VIGILANCE & ACTION - N° 477 Mai 2025
LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L
MÉLENCHON ET LES LFISTES, UN DANGER POUR LA DÉMOCRATIE
Communication du MIL du 15 mai 2025
La France insoumise (LFI) et Jean-Luc Mélenchon viennent de faire l'objet d'une campagne médiatique (reportages, livre d'enquête) de dénonciation de l'ensemble des pratiques, du fonctionnement interne et externe au parti (chasses aux sorcières et purges des élus et des responsables nationaux), de son financement. Il s'agit là d'un parti non démocratique ayant des pratiques staliniennes.
Sans reprendre toutes les critiques, rappelons que Mélenchon est un ancien trotskyste de l'Organisation communiste internationaliste (OCI). Il agit toujours en étroite phase avec les lambertistes de l'actuel Parti ouvrier indépendant (POI). Le POI dispose même officiellement d'un député, Jérôme Legrave, élu LFI. Il y a, au moins, quatre autres parlementaires LFI, proches de ce groupuscule d'ultragauche, qui restent très discrets.
Lors de toutes les prochaines élections, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère comme une priorité politique de battre et de faire battre la gauche mais aussi Mélenchon et La France Insoumise ainsi que tous les extrémistes de la nébuleuse des forces d'extrême-gauche et d'ultragauche qui sont intégrés dans ce parti.
L'action des «LFI-stes» à l'Assemblée Nationale, comme sur le terrain, est marquée par la violence des propos. Il s'agit d'une pratique extrémiste et stalinienne de l'action politique.
Le programme politique de LFI est dangereux pour la France et les Français. Les «LFI-istes» mettent en cause les institutions de la Vème République et appelle à un changement de régime en faveur d'une VIème république (campagne d'affichage LFI en cours). Comme pour la proportionnelle, il s'agit, pour ces gens-là, de détruire la Vème République et l'œuvre et les réalisations du Général Charles de Gaulle.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que Mélenchon est prépondérant à gauche. Le Nouveau Front Populaire (NFP) semble avoir disparu, mais les députés élus sous cette étiquette en 2024 restent prudents et sont prêt à réanimer cette coalition en cas de nouvelle dissolution. Elle peut intervenir après l'adoption d'une motion de censure sur le Projet de loi de finances 2026, si le RN la vote. De même, la logique du NFP peut être relancée, demain, dans des villes lors des élections municipales de 2026.
Le résultat du Congrès du Parti socialiste pourrait clarifier la situation. Son dirigeant actuel, Olivier Faure, doit son mandat actuel de député au seul soutien de LFI. La possible victoire du courant des élus PS, lors du congrès, car ils sont plus modérés et refusent l'alliance avec LFI, peut changer la situation. Enfin, LFI conserve des relations étroites avec les écologistes à l'Assemblée nationale comme avec les maires écologistes des grandes villes, qu'il a fait élire et soutient toujours. Le seul objectif de Mélenchon est sa candidature à la présidentielle de 2027, en comptant sur une potentielle arrivée en seconde position, puis, en faisant tout pour bénéficier de ce qu'il appelle l'«arc républicain».
Dans l'immédiat, Mélenchon a fixé deux priorités pour LFI, sur le terrain, d'une part, de la jeunesse (lycées et universités) et, d'autre part, des français musulmans. Il s'inscrit clairement dans une ligne politique islamo-gauchiste (en faveur du gouvernement algérien contre la France, pour un soutien au mouvement terroriste du Hamas, etc.). Il souhaite s'appuyer sur des électeurs musulmans ou de tradition musulmane, dans les quartiers. LFI mobilise des organisations de jeunesse pour intervenir dans les lycées et les universités : l'Union syndicale lycéenne (USL) et l'Union des étudiants (UE), mais aussi des groupuscules d'ultragauche comme «La Jeune Garde». Ces organisations comprennent des jeunes ayant recours à des méthodes violentes contre les établissements d'enseignement, leurs personnels et, aussi, contre les étudiants de Droite de l'UNI.
Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce et condamne l'antisémitisme implicite de Mélenchon et de certains élus LFI. Ils n'ont jamais condamné les actions terroristes du Hamas du 7 octobre 2023. Ils ont pris des positions qui mélangent, d'une part, la défense des palestiniens de Gaza (c'est leur droit) et, d'autre part, un antisémitisme implicite, voire explicite (diffusion sur les réseaux sociaux d'une affiche antisémite ciblant Hanouna). Ils semblent renouer avec la tradition antisémite de gauche, par conviction et/ou par intérêt pour mobiliser des membres de la communauté musulmane, dans certains quartiers, afin d'obtenir leurs votes pour les élections municipales de 2026 et les présidentielles de 2027 avec Mélenchon.
CÉLÉBRONS LA MÉMOIRE DU PATRIOTE GAULLISTE PIERRE-FRANÇOIS DEBIZET, DÉCÉDÉ IL Y A 29 ANS
Communication du MIL du 10 mai 2025
Pierre-François Debizet a été un homme politique français qui a marqué l'histoire du XXème siècle. Ces qualités sont à la source de l'action éminente qu'il a menée au service de la France et des attachements indéfectibles qui se sont portés sur lui, tout autant que des haines qu'il a suscitées et des tourmentes qui ont marqué son existence.
Né le 20 décembre 1922 à Nantua, il est décédé le 11 mai 1996. Il se retrouve orphelin à 12 ans après que son père décède des conséquences des blessures qu'il a eues en 1914-1918. Sa mère fut aidée grâce aux activités sociales des croix-de-feu en faveur des familles des combattants de la grande guerre.
Trop jeune pour être militaire, il entre dans la résistance à 17 ans. Sa spécialité était d'éliminer individuellement des officiers allemands. Très vite, il se fait remarquer par le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) (créé dès juillet 1940 par le général de Gaulle sous la direction du colonel Passy (André Dewavrin)) et rejoindra Jacques Foccart dans l'action. Il changera de spécialisation en s'occupant de la récupération de pilotes américains des forteresses volantes abattues au-dessus de la France avec mission de les faire passer en Angleterre.
A la Libération, il est décoré de la Croix de Guerre avec citations et de la médaille de la Résistance.
Après la guerre, il entreprend une carrière professionnelle de chef d'entreprise dans le secteur privé.
En 1947, sous le parrainage de Jacques Foccart, est créé, de fait, le Service d'Ordre du RPF par Dominique Ponchardier et son adjoint Pierre-François Debizet (il a 25 ans), ainsi que Paul Comiti. Le RPF ayant cessé toute activité en 1954-1955, Pierre-François Debizet a continué à militer pour le retour du Général de Gaulle. En 1956, il sera responsable du SO des «Volontaires de l'Union française», en 1957, responsable du SO du «Parti patriote révolutionnaire» de Jean-Baptiste Biaggi. Il fit même imprimer, sur ses deniers personnels, des affiches pour appeler au retour du général de Gaulle. Il assurera seul, un temps, sa protection rapprochée allant jusqu'à coucher devant la porte de sa chambre à l'hôtel Raphaël. En 1958, il était derrière lui le jour du «je vous ai compris» sur le balcon du gouvernement général à Alger.
Puis le SO du RPF se transformera en association de fait en 1958 sous l'appellation Service Anti Communiste (SAC). Cette association sera créée officiellement le 15 décembre 1959 puis déclarée à la préfecture de Paris le 4 janvier 1960. Très vite, à la demande du général de Gaulle, le nom sera changé en Service d'Action Civique. Pierre-François Debizet a été le premier président de 1959 à 1960 et démissionnera à cause de la politique algérienne. Ensuite, Paul Comiti en fut le président d'avril 1960 à 1969. Son grand déchirement est certainement celui qui l'a obligé à choisir entre son engagement pour l'Algérie française et son engagement gaulliste à la tête du service. Il a choisi de s'éloigner et de reprendre des activités privées. Il prendra position pour l'Algérie française, il appréciera le docteur Jean-Claude Pérez (ce qui sera réciproque) et il fera des choses avec lui.
En 1965, Jacques Foccart, avec l'accord du général, lui demande d'être conseiller de François Tombalbaye, président de la République du Tchad. Mais la cause pour laquelle il éprouvait une véritable dévotion qui l'emportait sur toutes autres considérations, c'était celle de la France. Aussi, lorsque le général de Gaulle, en 1968, lui demanda de «reprendre du service», Pierre Debizet n'hésita-t-il pas à répondre présent, sans toutefois rien renier de ses convictions et de ses chagrins passés : la cravate noire qu'il n'a jamais quittée était devenue quasi légendaire. Il rentra en France pour être durant les évènements auprès du ministre de l'intérieur, son ami Christian Fouchet. Il fera partie des organisateurs principaux de la manifestation du 30 mai 1968 sur les Champs-Élysées. Avec l'élection de Georges Pompidou à la présidence de la république, il lui est demandé de reprendre du service afin de nettoyer l'association qui avait fait adhérer, en 1968, tout le monde sans aucun tri. Ce qu'il acceptera le 3 octobre 1969. Ainsi, Charles Pasqua qui avait rejoint l'association fin 1962 (Vice-président début 1965 et membre du Bureau national en 1967) la quittera à l'automne 1969.
Pierre-François Debizet revient comme secrétaire général du Service d'Action Civique, la fonction de président étant abandonné dans les statuts. Il le restera jusqu'en 1982 tout en étant un conseiller d'Omar Bongo au Gabon.
La plus terrible des épreuves s'abattit sur lui en 1981 lorsqu'on a voulu le mêler à une affaire abominable. Il est clair que la gauche, alors triomphante, a voulu détruire à cette occasion l'un des hommes les plus solides de la droite. Elle n'a pas reculé devant les moyens les plus sordides. Pierre-François Debizet, soutenu par sa force personnelle et par son innocence, a tenu bon. Le gouvernement de Pierre Mauroy a profité du terrible drame (la «tuerie d'Auriol») issus d'un conflit de personnes impliquant des membres de l'association pour dissoudre le SAC (3 août 1982). Il s'agit d'un acte politique du gouvernement socialo-communiste, fortement contestés par la droite et le centre, dans la mesure où le SAC est un acteur important, et reconnu par tous, du combat des valeurs et des principes gaullistes, et aussi des campagnes électorales de la droite sur le terrain. Accusé d'être l'un des instigateurs de ce drame, il fera un mois de préventive puis il sera libéré, il bénéficiera d'un non-lieu. Il n'empêche que ses adversaires - nos adversaires - ont cassé en lui un ressort vital, et on ne saura jamais quel effet cette blessure profonde aura eu sur le développement de la maladie qui l'a emporté.
À la demande de Jacques Foccart, du Général Alain de Boissieu et de l'Amiral Philippe de Gaulle, Pierre-François Debizet accepte d'être, de 1985 au 5 novembre 1987, le délégué général du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) en charge de l'organisation, de la structuration et de l'animation de celle-ci. Il n'exercera plus, ensuite, d'autres activités publiques. Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) est une association de fait dès février 1981, les statuts furent signés le 17 novembre 1981 et déposés à la préfecture de Paris le 16 décembre 1981. Elle a été créée en réaction au possible risque puis à l'arrivée au pouvoir de la gauche socialo-communiste.
Cet homme apparemment rugueux était un passionné, un sentimental, un grand patriote gaulliste et anticommuniste. Il reste l'une des grandes figures du gaullisme. Il était un homme d'honneur, un chevalier des temps modernes, à la fois à la pointe de l'action et hors de son époque, n'ayant jamais pu s'habituer aux petitesses, considérant tout compromis comme une compromission indigne.
Il convient de célébrer la mémoire de Pierre-François Debizet ainsi que sa vie au service de la France, d'entretenir son souvenir et d'en faire un modèle pour les générations à venir. Il est un exemple de droiture gaulliste, il n'a jamais trahit ses idées, ses valeurs et ses amis. Il a toujours été au service de la France et du Général de Gaulle, sans rechercher des avantages personnels.
LR ET L'ÉLECTION DE SON PRÉSIDENT LE 17 MAI 2025
Communication du MIL du 12 mai 2025
Le message de Bruno Retailleau aux adhérents LR
Mes chers amis,
Nous y voilà : le corps électoral de l'élection interne qui désignera le prochain président de LR est maintenant figé. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la dynamique est impressionnante. Vous serez plus de 115.000 à décider. Ce chiffre est, en lui-même, une raison d'espérer pour l'avenir. J'en suis convaincu : un espoir se lève à droite. Il est fragile, mais il est réel.
Cet espoir, cet enthousiasme, je le sens quand je viens à votre rencontre dans cette campagne. Je sens ce besoin, dans le pays, des solutions que la droite propose pour lutter contre les nombreux désordres qui mènent le pays vers le déclin : déclin économique, déclin budgétaire, déclin démographique, déclin sécuritaire, déclin éducatif, déclin culturel, etc.
Ces solutions sont majoritaires dans le pays, mais, depuis des années, la droite parce qu'elle a souvent déçu, parce qu'elle a beaucoup rasé les murs et parce qu'elle s'est perdue dans le tout-à-l'égo, mais aussi dans le prêt-à-penser a souvent davantage brillé par ses querelles que par son travail.
C'est cela que je veux changer avec vous. Je veux refaire un parti exigeant pour construire une droite patriote et populaire, une droite digne et courageuse, la droite fière et sincère.
Parce que, ne nous y trompons pas, ce qui se joue dans cette élection n'est pas seulement la refonte nécessaire et attendue du parti. Ce qui se joue, c'est l'avenir de nos idées, et donc l'avenir de la France.
Parce que s'il y a une chose que nous avons en commun, c'est l'amour de la France, ce pays malmené et défiguré par des décennies de laxisme et de laisser-aller. Nous le savons : seules les idées de droite peuvent redresser notre pays. Ce redressement, j'en suis de plus en plus convaincu, est à portée de main, à la portée de nos mains. Ce que nous ne ferons pas, personne ne le fera à notre place. Le «en même temps» macronien a tout empiré, la gauche est enfermée dans son idéologie déconstructrice, et les solutions démagogiques du RN sur l'économie ne feront qu'empirer l'état de nos finances publiques, et donc fragiliser encore plus notre souveraineté.
Nous y sommes. Le 17 mai, nous avons l'occasion de poser ensemble le premier acte d'un grand élan qui peut nous mener vers la victoire en 2027. Cette victoire de la droite ne sera possible que si nous sommes exigeants avec nous-mêmes. Il nous faudra préférer le rassemblement à la division, le travail à la facilité des slogans, la vérité à la démagogie, la sincérité aux postures. Mais, au bout de cette exigence, il y aura la fierté d'avoir fait son devoir pour la France et, si les Français nous font confiance, il y aura la victoire. C'est ce chemin que je veux ouvrir avec vous, le 17 mai.
Le message de Laurent Wauquiez aux adhérents LR
Madame, Monsieur,
Vous connaissez ma fidélité de toujours à notre famille politique et à nos convictions. Je les ai appliquées à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes : baisse drastique des dépenses administratives, seule Région à ne pas avoir augmenté la fiscalité pendant huit ans, réduction de moitié de la délinquance dans les trains et gares, arrêt des financements de la CGT, lutte contre l'islamo-gauchisme avec la suppression des subventions à la mairie de Grenoble qui voulait autoriser le burkini.
Alors que notre mouvement frôlait la disparition en juin dernier, je me suis lancé dans la bataille des législatives, avant de prendre la tête de notre groupe de députés à l'Assemblée nationale et d'engager la refondation de notre parti.
Dans le prolongement naturel de mes engagements avec vous, je suis candidat à la présidence des Républicains.
L'enjeu de cette élection est clair : choisir qui aura le temps et l'énergie de se consacrer à notre parti et aux adhérents.
Je vous propose un duo, pas un duel. Avec d'un côté, nos ministres pleinement engagés pour obtenir des résultats. Et de l'autre, notre parti avec un président entièrement consacré à la refondation de notre mouvement. Je vous propose d'additionner les talents. Notre adversaire, c'est la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon qui représente le pire danger politique pour notre pays.
Président des Républicains, je porterai la voix de la droite en toute indépendance : contre la nomination de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel, contre le refus de François Bayrou d'interdire le voile dans le sport, contre la soumission de l'exécutif au régime d'Alger et son refus de dénoncer l'accord de 1968.
En raison de la solidarité gouvernementale, les ministres ne peuvent critiquer ni le Premier ministre, ni le président de la République. Le président de notre parti, lui, doit être libre de proposer et de s'opposer quand le gouvernement dérive à gauche. J'ai la liberté de défendre nos convictions sur tous les sujets qui comptent.
Dans une complète indépendance vis-a-vis de François Bayrou et Emmanuel Macron, nous devons porter un projet de rupture avec le macronisme et l'impuissance. Ensemble, relevons la droite et la France. J'y consacrerai tout mon temps et toute mon énergie.
Le 17 mai, je compte sur vous. Vous pouvez compter sur moi.
LR ET L'ÉLECTION DE SON PRÉSIDENT LE 17 MAI 2025 (BIS)
Communication du MIL du 13 mai 2025
À l'approche d'un scrutin décisif pour l'avenir du parti LR, les deux candidats ont accepté de répondre aux questions communes de Valeurs actuelles. Publié le 7 mai 2025.
Valeurs actuelles. Peut-on être membre du gouvernement et président d'un parti d'opposition ?
Laurent Wauquiez. Non, je ne pense pas que cela soit souhaitable. Face à François Bayrou et à Emmanuel Macron, Les Républicains ont besoin d'une parole libre. François Bayrou tergiverse, voire amène le pays dans de mauvaises directions : refus d'interdire le voile dans le sport, augmentation des impôts dans le budget, aucune riposte sérieuse face à l'Algérie, proportionnelle… La parole des Républicains doit être indépendante, pour mettre la pression sur le gouvernement et préparer un projet de rupture. Je ne veux pas que nous soyons spectateurs de l'immobilisme ni que nous nous dissolvions dans l'impuissance du “en même temps”. En raison de la solidarité gouvernementale, les ministres ne peuvent critiquer ni le Premier ministre ni le président de la République. Moi, je n'ai aucun compte à leur rendre. J'ai choisi de rester libre, c'est ma force. C'est pour cela que je crois à une complémentarité. Avec, d'une part, Bruno Retailleau pleinement engagé au ministère de l'Intérieur pour obtenir des résultats dans un contexte difficile. Et, d'autre part, un président de parti qui porte de façon libre la parole d'une droite forte. Et puis, ce n'est plus comme il y a vingt ans : avec l'explosion de l'insécurité et de l'immigration, ministre de l'Intérieur, c'est un temps plein ! On ne peut pas faire autre chose en même temps.
Bruno Retailleau. Je ne suis pas le premier à vouloir conjuguer les deux fonctions. Ce fut le cas, au sein de notre famille politique, de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy. En Italie, Giorgia Meloni reste présidente du mouvement Fratelli d'Italia. Je l'assume : je suis un ministre politique. Je ne suis pas un technocrate.
Quelle serait votre première décision ou mesure en tant que président des Républicains ?
LW. Comme je m'y suis engagé, je proposerai immédiatement à Bruno Retailleau d'occuper le premier poste à mes côtés, pour que l'on travaille ensemble, comme nous avons su le faire par le passé. Je ne propose pas un duel, mais un duo : lui au ministère, moi au parti.
BR. Je souhaite revoir en profondeur l'organisation de notre mouvement. Il est trop centralisé et pas assez tourné vers l'avenir. Je rencontre partout de nouveaux profils qui méritent d'être entendus. Cela m'apparaît comme une étape indispensable pour amorcer la refondation doctrinale et stratégique que je souhaite insuffler. Nous n'avons plus de temps à perdre. Une fois l'élection passée, nous serons à un an des municipales.
Faut-il changer le nom du parti ?
LW. Ce sera aux adhérents de trancher. Mais ce n'est pas seulement notre nom et notre organisation qu'il faut renouveler. Nous ne gagnerons qu'avec un véritable projet de rupture contre l'impuissance. Il faudra s'attaquer enfin aux verrous qui bloquent notre pays : la dérive idéologique des cours suprêmes, la prolifération de la bureaucratie administrative, la tyrannie de minorités militantes d'extrême gauche, financées sur fonds publics, qui imposent leur volonté à la majorité des Français. Ce n'est qu'en faisant sauter ces verrous que le sursaut français est possible.
BR. Je ne m'interdis rien, à condition que nos adhérents y soient favorables. Car je veux faire trancher, par des référendums internes, les grandes orientations et décisions politiques des Républicains.
Les Républicains doivent-ils obligatoirement présenter un candidat à l'élection présidentielle en 2027 ?
LW. Oui, il faudra un candidat de droite et un seul pour gagner. Mais je dis bien un candidat de droite, pas un candidat “en même temps” de droite, de gauche et du centre. Je ne nous laisserai pas imposer un candidat macroniste. Et pas de primaire, c'est aux adhérents de faire le choix.
BR. Je crois fondamentalement au clivage droite-gauche. La tripartition a fait du mal à la Ve République. Elle a introduit le fait minoritaire au sein d'institutions forgées pour le fait majoritaire. J'entends bien faire en sorte que Les Républicains participent au retour de ce clivage et donc que le parti présente un candidat, comme c'est le cas depuis 1958.
Êtes-vous favorable à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale à l'automne ?
LW. Non, car le chaos et l'instabilité politique seraient le pire pour le pays. En revanche, si le président de la République avait un peu de courage - lui qui a parlé de référendum -, qu'il convoque un référendum sur la restriction de l'accès des étrangers aux aides sociales.
BR. La première dissolution était déjà une idée curieuse, alors une seconde…
Un mot pour définir ?
BR. Ponot [rires]. Et j'espère qu'il répondra “Vendéen” !
LW. De bonnes intentions.