MOUVEMENT INITIATIVE ET LIBERTE

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VI­GILANCE & AC­TION - N° 466 Mai 2024  


LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


LA DÉFENSE DE LA FRANCE DOIT ÊTRE RENFORCÉE


Communication du MIL du 15 avril 2024


Face aux risques actuels, le budget de la Défense est insuffisant. La France a une présence internationale singulière. Elle est présente outre-mer (dans les DRTOM) et dispose, au plan mondial, d’un domaine maritime majeur. Elle se trouve confronté à des menaces extérieures allant du djihadisme islamiste radical, en passant par les actions de piraterie sur les mers, pour être complétées par des ingérences intérieures étrangères multiples (militaires, espionnages industriels et militaires, cyberattaques, influenceurs individuels ou par médias).


Par ailleurs, depuis plusieurs années, une guerre ouverte existe en Europe et le risque d’un élargissement majeur du conflit actuel se profile pour demain. Il se trouve progressivement renforcé depuis deux ans. Ce risque pourrait provenir : soit d’une offensive terrestre, soit de la mobilisation de nouveaux moyens militaires, soit de la survenue d’un incident «accidentel» (changeant la nature de la situation), soit d’un attentat ciblé visant un dirigeant européen, soit des attentats visant des domaines de la Défense nationale, soit des attentats de masse ou toutes les autres possibilités.


Le gouvernement Français a vocation à tout faire pour prévenir les risques de telles évolutions, ce rôle doit être rappelé. C’est dans ce cadre que nos soldats sont déjà déployés, notamment et symboliquement, dans les Pays Baltes et en Roumanie, dans le cadre de l’application des traités existants pour assurer la sécurité de nos alliés.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) tient à rappeler que selon nos institutions, le président de la République est en charge de la politique militaire de la France. Dans ce cadre, une information a été donnée aux partis politiques et aux parlementaires, même si les informations transmises apparaissent très incomplètes. Très récemment, l’Assemblée Nationale et le Sénat ont été consultés sur les relations entre la France et l’Ukraine. Une large majorité politique a été confirmée dans les deux chambres pour affirmer le soutien de la France à l’Ukraine. Chaque parti politique a pu développer, à cette occasion, son analyse. Il y a eu une multitude de nuance importante.


Afin de détourner l’attention des électeurs, Macron utilise cette question internationale pour mobiliser l’opinion publique. Et ainsi, éviter de traiter le sujet des élections européennes afin de préserver, le plus longtemps possible, sa liste (Horizons, MoDem et Renaissance) en forte chute dans les sondages.


Comme en atteste les traités existants, il faut rappeler que les questions militaires ne sont en aucun cas du ressort de l’Union Européenne. Ils ne concernent donc pas élections européennes de juin 2024. Le seul volet, constitué par une potentielle adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, est un sujet très lointain. Les engagements diplomatiques et militaires appartiennent à chacun des États de l’Union européenne.

Changeant encore de stratégie, Macron veut apparaitre comme sauveur ou protecteur des Français, pour cela, il tient des propos alarmistes visant à propager une peur dans l’opinion. Les sondages prouvent que les manœuvres politiques de Macron ne prennent pas. Ses changements de positions, nationales et internationales, auront contribué à rabaisser le rôle international de la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle que suite à l’invasion russe de l’Ukraine, le rôle de la France, sous la présidence de Macron, est resté assez modeste par rapport à celle qu’on choisit d’apporter d’autres pays. Au final, la contribution matérielle de la France, décidée par Macron, apparait assez limitée avec la fourniture d’armements et de munitions, la formation de soldats ukrainiens, la livraison de matériel divers, une collaboration industrielle difficile à estimer et la fourniture de renseignements. Cela aura permis de tester nos équipements militaires sur le terrain.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime qu’il faut augmenter le budget de la Défense pour répondre aux besoins futurs de la France. Ce budget doit permettre de disposer d’un parc opérationnel suffisant de Rafales, de véhicules blindés, de l’artillerie en nombre (dont de longue portée), des frégates, des corvettes, des patrouilleurs, d’un second porte-avion (pour disposer d’une présence continue en mer), de sous-marins, de drones, des radars, de systèmes de défense sol-air, et, aussi, des équipements individuels. L’indépendance nationale, impose l’achat de matériels fabriqués en France dans tous les domaines où une production existe, de même que la relocalisation de certaines productions. Ce budget doit également prendre en compte l’entraînement effectif des troupes (200.000 soldats et 80.000 réservistes), l’entretien correct des matériels militaires, la nécessité d’avoir un stock de munitions important et le besoin de disposer des moyens logistiques manquants actuellement.



CANNABIS RÉCRÉATIF OU DROGUE TOUT COURT


Communication du MIL du 21 avril 2024


L’Allemagne vient de légaliser la consommation, pour les adultes, de la drogue dite cannabis pour un usage «récréatif», après Malte (en 2021) et le Luxembourg (en 2023). Cette décision prend effet début avril 2024. Le processus va se mettre en place progressivement avec un circuit de distribution à but non lucratif à partir de juillet («Cannabis Social Club»), des doses limitées et l’autorisation de la culture à domicile. Cette décision a été prise par la coalition gouvernementale allemande (socialistes, écologistes et libéraux). Ces mesures ont donné lieu, en Allemagne, à une opposition de responsables politiques de droite, de médecins et de spécialistes.


La légalisation de la production, du commerce et de la consommation du cannabis en Allemagne impacte évidemment la France, pays voisin. La libre circulation ouvrira le marché allemand de la drogue aux frontaliers, voire à tous les consommateurs potentiels, même si des dispositions sont «théoriquement» prises pour limiter la vente aux étrangers.


Cette décision allemande relance le sujet en France. Cette question est défendue, principalement, par la gauche et l’extrême-gauche. Par exemple, suite à la décision allemande, la maire écologiste de Strasbourg a demandé de mener une expérimentation locale sur la consommation et la culture de cannabis à Strasbourg. Elle a déclaré «il me semblerait intéressant d'ouvrir une expérimentation à une échelle locale transfrontalière, qui permettrait de tester à Strasbourg ce qui va être mis en œuvre côté allemand». La préfète a formulée un refus de cette expérimentation locale pour l’instant.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que le risque d’une dépénalisation du recours au cannabis récréatif existe réellement aujourd’hui en France. Il y a un vrai et grand danger pour notre nation. Le sujet est tout à fait d’actualité puisque même le Conseil économique, social et environnemental (CESE), a émis, en 2023, un avis favorable à la dépénalisation encadrée de l’usage de la drogue cannabis (dites récréatifs) en France «Cannabis : sortir du statu quo, vers une légalisation encadrée» (Avis du 24 janvier 2023, paru au JO).


Le cas du cannabis ne peut donc pas être considéré indépendamment de celui des autres drogues. La création d’un secteur de production, de vente et de consommation du cannabis en France ne mettrait pas un terme aux trafics existants, compte tenu de la concurrence sur les prix, la qualité et la quantité. Il encouragerait une consommation supplémentaire, voir généralisée et ouvrirait la porte à une croissance de la vente des autres drogues.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme, comme il l’a toujours fait, sa totale opposition à la dépénalisation (donc à la légalisation) de la drogue en France. Cela va débuter par le cannabis mais il y a un risque énorme que cela s’étende à d’autres drogues (voir la Communication du MIL du 22 janvier 2022 - la lutte contre la drogue doit être plus efficace). À propos du cannabis, l’Académie nationale de médecine a rappelé en octobre 2023 son diagnostic sans nuance. «La toxicité du principal constituant psychotrope de la drogue, le tétrahydrocannabinol (THC) est parfaitement établie : toxicité physique supérieure à celle du tabac (cancers, infarctus, troubles du rythme cardiaque, AVC, artérites), toxicité psychique (troubles cognitifs et anxiodépressifs, syndrome amotivationnel, désinhibition, induction ou aggravation de la schizophrénie), effets sur la grossesse et sur la descendance, modifications épigénétiques. Il est aussi un inducteur de violences familiales, professionnelles, routières».


Par ailleurs, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce les opérations de communication menées par Macron et Darmanin en organisant des opérations exceptionnelles (du type «grandes rafles») contre le trafic de drogue à Marseille et dans d’autres villes de France. Elles permettent de faire valoir des chiffres de saisies de drogue et un nombre d’interpellations pour, uniquement, traiter et rassurer l’opinion publique. Ces mises en scène ne peuvent pas remplacer l’action quotidienne menée par les forces de l’ordre et la Justice. Ces événements n’apportent en aucun cas la preuve d’une action plus efficace dans le temps contre les trafiquants, les revendeurs, la gestion de leurs stocks. La reprise rapide du trafic de drogue, aussitôt après la fin des opérations, atteste de la faible efficacité de ce type d’action. Tant qu’il y aura des consommateurs de drogue, il y aura des trafiquants. Seule des sanctions pour consommation de drogue peuvent essayer de réduire la demande.



MACRON VEUT DÉTRUIRE L’ŒUVRE SOCIALE DU GAULLISME

Communication du MIL du 30 avril 2024


En mai 1943, le général de Gaulle crée un organisme pluraliste, le Conseil national de la Résistance (CNR), unifiant les différents mouvements de la résistance intérieure (huit mouvements de la Résistance, de deux syndicats et de six partis politiques de la III° République). Jean Moulin en assure la présidence en France. Le CNR élabore un programme (adopté à l’unanimité le 15 mars 1944) qui présente une vision d’avenir à appliquer dès la victoire et le rétablissement de la souveraineté française sur le territoire national.


Le programme du CNR constitue un élément fondateur du gaullisme social. Il contient en effet des mesures sociales. Entre autres, il comprend un «plan complet de Sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens les moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État». Il préconisait également «une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours». Ces idées sont reprises dans le préambule de la constitution de 1946. Un système complet de protection sociale est mis en place avec l’assurance maladie, un système de retraites par répartition financé de manière intergénérationnelle et les allocations familiales.


En août 1958, le général de Gaulle décide de la création en France d’un système d’assurance-chômage. Il invite les «organisations patronales et ouvrières […] à prendre contact pour créer en commun un fonds de salaire garanti, pour procurer aux travailleurs la sécurité d’une rémunération de base et des facilités pour leur reclassement professionnel. Je sais à qui je m’adresse, et je suis sûr d’être entendu».


Les partenaires sociaux, patronaux et syndicaux construisent le régime paritaire d’assurance chômage. Le général de Gaulle annonce le 29 décembre 1958 que «va être fondé, institué par coopération entre le patronat et les syndicats, un fonds national destiné au maintien de l’emploi et assurant aux travailleurs, qui tomberaient en chômage, un supplément portant l’allocation aux environs du salaire minimum». Le 31 décembre 1958, un accord acte la naissance des Assedic et l’Union nationale qui les coiffe (Unedic) entre la Confédération nationale du patronat français (CNPF), la CFTC, la CGT, Force ouvrière (FO) et la CGC.


Mais, cet acquis social est remis en cause par Macron par une série de mesures depuis 2017.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la politique menée par Macron et Attal qui vise à un contrôle direct de l’assurance chômage. Depuis 2017, la remise en cause du système d’assurance chômage par l’exécutif a touché son financement (suppression des cotisations salariales au profit de la CSG) et réduit les prestations aux chômeurs. Le gouvernement a imposé des charges exceptionnelles à l’Unédic à l’occasion de la période du confinement, charges qui ont conduit à une dette de plus de 60 milliards d’euros. Aujourd’hui, l’équilibre financier annuel ayant été rétabli, le gouvernement procède à une ponction de plus de 12 milliards d’euros sur le régime, ce qui va freiner, voir empêcher, le remboursement de la dette (mesure de la Loi de Finance 2024). L’État a pris le contrôle et la place des partenaires sociaux, et ceci malgré qu’ils avaient, tous, signé un accord en octobre 2023.


Attal vient d’annoncer qu’il prendrait de nouvelles mesures de réduction des prestations au second semestre 2024, juste après les élections européennes : allongement des conditions d’accès à l’indemnisation, diminution de son montant et limitation de la durée d’indemnisation.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) conteste le discours de certains qui considèrent l’assurance-chômage comme de l’assistanat, alors qu’il s’agit d’un régime d’assurance pour lesquels les bénéficiaires ont contribué durant la période où ils ont travaillé. Le président du Medef, lui-même, a déclaré que la réduction de l’indemnisation chômage ne constituait pas une solution et que la perspective résidait dans la croissance permettant de créer des emplois en plus grand nombre. Le vrai combat ne se situe pas au niveau de la réduction de l’indemnisation chômage, mais dans l’organisation d’une lutte plus efficace contre toutes les formes de fraude sociale et les abus.


Enfin, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme son attachement au maintien des régimes sociaux en France en matière de santé, de famille, d’assurance-chômage ou de retraite, initié par le Général de Gaulle. Macron veut tout casser, tout détruire. Il faut, dans la tradition du gaullisme social, que la gestion du régime d’assurance-chômage soit rendue aux partenaires sociaux.

       


MOUVEMENT TERRORISTE HAMAS, L’EXTRÊME-GAUCHE VEUT RÉCUPÉRER LES VOIX COMMUNAUTAIRES


Communication du MIL du 5 mai 2024


L’extrême-gauche mobilise actuellement l’ensemble de ses réseaux et de ses militants en faveur du mouvement terroriste islamiste, le Hamas. Tout cela sous le prétexte de la défense des intérêts des palestiniens. Tout cela pour une bidouille électorale afin d’avoir plus de députés au parlement européen.


On retrouve côte à côte notamment : La France Insoumise (LFI), le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), les Indigènes de la République, le collectif étudiant d’extrême-gauche trotskyste Révolution permanente et un ensemble de groupuscule. Elle rassemble des travailleurs et des étudiants dans des «Comités Palestine», avec le soutien d’organisations étudiantes comme l’Union étudiante (UE) et l’UNEF. La participation d’étudiants aux diverses actions «pro-palestinienne» demeure limitée, à ce jour, à quelques centaines d’activistes politiques. Comme dans ce genre d’occasion, ils reçoivent le renfort d’idiots utiles attirés par l’ambiance, la fête et la mode du moment.


Le modèle offert, par les actions d’occupations et de violences sur les campus américains, a montré le chemin. Il illustre la fascination paradoxale de certains jeunes, peu avertis, pour les exemples américains, alors que le parallèle est mince : un modèle universitaire payant sans rapport au nôtre qui est gratuit, une extrême-gauche américaine principalement sociétale et aussi le duel électoral entre Trump et Biden.


Les messages de soutien adressés par les dignitaires iraniens, dont l’ayatollah Khamenei, aux étudiants «pro-palestiniens» Français précise la qualification de ce mouvement et confirme les ingérences extérieures en France. Depuis des décennies, le régime théocratique iranien souhaite officiellement la disparition de l’État d’Israël. À ce titre, il est à l’origine de nombreux groupes terroristes islamistes.


Ces organisations d’extrême-gauche cherchent, au prétexte d’un débat, à occuper des universités et des écoles et finalement à bloquer des établissements publics sur des demandes sans grande perspective. Il s’agit de tentatives de recréer un Mai 68 et les comités Viêtnam.


Enfin, on a pu constater, lors des diverses manifestations «pro-palestiniennes» en France, un mélange des genres en passant de la critique du sionisme (mouvement politique) à un antisémitisme implicite (ou même parfois explicite) sans que le fossé entre les deux soit bien défini.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle son attachement à la liberté d’expression pour toutes les opinions mais sans diffamer et sans tenir des propos de haine, de violence, ni faire l’apologie de crimes et de régimes politiques dictatoriaux. Par contre, le recours à des occupations de locaux, universitaires, municipaux ou autres, par des militants politiques professionnels, pas souvent étudiants, ne peut pas être toléré. Empêcher la libre circulation des personnes constitue une violence contre l’ordre républicain. Dans de tels cas, les responsables des sites ont la responsabilité de faire appel aux forces de l’ordre pour faire cesser le désordre.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que Jean-Luc Mélenchon a changé de stratégie pour les élections en centrant sa campagne sur le conflit à Gaza. Ce sujet géopolitique était initialement très secondaire dans son programme. Selon tous les sondages, les intentions de vote en faveur de la liste restent faibles. Par conséquent, il vise à mobiliser une part de l’électorat Français de confession musulmane et prétend mobiliser des jeunes. La mise en avant de la candidate franco-palestinienne Rima Hassan sur la liste de LFI illustre cette stratégie. Des députés «insoumis» interviennent quotidiennement dans les universités pour animer les manifestations et exacerber les tensions.

L’absence de condamnation et le soutien explicite de l’attaque terroriste menée par le Hamas à partir de Gaza le 7 octobre 2023 explique les poursuites pour «apologie du terrorisme» engagées à l’encontre de la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale. Le mouvement pro-Hamas, animé par LFI, a conduit à une rupture définitive à gauche, entre LFI et les autres partis, autrefois membres de la Nupes. Le capital d’intention de vote à la gauche de la gauche stagne autour des 30% et la liste socialiste prend nettement l’avantage sur celle de LFI.


Enfin, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) tient à féliciter les étudiants de l’Union Inter-Universitaire (UNI) qui se mobilisent courageusement, sur le terrain, contre les blocages et les occupations d’universités par les activistes pro-Hamas.



CÉLÉBRONS LA MÉMOIRE DU PATRIOTE GAULLISTE PIERRE-FRANÇOIS DEBIZET, DÉCÉDÉ IL Y A 28 ANS

Communication du MIL du 10 mai 2024


Pierre-François Debizet a été un homme politique français qui a marqué l’histoire du XXème siècle. Ces  qualités sont à la source de l’action éminente qu’il a menée au service de la France et des attachements indéfectibles qui se sont portés sur lui, tout autant que des haines qu’il a suscitées et des tourmentes qui ont marqué son existence.


Né le 20 décembre 1922 à Nantua, il est décédé le 11 mai 1996. Il se retrouve orphelin à 12 ans après que son père décède des conséquences des blessures qu’il a eues en 1914-1918. Sa mère fut aidée grâce aux activités sociales des croix-de-feu en faveur des familles des combattants de la grande guerre.


Trop jeune pour être militaire, il entre dans la résistance à 17 ans. Sa spécialité était d’éliminer individuellement des officiers allemands. Très vite, il se fait remarquer par le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) (créé dès juillet 1940 par le général de Gaulle sous la direction du colonel Passy (André Dewavrin)) et rejoindra Jacques Foccart dans l’action. Il changera de spécialisation en s’occupant de la récupération de pilotes américains des forteresses volantes abattues au-dessus de la France avec mission de les faire passer en Angleterre.


A la Libération, il est décoré de la Croix de Guerre avec citations et de la médaille de la Résistance.

Après la guerre, il entreprend une carrière professionnelle de chef d'entreprise dans le secteur privé.

En 1947, sous le parrainage de Jacques Foccart, est créé, de fait, le Service d’Ordre du RPF par Dominique Ponchardier et son adjoint Pierre-François Debizet (il a 25 ans), ainsi que Paul Comiti. Le RPF ayant cessé toute activité en 1954-1955, Pierre-François Debizet a continué à militer pour le retour du Général de Gaulle. En 1956, il sera responsable du SO des «Volontaires de l’Union française», en 1957, responsable du SO du «Parti patriote révolutionnaire» de Jean-Baptiste Biaggi. Il fit même imprimer, sur ses deniers personnels, des affiches pour appeler au retour du général de Gaulle. Il assurera seul, un temps, sa protection rapprochée allant jusqu’à coucher devant la porte de sa chambre à l’hôtel Raphaël. En 1958, il était derrière lui le jour du «je vous ai compris» sur le balcon du gouvernement général à Alger.


Puis le SO du RPF se transformera en association de fait en 1958 sous l’appellation Service Anti Communiste (SAC). Cette association sera créée officiellement le 15 décembre 1959 puis déclarée à la préfecture de Paris le 4 janvier 1960. Très vite, à la demande du général de Gaulle, le nom sera changé en Service d’Action Civique. Pierre-François Debizet a été le premier président de 1959 à 1960 et  démissionnera à cause de la politique algérienne. Ensuite, Paul Comiti en fut le président d’avril 1960 à 1969. Son grand déchirement est certainement celui qui l’a obligé à choisir entre son engagement pour l’Algérie française et son engagement gaulliste à la tête du service. Il a choisi de s’éloigner et de reprendre des activités privées. Il prendra position pour l’Algérie française, il appréciera le docteur Jean-Claude Pérez (ce qui sera réciproque) (il vient de décéder récemment) et il fera des choses avec lui.


En 1965, Jacques Foccart, avec l’accord du général, lui demande d’être conseiller de François Tombalbaye, président de la République du Tchad. Mais la cause pour laquelle il éprouvait une véritable dévotion qui l’emportait sur toutes autres considérations, c’était celle de la France. Aussi, lorsque le général de Gaulle, en 1968, lui demanda de «reprendre du service», Pierre Debizet n’hésita-t-il pas à répondre présent, sans toutefois rien renier de ses convictions et de ses chagrins passés : la cravate noire qu’il n’a jamais quittée était devenue quasi légendaire. Il rentra en France pour être durant les évènements auprès du ministre de l’intérieur, son ami Christian Fouchet. Il fera partie des organisateurs principaux de la manifestation du 30 mai 1968 sur les Champs-Élysées. Avec l’élection de Georges Pompidou à la présidence de la république, il lui est demandé de reprendre du service afin de nettoyer l’association qui avait accepté tout le monde, ce qu’il acceptera le 3 octobre 1969. Ainsi, Charles Pasqua qui avait rejoint l’association fin 1962 (Vice-président début 1965 et membre du Bureau national en 1967) la quittera à l’automne 1969.


Il revient comme secrétaire général du Service d’Action Civique, la fonction de président étant abandonné dans les statuts. Il le restera jusqu’en 1982 tout en étant un conseiller d’Omar Bongo au Gabon.


La plus terrible des épreuves s’abattit sur lui en 1981 lorsqu’on a voulu le mêler à une affaire abominable. Il est clair que la gauche, alors triomphante, a voulu détruire à cette occasion l’un des hommes les plus solides de la droite. Elle n’a pas reculé devant les moyens les plus sordides. Pierre-François Debizet, soutenu par sa force personnelle et par son innocence, a tenu bon. Le gouvernement de Pierre Mauroy a profité du terrible drame (la «tuerie d'Auriol») issus d’un conflit de personnes impliquant des membres de l’association pour dissoudre le SAC (3 août 1982). Il s’agit d’un acte politique du gouvernement socialo-communiste, fortement contestés par la droite et le centre, dans la mesure où le SAC est un acteur important, et reconnu par tous, du combat des valeurs et des principes gaullistes, et aussi des campagnes électorales de la droite sur le terrain. Accusé d'être l'un des instigateurs de ce drame, il fera un mois de préventive puis il sera libéré, il bénéficiera d'un non-lieu. Il n’empêche que ses adversaires - nos adversaires - ont cassé en lui un ressort vital, et on ne saura jamais quel effet cette blessure profonde aura eu sur le développement de la maladie qui l’a emporté.


Pierre-François Debizet fut, de 1985 au 5 novembre 1987, le délégué général du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) en charge de l’organisation, de la structuration et de l’animation de celle-ci. Il n’exercera plus, ensuite, d’autres activités publiques. Association de fait dès février 1981, les statuts furent signés le 17 novembre 1981 et déposés à la préfecture de Paris le 16 décembre 1981. Elle a été créée en réaction au possible risque puis à l’arrivée au pouvoir de la gauche socialo-communiste.

Cet homme apparemment rugueux était un passionné, un sentimental, un grand patriote gaulliste et anticommuniste. Il reste l’une des grandes figures du gaullisme. Il était un homme d’honneur, un chevalier des temps modernes, à la fois à la pointe de l’action et hors de son époque, n’ayant jamais pu s’habituer aux petitesses, considérant tout compromis comme une compromission indigne.


Il convient de célébrer la mémoire de Pierre-François Debizet ainsi que sa vie au service de la France, d’entretenir son souvenir et d’en faire un modèle pour les générations à venir. Il est un exemple de droiture gaulliste, il n’a jamais trahit ses idées, ses valeurs et ses amis. Il a toujours été au service de la France et du Général de Gaulle, sans rechercher des avantages personnels.