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VI­GILANCE & AC­TION - N° 437  Mai 2022  

 

LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


MACRON RÉAFFIRME SON ENGAGEMENT A GAUCHE


Communication du MIL du 18 mai 2022


Macron vient de désigner comme Premier ministre, Elisabeth Borne. Il a fait le choix d'une femme de gauche, dans le contexte des élections législatives, car il considère que sa priorité est de limiter, par tous les moyens utiles, la progression de la gauche marxiste dirigée par Jean-Luc Mélenchon. Il choisit d'organiser un affrontement entre la gauche sociale-démocrate et la gauche marxiste en juin prochain. Le PS disparait en une partie absorbée par Macron, une partie tenue dans l'immédiat par Mélenchon et une fraction indépendante qui va échouer dans sa dissidence à quelques exceptions près. Par ailleurs, avec Borne, il a choisi une personne qui n'aura pas, pour le moment, la capacité et l'ambition de lui succéder en 2027.


Élisabeth Borne met elle-même en avant son étiquette de «femme de gauche». Elle a été conseillère ministérielle sous des gouvernements socialistes. Tour à tour conseillère de Lionel Jospin, puis de Jack Lang entre 1997 et 2002 et directrice de cabinet de Ségolène Royal entre 2014 et 2015. De 2014 à 2015, elle est directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l'Écologie. Élisabeth Borne et Alexis Kohler, qui était Directeur de cabinet de Macron au ministère de l'Économie, ont travaillé ensemble à de multiples reprises. Borne a rejoint «En Marche !» en 2016. Entre 2017 et 2022, elle a été successivement ministre des Transports, ministre de la Transition écologique et ministre du Travail. Borne est adhérente du micro-parti «Territoires de progrès» réunissant une part des anciens socialistes : Brigitte Bourguignon Jean-Baptiste Djebbari, Jean-Yves Le Drian, Florence Parly, Gilles Savary, Olivier Véran ou Emmanuelle Wargon. Ce parti affirme incarner la gauche sociale-démocrate au sein de LREM. Enfin, Élisabeth Borne est réputée, selon de nombreux témoignages, pour être une haut-fonctionnaire techno et décidée, mais rigide et cassante. Sa gestion du gouvernement sans nuance devra être suivie de près.


Pour compléter le tableau, le directeur du cabinet de la première ministre, qui vient d'être nommé est Aurélien Rousseau, un homme de gauche, issu du Parti communiste. En 2015, il est devenu Directeur de cabinet adjoint et conseiller social du Premier ministre Manuel Valls. Il a conservé ses fonctions auprès de Bernard Cazeneuve, quand celui-ci succède à Manuel Valls au poste de Premier ministre en 2016. Il connait donc ce type de poste.


L'architecte de la construction de cette équipe parait être le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, il a soutenu Borne. Il accompagne Macron depuis huit ans, d'abord à Bercy puis à l'Élysée de 2017 à 2022. Il vient d'être confirmé dans ses fonctions. C'est également un homme de gauche, qui a précédemment été le directeur de cabinet de Pierre Moscovici au ministère des Finances.


Ce paysage politique semble cohérent quand on sait que les anciens du PS ont repris le plein contrôle de LREM (devenu Renaissance) par Richard Ferrand et que les chefs des groupes parlementaires macronistes sont également d'anciens socialistes. Pour compléter, les candidatures macronistes aux législatives, portant l'étiquette «Ensemble !», se répartissent entre plus de 400 candidats de LREM, fortement marquées à gauche, 100 candidats pour le MoDem et juste 50 pour Horizons. Le nombre des futurs élus, transfuges de LR vers Macron, anciens ou récents, apparait au final anecdotique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se félicite de la clarification de la situation avec la nomination par Macron d'un premier ministre de gauche pour débuter ce second quinquennat. Vis-à-vis des électeurs et de l'opinion, le Président de la République, entamant un second mandat, affiche le choix d'une politique de gauche sociale-démocrate, en liaison renouvelée avec des responsables patronaux. Il n'est plus dans une perspective de renouvellement politique et se sent les mains libres pour agir, sans en avoir les moyens en raison de la conjoncture économique difficile, du déficit et de la dette de la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que la mise en œuvre des priorités politiques de Macron-Borne semble étroitement lié aux résultats des législatives. La situation est particulière. On a un sentiment d'apesanteur politique entre le second tour de la présidentielle et les législatives, caractérisé par le long délai pour nommer un premier ministre, puis un gouvernement, dans le cadre d'un programme qui reste flou. Macron a évoqué des sujets (éducation, etc.) sur lesquels il souhaite réfléchir avec des réunions multiples de citoyens et des montages dont les principes sont inconnus. L'absence de l'engagement d'une politique d'avril à fin juin doit être motivée par une position de défense attentiste avant le prochain scrutin.



IL FAUT VOTER POUR BATTRE LES GAUCHES


Communication du MIL du 8 juin 2022


Pour les élections législatives, le jeu est plus ouvert qu'il n'y parait. Les pronostics de nombreux journalistes et politologues ont choisi de présenter les élections législatives comme un simple duel entre Ensemble ! (Macron) et Nupes (Mélenchon). Cette affirmation est une communication partisane.


Or, les sondages, une semaine avant le scrutin, indiquent un total important des intentions de vote pour l'ensemble des partis de droite. Macron conserverait, de l'ordre de 27% d'intentions de vote face à plus de 65% d'opposition. Celle-ci est divisée en deux pôles : environ 30% à gauche et plus de 35% pour le total des partis de droite.


Les deux pôles de la gauche (Ensemble ! et Nupes) peuvent encore connaitre des problèmes, dans la mesure où il s'agit de groupements et non de partis politiques organisés et que leurs contours et leurs électorats sont flous.


L'effacement de Macron depuis son élection, l'absence de concrétisation des mesures d'urgence annoncées sur le pouvoir d'achat, le profil pour le moins fade de la première ministre, le maintien de Damien Abad en dépit de ses problèmes de plainte, la gestion catastrophique de Darmanin en aval et en amont des événements catastrophiques au Grand stade en Seine-Saint-Denis pourraient avoir détourner une part de ses électeurs.


La dynamique prêtée aux candidats de Mélenchon, via sa forte communication très bien relayée, va être limitée. Dans nombre de circonscriptions, des candidats dissidents viennent s'ajouter aux problèmes de conflits de sensibilité entre électeurs écolos, socialistes, communistes, insoumis ou trotskystes. Ces derniers demeurent en désaccord sur de nombreux sujets (Union européenne, énergie nucléaire, devenir des Institutions, soutien à l'Ukraine agressée par la Russie).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), mouvement civique, appelle à s'engager fortement pour le 1er tour des élections législatives le 12 juin 2022. Les deux dangers à combattre sont l'abstention et la dispersion des voix sur des candidats de témoignage.


Combattre l'abstention. Il faut voter, faites voter et collecter des procurations pour lutter contre l'abstention. Chaque voix comptera car le taux d'abstention semble devoir être élevé. Il faudra que les candidats aient un score élevé pour être présent au second tour du scrutin, puisque les candidats restant en lice doivent avoir obtenu en voix au moins 12,5% du nombre des inscrits. Avec une abstention de 30%, un candidat doit totaliser 18% des voix, dès le premier tour, pour dépasser le seuil de 12,5% des inscrits. Il n'y aura pas, ou très peu, de triangulaires si la participation basse se confirme (une seule en 2017).


Combattre la dispersion des voix. Il ne faut donc, en aucun cas, voter pour un candidat marginal au premier tour quel que soit ses qualités personnelles et son discours. Cela serait un vote perdu et contribuerait à perdre nos chances par avance de voir un candidat de droite être présent au second.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), mouvement gaulliste, appelle à voter, en priorité, pour les candidats de la droite gaulliste et républicaine. Notamment, d'une manière générale, il faut voter pour les élus de droite sortants. Le but est de positionner un candidat de droite, ayant une expérience de la fonction, pour qu'il ait des chances de figurer au second tour du scrutin.


Au second tour, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), mouvement patriote, proposera une démarche pragmatique, en fonction des résultats obtenus au premier tour, pour chaque circonscription.


Deux principaux cas de duels devraient se présenter : soit avec un candidat de droite affrontant un candidat Nupes ou Ensemble, soit deux candidats de gauche : Ensemble contre Nupes. Selon les cas, au second tour, il faudra voter pour le candidat de Droite, s'il est présent, ou contre Mélenchon, si deux candidats de gauche s'affrontent. Les candidats de la gauche (Ensemble ! et Nupes) accédant au second tour disposeront de peu de réserves. Le jeu restera ouvert à condition qu'un candidat de droite reste en lice à l'issue du premier tour ; D'où l'importance capitale du premier tour de scrutin.



BORNE - CONTINUITÉ, GAUCHE ET COMMUNAUTARISME


Communication du MIL du 23 mai 2022


Le gouvernement de Mme Borne a été constitué, tardivement après le second tour de l'élection présidentielle. Il s'agit d'une manœuvre tactique de Macron permettant d'éviter que les ministres débutants, ou confirmés, ne s'expriment avant les élections législatives, en raison de leur obligation de réserve. L'absence de débat comme l'absence de programme politique clair aura ainsi été la caractéristique des scrutins de 2022. La seule proposition évoquée par Borne porte sur un train de mesures ponctuelles concernant le pouvoir d'achat dont le coût va être important. Cette annonce revient à une annonce de cadeaux, juste avant un scrutin majeur.


La composition du gouvernement, annoncé par Macron et Borne, démontre la volonté de poursuivre la politique du précédent quinquennat. Ce gouvernement ne sera pas capable d'apporter de nouvelles réponses et solutions face à la situation difficile de la France. Le maintien du ministre de l'Intérieur et du ministre de la Justice à leur poste confirme les politiques menées par les macronistes. Ils n'apporteront aucun changement et ne répondront pas aux problèmes d'insécurité des biens et des personnes, ils n'exerceront pas un contrôle réel de l'immigration, ni de la lutte contre les islamistes intégristes, ni d'une prévention efficace contre le terrorisme islamique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) prend acte d'un renforcement d'un groupe de gauche social-démocrate autour de la première ministre. Borne a décidé de s'adjoindre des membres de son parti politique social-démocrate : «Territoires de progrès - Mouvement social-réformiste» (TdP). C'est le cas du ministre en charge du Travail, Olivier Dussopt, pour reprendre le ministère du travail et conduire le chantier de la réforme de retraites. C'est lui qui a créé en janvier 2020 ce parti avec Jean-Yves Le Drian, parti qui regroupe une part des anciens élus du Parti socialiste (PS) devenus macroniste. Ce parti compte d'autres ministres comme Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé, Clément Beaune, ministre délégué à l'Europe, Olivier Véran, ministre chargé des Relations avec le Parlement et de la participation.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la dérive communautariste de Macron, concrétisée par la nomination au ministère de l'Education nationale d'un intellectuel connu, Pap Ndiaye. Cet homme de gauche est depuis longtemps très marqué par un engagement communautariste. Cet enseignant-chercheur apparait comme le penseur de la «condition noire» et des minorités en France. Il s'inspire de son analyse de la situation aux Etats-Unis. En 2005, il participe à la fondation Cercle d'action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv), puis du «Conseil représentatif des associations noires (CRAN)» en 2005 et défend la mise en place de statistiques ethniques. Il a publié en 2008 «La condition noire, essai sur une minorité française». Comme chercheur, il débat de sujets souvent théoriques sur la «question raciale», mais, ses propos finissent par interférer directement dans la vie politique. Concrètement, il assure la promotion du communautarisme en France.


Début 2021, Macron a placé Pap Ndiaye à la tête du Musée national de l'histoire de l'immigration avec comme mission de prendre en charge la réécriture de l'histoire coloniale de la France. De ce fait, il apparait comme le symbole de la volonté de Macron d'abandonner l'identité française, la laïcité et les principes républicains. Son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer a mis en garde Pap Ndiaye contre ces risques lors de la passation de pouvoir au ministère. Cette nomination est présentée par certains comme une simple manœuvre électorale visant à affirmer, contre Mélenchon et son groupement de gauche marxiste Nupes, une image bien à gauche. Le poids de cette nomination est plus profond. Car au-delà des qualités personnelles de cet intellectuel, le nouveau ministre ne dispose, a priori, d'aucune qualité ni compétence en matière de gestion de l'Education nationale. Le dialogue avec les enseignants, centré prioritairement sur leurs rémunérations, va s'avérer difficile.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que le gouvernement Borne est prévu provisoire pour un mois. Sa survie dépend des résultats des élections législatives et de l'obtention d'une majorité absolue, relative ou non par les macronistes (Renaissance, MoDem et Horizons). Elle dépend aussi de l'élection des 15 ministres, sur 27, qui se présentent aux législatives. Les membres du gouvernement candidats à la députation devront démissionner en cas d'échec. C'est ce qui explique que Le Maire, ministre de l'Économie, et, surtout, Dupont-Moretti, garde des sceaux, aient renoncé à être candidats par peur de perdre. Mais, d'une manière générale, les circonscriptions ont été choisies, avec soin, par les macronistes, comme celle très favorable de Borne dans le Calvados.



LES VALEURS GAULLISTES, BASE D'UNE NOUVELLE DROITE DE GOUVERNEMENT


Communication du MIL du 25 mai 2022


Suite à l'élection présidentielle, la droite se réengage à nouveau dans l'opposition à la politique de Macron pour le quinquennat (à l'exception de rares mesures qui peuvent être consensuelles). Pour organiser cette opposition, il importera de réaliser une analyse critique de tous les actes et les positions de Macron et de son gouvernement (du contenu du programme politique, des attitudes des responsables, de la cohérence des discours…). Il importera de revenir aux valeurs gaullistes dans l'organisation d'une nouvelle droite républicaine de gouvernement.


En entamant une période de «traversée du désert», comme ce fut le cas entre de 1946 et 1958 pour le général de Gaulle, les valeurs du gaullisme doivent demeurer les références pour les membres de la droite gaulliste et républicaine. Il faut réaffirmer nos principes et nos valeurs, il faut s'engager sur les problèmes de fond et trouver des solutions, il faut, aussi, contribuer à répondre aux questions posées par l'évolution des contraintes nationales et internationales.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme quelques grands principes gaulliste, notamment, un pouvoir exécutif fort et stable, reposant sur l'exercice pertinent des Institution de la Ve République, privilégiant les fonctions régaliennes de l'État (police, justice, défense, diplomatie) ; une approche politique globale et dans le temps, c'est à dire une vision claire, sur les questions majeures de la France et de ses citoyens ; la volonté de rassembler tous les Français sur tous les grands enjeux, pour éviter l'éclatement social ; l'indépendance de la France dans les domaines politique, économique, culturel, diplomatique et militaire, en respectant nos alliances et les traités internationaux, et en préparant leurs évolutions ; une vision internationale en faveur de la liberté, de la paix et de la défense de la Nation ; la défense de la famille, de la jeunesse et de l'Éducation nationale ; une exigence de justice sociale pour tous, assurant la continuité et le développement des régimes sociaux ; la responsabilité légitime de l'État dans le développement économique de la Nation.


Les priorités politiques, inspirées par l'esprit gaulliste, doivent être les références de l'ensemble de la droite de gouvernement. Ces objectifs politiques doivent être simples, compréhensible et partagé par les élus de droite et par les citoyens. Ils sont destinés être partagé par une très grande majorité de français. Ils s'avèrent opposé aux projets des deux gauches : la gauche sociale-démocrate de Macron (candidats «Ensemble !») et la gauche marxiste conduite par Mélenchon (Nupes).


Dans cet esprit gaulliste, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu'il existe des enjeux généraux et des priorités découlant de l'actualité récente.


Les enjeux généraux portent, notamment, sur la sécurité des personnes et des biens, le contrôle de l'immigration, la lutte contre le terrorisme, et le communautarisme, islamiste radical, la croissance économique basée sur une réindustrialisation, l'atteinte effective du plein emploi, la maitrise des dépenses publiques et la baisse des impôts et taxes pour les particuliers et les entreprises, la défense de notre environnement.


Les impératifs imposés par l'actualité récente comptent, notamment, l'arrêt de la guerre en Europe, la maitrise de la montée de l'inflation, la défense du pouvoir d'achat des travailleurs et des retraités, la résolution des défauts du système de santé et de prévention, la nécessaire évolution de la politique étrangère française, la progression rapide des moyens humains et matériels de nos Armées pour défendre notre Patrie.



MÉLENCHON, UN DANGEREUX MARXISTE


Communication du MIL du 30 mai 2022


Depuis le second tour de la présidentielle et à l'occasion de la campagne des législatives, Mélenchon a bénéficié du soutien de nombreux journalistes pour être présenté comme l'adversaire de Macron. Les raisons de cette situation proviennent du cumul d'éléments divers dont notamment sa bonne communication personnelle ainsi que celle de l'équipe LFI (affiche «Mélenchon premier ministre»), un bon accueil de journalistes de gauche rêvant d'«union de la gauche» et le soutien implicite de Macron et des macronistes. Ces derniers souhaitent que l'opinion identifie Mélenchon comme un repoussoir, ainsi Macron peut espérer une majorité absolue à l'Assemblée grâce à des votes d'électeurs de droite effrayés par la menace mélenchoniste. La dénonciation du programme de Mélenchon ne saurait occulter le combat prioritaire à mener contre les candidats macronistes lors des élections législatives.


Mélenchon (LFI) a passé des accords pour les élections législatives avec plusieurs partis politiques de gauche avec Europe Ecologie les Verts (EELV), le Parti communiste Français (PCF), Génération.s (Benoit Hamon) et le Parti socialiste. Ils sont réunis au sein de «La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale» (NUPES). Cette construction politique marque une hégémonie apparente de Mélenchon sur la plupart des partis de gauche sur la base des résultats du premier tour de l'élection présidentielle d'avril 2022. Elle confirme le départ de la gauche sociale-démocrate dans le camp macroniste à «Ensemble !». Mélenchon a présenté un programme marxiste de gouvernement, qu'il a imposé aux partis politiques alliés, à quelques nuances près.


Il ne s'agit pas à proprement parler d'une «union de la gauche» mais d'un simple accord d'intérêt. LFI présente un candidat dans 350 circonscriptions législatives, EELV dans 100 circonscriptions, 70 au PS et 50 au Parti communiste. Les partis alliés ont accepté ses conditions en espérant l'obtention d'un groupe parlementaire. Le PS et le PCF disposent des circonscriptions pour leurs sortants respectifs, tandis qu'EELV dispose de candidats potentiellement éligibles dans les métropoles où il trouve son électorat.


Des candidatures dissidentes se sont multipliées dont notamment près d'une centaine de responsables socialistes. Il pourrait ainsi y avoir 3 ou 4 groupes de gauche à l'Assemblée Nationale à la rentrée 2022. L'équilibre entre ces groupes reste à connaitre. Ces groupes devraient adhérer à un intergroupe : NUPES. La stabilité de cette construction reste incertaine d'ici fin 2022. Elle sera probablement mise en cause lors du vote de la loi de finances 2023.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que le programme de Mélenchon trouve ses sources dans la gauche marxiste classique, il s'agit d'un programme dangereux pour la France. Ses nombreuses propositions mêlent des points techniques à des mesures à caractère révolutionnaire. Il prévoit, notamment, des renationalisations d'entreprises et des nationalisations de banques, des hausses des impôts et des taxes, le renversement des institutions actuelles (avec mise en place d'une VIe République purement parlementaire), un encouragement aux migrations (au travers de l'accueil, des régularisations et de l'asile pour tous), des enquêtes sur les «violences policières», l'organisation de la vente de drogue sous l'égide de l'État, le décrochage de la France des alliances occidentales, la défense du communautarisme islamiste radical.


L'exemple du soutien apporté par Mélenchon au maire de Grenoble quant au port du Burkini dans les piscines atteste de sa conception islamo-gauchiste. Il en est de même de sa proposition visant à «Légaliser et encadrer par un monopole d'État la production, la vente et la consommation de cannabis».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle que Mélenchon collabore avec l'extrême gauche trotskyste. Ainsi il renoue avec sa jeunesse militante où il appartenait à l'OCI (Organisation Communiste Internationaliste), formation du trotskisme «lambertiste». Mélenchon a conservé des liens avec la nébuleuse de son parti d'origine incarné par le Parti ouvrier indépendant (POI). Plusieurs membres du POI auraient ainsi été investis aux législatives sur le contingent de LFI. Le POI a hébergé des réunions du «Parlement de l'Union populaire» dans ses locaux parisiens. Ce groupe politique pratique l'entrisme dans les syndicats et les partis.  Depuis 2017, le POI soutient La France insoumise (LFI). Le POI manœuvre actuellement au sein de Force ouvrière en faveur du choix du nouveau dirigeant de la centrale syndicale. Cette présence du POI dans la NUPES explique l'absence du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) ou de Lutte Ouvrière.