malhonnêteté de Macron.


D’un côté, le prix d’origine augmente, les taxes perçues par l’État explosent ainsi que les sommes issues de la TVA collectées. De l’autre, l’État remplit sans vergogne ses caisses qui ont été vidées par la politique du «quoi qu’il en coûte» durant la crise. Au lieu de bloquer les prélèvements de l’État, pourquoi pas au niveau de l’année précédente, il nourrit sciemment l’inflation et nuit au pouvoir d’achat de tous les Français et aux finances des entreprises. Enfin, au lieu de bloquer les taxes, Macron annonce une réduction de 0,15 € le litre au 1er avril 2022. Ce n’est pas pour faire un poisson d’avril, mais parce que les élections ont lieu 10 jours après. Il convient de dénoncer sa manœuvre et ses manipulations.



LE CAPITAINE PIERRE BERTOLINI INTÈGRE LE COMITÉ D’HONNEUR DU MIL


Communication du MIL du 25 mars 2022


Par un décret du Lundi 8 novembre 2021 signé par le président de la République, Emmanuel Macron, le Capitaine Pierre Bertolini a été élevé à la dignité de Grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de la République française. Celle-ci lui a été remise le 28 janvier 2022. En France, seules 75 personnes en sont dignitaires.


Le Général Schmitt, ancien chef d'état-major des armées est sorti de sa retraite pour décorer le Capitaine Pierre Bertolini aux états de service exemplaires : «Même dans la 2ème DB c'était pas si fréquent !».


Un autre ami du capitaine Pierre Bertolini, le général Franceschi conclut : «C'est le couronnement du parcours d'un être extraordinaire, d'un guerrier comme on en a jamais fait et comme on en fera plus !».


Pierre Bertolini était entré dans la Résistance à 16 ans avant d'effectuer une longue carrière dans l’armée, passant de la fameuse 2ème division blindée du général Leclerc au 3ème régiment parachutiste d'infanterie de marine en Indochine et en Algérie. Au total, cet ancien combattant cumule vingt titres de guerre et quatorze citations à l’ordre de l’armée.


Sa carrière a été exemplaire et peut être résumée par de nombreuses dates.


Interné résistant du 5 novembre 1940 au 5 mai 1941, il s'évade de France et franchit la frontière espagnole le 8 janvier 1943. Il rejoint les forces françaises libres à Casablanca le 13 juin et s'engage pour la durée de la guerre le 18 juin 1943. Caporal, il rengage à compter du 8 septembre.


Affecté au 3ème régiment des tirailleurs marocains, il gagne l'Angleterre le 31 mai 1944. Combattant accompli doté d'un sang-froid exceptionnel, il débarque à Grandcamp le 4 août et s'illustre durant les violents affrontements de la campagne de France. Cité à l'ordre de la division, il est dirigé sur le front de l'Est à l'automne avec le régiment de marche du Tchad et paye son audace d'une grave blessure au ventre. Son magnifique comportement lui vaut l'attribution de deux citations dont une à l’ordre de l'armée portant concession de la Médaille militaire.


Démobilisé le 4 Novembre 1945, il rengage pour 4 ans et sert à compter du 20 novembre par contrats successifs. Nommé caporal-chef le 1er décembre 1946 puis sergent le 1er janvier 1947, il se porte volontaire pour le corps expéditionnaire Français en Extrême-Orient. Débarqué à Saigon le 1er février, il rejoint les rangs du 2ème régiment d'infanterie coloniale. Chef de groupe aguerri, il ne cesse de s'illustrer dans la lutte contre la rébellion en Cochinchine. Rapatrié sur la métropole. Le 9 décembre 1949, il est promu sergent-chef le 1er octobre 1950 puis effectue un deuxième séjour en Indochine à compter du 3 août 1951.


Dirigé sur le Tonkin avec le 5ème bataillon de parachutistes coloniaux, il continue à se surpasser, rivalisant d'audace et de courage, entraînant ses hommes au combat avec une ardeur et un dévouement dignes d'éloges. Adjudant le 1er mai 1952, il quitte Saigon le 1er aout 1953, puis de nouveau affecté au Sud Vietnam le 6 décembre, il intègre le groupement mixte d'intervention.


Parachuté à la tête de son commando sur les lignes ennemies dans des zones montagnardes particulièrement hostiles, il réussit, au fil des missions confiées, à manœuvrer et à coordonner les actions des diverses unités engagées, infligeant des pertes sévères au Vietminh.


Sous-officier de grande classe, il obtient sept citations dont deux à l'ordre de l'armée pour sa participation à la campagne d’Indochine. La croix de chevalier de la Légion d'honneur lui est décernée pour services exceptionnels de guerre. Rapatrié le 25 juillet 1955, il gagne l'Afrique du Nord dans le cadre des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre.


Il intègre le 2ème régiment de parachutistes coloniaux (RPC) et obtient de remarquables résultats à la tête de sa section. Il rejoint la France le 11 octobre 1955 puis est affecté au sein du 5ème RPC en Algérie le 24 janvier 1957. Rapatrié le 24 janvier 1958, il est admis à l'école interarmes le 1er octobre et à sa sortie, fait le choix de l'arme de l'infanterie. Nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1959, il est muté le 7 décembre 1959 au 3ème régiment parachutiste d'infanterie de marine (RPIMA) stationné en Algérie.


Officier de renseignements de son unité, il n'a de cesse de se faire remarquer par son courage et son efficacité. Il s'affirme de manière éclatant du 20 juillet au 5 octobre 1961, aux combats de Bizerte où il joue un rôle prépondérant dans la prise des casernes tunisiennes. Il quitte définitivement l'Algérie le 30 novembre et est promu lieutenant le 1er décembre. Affecté au 7ème RPIMA au Sénégal le 20 janvier 1962, il dirige le centre d'instruction nautique de N'Gor avec autorité et efficacité. Il est nommé officier de la Légion d'honneur le 13 février 1962.


Rapatrié le 27 avril 1964, il intègre l'école d'entraînement physique militaire d'Antibes et prend la tête d'une compagnie élèves, confirmant ses qualités d'instructeur et de meneur d'hommes. Capitaine le 1er octobre 1965, il est placé en congés de longue durée avant de faire valoir ses droits à pension de retraite. Rayé des contrôles de l'armée active le 16 juillet 1969, il est promu commandeur de l'ordre national du Mérite, le 12 juin 1974. Il est rayé des cadres de réserve et admis à l'honorariat de son grade le 1er avril 1979 et la croix de commandeur de la Légion d'honneur lui est décernée le 4 avril 1995. Il est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'honneur le 2 mai 2007 qui lui sera remise à l'Élysée par le Président de la République Nicolas Sarkozy.


Durant sa retraite, son dévouement à la Patrie et l'amour qu’il porte à la Corse lui réservera une nouvelle et très grave blessure. Il n'acceptait pas le terrorisme qui a fait bien des victimes. Lui-même a échappé miraculeusement à l'explosion de son véhicule piégé mais il sera très grièvement blessé.

Pierre Bertolini se souvient encore de tous les instants d'une vie «toujours au service de la France... au service du Général !». Ce fut un patriote, ami très proche de Pierre-François Debizet.


C’est tout son parcours que le Mouvement Initiative et Liberté a voulu honorer en l’intégrant dans son comité d’Honneur.



CABINETS PRIVÉES, LES PRATIQUES CONTESTABLES DE MACRON


Communication du MIL du 30 mars 2022


Le candidat, président sortant, aura fait le choix d’une campagne 2022 réduite, tant sur la présentation du bilan de fin de quinquennat, que sur ses propositions souvent très vague. Certes, le contexte international a joué, mais la décision de Macron a été d’échapper à la campagne pour bénéficier d’une reconduction pour un second mandat : déclaration de candidature très tardive, programme imprécis, présence électorale réduite, refus de tous débats, nombre de réunions publiques limitées au minimum et avec un public choisit et acquis.


Macron se propose de continuer à contourner les institutions de la République par diverses manœuvres, notamment par un recours biaisé à des sélections de citoyens contrôlés et l’intervention massives de cabinets privés pour accompagner (puis finir par remplacer ?) l’action de l’État.


Le programme présidentiel propose d’instaurer «un grand débat national permanent avec les citoyens sur les grands défis» de notre temps. Si «les citoyens doivent participer à la prise de décision dans les cinq prochaines années», il ne propose pas un recours au référendum dans ses formes actuelles ou d’un «référendum d'initiative populaire». Il propose des «conventions citoyennes» et, par exemple, promet une «convention citoyenne sur la fin de vie» pour débattre de l'euthanasie. Cette approche lui permettrait, d’une part, de faire une campagne de communication politique personnelle et, d’autre part, de tenter de contourner les parlementaires. Macron fait référence aux pseudos débats qu’il a fait mener depuis 2017. Notamment par exemple, le «grand débat national» pour répondre à la contestation multiforme des «gilets jaunes» qui fut confié aux cabinets Eurogroup et Roland Berger. Par exemple, la «convention citoyenne pour le climat», organisés par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et encadré par le cabinet privé Eurogroup. Par exemple, la consultation sur le «revenu universel d'activité (RUA)» qui fut confié aux cabinets Eurogroup et Roland Berger. Ces consultations n’ont pas abouti à des résultats réels et visibles.


Ces opérations visent souvent à occuper l’opinion en contournant les compétences des services de l’État et des élus de la République. Elles illustrent juste l’une des facettes du recours excessif des gouvernements de Macron à des cabinets privés très bien rémunérés. Macron affirme que «Les citoyens doivent participer à la prise de décision dans les cinq prochaines années». La réalité des «consultations à la Macron» consiste à missionner un cabinet privé qui doit choisir des citoyens volontaires au terme d’une sélection, puis les faire bénéficier d’une formation par des «experts». À l’issue, ils devront faire des propositions qui prendront la forme de revendications. La convention citoyenne pour le climat illustre bien ce cheminement. Macron a choisi un mode de fonctionnement ayant recours à des entités extérieures au gouvernement et aux institutions et il revendique ce choix encore aujourd’hui.


Un rapport sénatorial vient de dénoncer l’importance prise par des cabinets de conseil privés depuis 2017. «Le recours aux consultants constitue aujourd'hui un réflexe» et ces cabinets sont «au cœur des politiques publiques». La critique porte à la fois sur la nature des commandes, sur l’importance de leur nombre (au minimum 1.600 d’après Le Monde), sur les budgets engagés (pour 2021, 894,9 millions d'euros, selon le rapport) et, au final, sur les résultats, souvent très faibles, espérés à la fin des marchés. La critique porte également sur des questions de fond. Quel mode de fonctionnement de l’État ? Quelle dépendance par rapport à des intervenants extérieurs, français ou souvent étrangers ?


En particulier, la place prise par le cabinet de conseil international McKinsey apparait étonnante, dans la mesure où des signes de confusion avec l’environnement de Macron sont apparus. Enfin, les sénateurs s’interrogent sur l’absence de paiement d’impôts de McKinsey qui est un «exemple caricatural d'optimisation fiscale». Macron, appelé à s’expliquer sur le recours massif de l’État aux cabinets de conseil, dont McKinsey, a confirmé que, pour lui, tout était normal.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne les pratiques de gestion de Macron. Les responsabilités politiques doivent être assumées par les élus de la République, nationaux et locaux, ou bien le cas échéant, par un recours à des référendums. Le montage de groupe de citoyens, choisis et traités par des cabinets de conseils privés, ne peut en aucun cas constituer une solution de nature démocratique. Ce choix de Macron illustre, depuis 2017, son mépris des Assemblées et des Corps intermédiaires.