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VI­GILANCE & AC­TION - N° 478 Mai - Juin 2025     


LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L



LA PERTINENCE DES PRINCIPES DU GAULLISME


Communication du MIL du 11 juin 2025


En premier lieu, le Gaullisme a marqué l'histoire de France au 20ème siècle en 1940, 1944, 1948, 1958 ou 1968. Il importe de s'en souvenir et d'en témoigner, pour transmettre les leçons de l'histoire aux nouvelles générations. En second lieu, en 2025, demeure l'esprit gaulliste. Il s'applique parfaitement aux enjeux actuels. La pertinence de ses principes fondamentaux reste toujours aussi forte sur l'ensemble des sujets actuels, quand on s'y attache.


Une approche politique globale. La première caractéristique de l'esprit gaulliste réside dans une approche politique globale sur les questions majeures au-dessus des partis, des syndicats, des communautés, des confessions, des lobbies, des sectes et de tous groupements d'intérêts.


L'indépendance de la France. Le refus de sa soumission à des organismes supranationaux, ou des puissances étrangères, étatiques, économiques et financières, ou des entreprises multinationales reste un élément fondamental de l'esprit gaulliste. Cette indépendance a été façonnée par son histoire. Elle doit être défendue dans tous les domaines que cela soit politique, économique, culturel, diplomatique et militaire. La tenue d'une ligne indépendante n'empêche pas, par ailleurs, d'avoir des alliés, en particulier des pays avec lesquels la France a noué des liens historiques étroits.


Le rassemblement de tous les Français. L'esprit gaulliste vise au rassemblement de tous les Français au-delà notamment des clivages politiques, syndicaux, locaux, religieux pour obtenir un dépassement et parvenir à rétablir la confiance de l'ensemble des citoyens vis-à-vis de leurs dirigeants politiques. Il existe aujourd'hui de profondes divisions entre les divers partis politiques ou écoles de pensée. Le projet politique consiste à rassembler les citoyens sur des grands projets au-delà des clivages partisans. Il impose de faire évoluer la manière même de faire de la politique. Le peuple de France aspire au rassemblement sur les grandes questions.


Un pouvoir exécutif fort et stable. L'esprit gaulliste va dans le sens de l'existence dans notre pays d'un pouvoir exécutif fort et stable. La constitution de la Ve République le permet. Elle donne au président de la République un rôle primordial sur les grands enjeux. Elle établit un lien direct entre le chef de l'État et le peuple. Grâce au suffrage universel direct pour l'élection présidentielle, et le recours possible au référendum, la Ve République permet à notre pays de pouvoir bénéficier des moyens d'une politique échappant pour l'essentiel aux pressions des partis, syndicats et autres groupes si les dirigeants politiques en font le choix. Mais la pratique de ces dernières années n'a pas été dans le sens des institutions et a conduit à une critique du système alors que la critique devrait porter sur des dirigeants politiques qui ont souhaité s'abstraire des institutions.


Une vision internationale en faveur de la liberté et de la paix. L'esprit gaulliste porte une vision internationale en faveur de la liberté, de la paix et de l'indépendance des peuples. Il affirme que la France participe à l'équilibre du Monde en raison de son histoire, de sa puissance et de sa grandeur. Il professe un refus viscéral des totalitarismes : Historiquement, le gaullisme s'est illustré par un refus des totalitarismes (communistes et nazis). L'esprit gaulliste conduit à un engagement, aujourd'hui, dans la lutte contre l'idéologie islamiste totalitaire.


Une défense globale de l'environnement. La défense de l'identité nationale, de notre langue, de notre patrimoine historique, de nos paysages et de notre milieu naturel nature (air, eau, faune et flore) constitue un ensemble nécessaire à la sauvegarde de notre environnement. La lutte pour limiter ou arrêter les migrations à nos frontières entre dans cette exigence.


Une exigence de justice sociale. L'esprit du gaullisme affirme la nécessité de la solidarité nationale conduite par l'État à destination des personnes les plus faibles, les plus pauvres et les plus en difficulté dans la société. L'attachement à un système de protection sociale mis en place après la Seconde Guerre mondiale par le général de Gaulle reste un marqueur de l'esprit gaulliste. L'objectif est d'atteindre le plein emploi et de développer une meilleure association capital-travail pour tous les Français.


La défense de la famille, de la jeunesse et de l'éducation. La famille est considérée, dans l'esprit gaulliste, comme le noyau de la société, c'est pourquoi une politique nataliste reste une priorité pour maintenir et renouveler notre population. Le modèle familial reste composé d'une femme et d'un homme ayant des enfants qu'ils élèvent, au-delà de tous les accidents de la vie. De même, l'éducation nationale et l'enseignement supérieur se trouvent être le cœur de l'intervention de l'État vis-à-vis des familles et de la jeunesse. La transformation de l'éducation et de la formation s'impose pour répondre aux besoins du XXIe siècle. L'esprit gaulliste aspire à une réelle politique en faveur de l'engagement et de l'entrée dans la vie active de la jeunesse.


Une responsabilité de l'État dans le développement économique. L'esprit gaulliste affirme la responsabilité de l'État dans le développement économique et la sauvegarde de nos entreprises. Il appelle une politique volontariste menée par des plans de développement à divers niveaux pour porter de grands projets économiques (dans les domaines du nucléaire, du spatial, du médical, du numérique, etc.) qui dépassent le niveau et la capacité des entreprises privées. Cette action va de pair avec la défense de la libre entreprise en France. Il faut baisser les dépenses publiques de l'État et des collectivités publiques mais aussi les impôts et les taxes sur les particuliers et les entreprises afin de mieux gérer la France.


Un pragmatisme politique. L'esprit gaulliste ne s'inscrit pas dans une idéologie politique, mais est en opposition avec les idéologies anciennes comme actuelles. Il est caractérisé par le recours à un pragmatisme politique utilisé en vue d'atteindre les objectifs fixés, comme l'indépendance et le rayonnement de la France dans le monde et l'unité intérieure du pays. L'esprit gaulliste laisse le choix des modalités d'actions selon les circonstances. Il repose sur quelques grands principes, permettant la réalisation des objectifs.


Ce sont ces principes que le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite rappeler en 2025.



ÊTRE GAULLISTE


Communication du MIL du 22 juin 2025


Pour nous, les gaullistes, il y a la France et les Français.


Quel est le paradoxe du gaul­lisme aujourd'hui ? Plus de Gaulle est loué, en­censé, una­ni­mement reconnu, même par ses adversai­res d'hier - qui n'est pas gaulliste au­jourd'hui ? - plus de Gaulle s'éloigne. Plus de Gaulle est mis en scène, plus il est ou­blié : de­venu une icône vide, transformé en my­the, récu­péré par une intel­li­gentsia, de Gaulle est dépos­sédé de l'essentiel de sa pensée politi­que. Car le gaullisme ne se ré­duit pas à du pragma­tisme.


Si le gaullisme n'a jamais été un dog­matisme doctrinaire, il se ca­ractérise en ré­alité par une pen­sée politique forte, dont le point d'ancrage est ce double lien, d'abord entre la pensée et l'action, en­suite en­tre l'action et les circonstan­ces : agir, en fonc­tion des cir­constances, dans le seul inté­rêt de la France et des Fran­çais, tel est le gaullisme.


Aujourd'hui encore, de Gaulle est mal lu, ou il n'est pas lu, car il en est de de Gaulle comme de Na­poléon : la gloire du militaire fait oublier la fé­condité du pen­seur, son extraor­dinaire lucidité et sa di­mension visionnaire. Le rêve de puis­sance militaire flatte en effet plus ai­sé­ment l'esprit des peu­ples. On se souvient des guerres, on ou­blie, après la si­gnature de la paix, le temps de la reconstruc­tion. Or, de Gaulle est tout aussi im­portant, pour la France, au mo­ment de la re­cons­truction, qu'au moment de «l'appel du 18 Juin». Dans les deux cas, ce qui pré­vaut, c'est une «cer­taine idée de la France».


UNE CERTAINE IDéE DE LA FRANCE


Cette phrase, qui ouvre les Mé­moires de guerre du Général de Gaulle, est d'une importance capitale pour com­prendre le rap­port qui existe entre la France et le gaullisme : «Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l'inspire au­tant que la raison.» Ignorer cette phrase, c'est méconnaî­tre, à la fois, la force et la logi­que de la pensée gaullienne, sa cohé­rence absolue.


De Gaulle n'a-t-il pas écrit : «Au fond des victoires d'Alexandre, on trouve tou­jours Aristote» ? La référence à Aris­tote n'est pas un hasard, le gaul­lisme se veut héri­tier d'une pen­sée fondée sur la raison qui naît avec Aristote. Il n'est pas ques­tion de réduire le gaullisme au principe maurras­sien* de l'empirisme organisa­teur, encore moins d'accepter de l'inscrire dans ce que Ber­nard-Henri Lévy nomme «l'idéologie française» et qui fe­rait du gaullisme une sorte de régression nationale et conservatrice d'une essence douteuse, que seule l'entrée en résis­tance au­rait permis de ma­quiller.


Il n'est pas de France sans ouverture sur le monde, comme le symbolise son extra­or­dinaire façade mari­time ; il n'est pas de France sans la prise en compte de ce monde global qui est le nôtre au­jourd'hui. Il n'est pas de France sans l'Europe. D'ailleurs, de Gaulle était-il contre l'Europe ? Sûrement pas, même s'il se faisait une certaine idée de l'Europe, par sentiment et par rai­son, idée qui est celle des États-Nations. Ce que de Gaulle voulait, c'était l'indépendance de la France et non son isolement.


Il existe donc, pour nous, les gaul­listes, d'abord la France et les Français, sans cris­pation ni nos­talgie d'un monde passé, sans démagogie électoraliste. Il existe la France et les Français, l'une n'allant pas sans les au­tres, idée sim­ple qu'il faut pourtant sans cesse rappeler et qui contredit les experts de la mon­diali­sation heu­reuse, qui affir­ment que la France va bien mais que les Français ne le savent pas. Car les Français, nous di­sent ces mêmes experts, sont ignorants de la chose éco­nomique. Fi­na­lement, le libéra­lisme liber­taire n'est rien d'autre qu'un stali­nisme à l'envers, puisqu'il prône le sacri­fice des géné­ra­tions ac­tuelles pour assu­rer le bonheur des gé­nérations futu­res. Encore ce mythe des­truc­teur de l'homme nouveau que tous les totalita­ris­mes ont voulu faire naître : l'homme nou­veau com­muniste, l'homme nouveau des na­zis, l'homme nouveau de l'intégriste musul­man. . .


Plus sournois, car paré des habits d'une modernité qui en­tretient la confu­sion entre li­berté et libertarisme, voici que surgit, à l'aube du XXI° siècle, l'Homo economicus nouveau, libéré des con­traintes géogra­phi­ques, dé­barrassé de tout repère éthique, l'oeil fixé sur les cours de la Bourse, gérant sa for­tune en di­rect sur Inter­net, trouvant son ac­com­plis­sement dans la disso­lution du lien so­cial. Car il n'est plus question de cet ef­fort na­tio­nal incarné pendant trente ans par le géné­ral de Gaulle, cet ef­fort ac­compli par tous, chacun étant en droit d'attendre, en juste re­tour, le partage des fruits de la crois­sance, la Ré­publique as­su­rant, dans le même temps, le bon fonction­nement de l'ascenseur social. Or, avec cette dissolution du lien social, il est à craindre que l'idéologie du libé­ralisme li­ber­taire ne soit la justi­fication des totalita­rismes de demain. Car ce qui reste, au-delà des idéo­logies du passé, c'est la ques­tion sociale.


LA QUESTION SOCIALE


Toujours la question so­ciale, di­ront certains. Mais pourquoi ne pas relire de Gaulle ?


Les textes clefs, les voici :


«La question sociale, tou­jours posée, jamais résolue, (...) est l'origine des grandes secous­ses que l'univers a su­bies (...). C'est la même ques­tion toujours posée, jamais ré­so­lue, qui, au­jourd'hui, pousse le monde vers un drame nou­veau. (...) Elle do­mine tout et (...) l'épée de Da­moclès restera suspendue tant que, dans la so­ciété, chaque homme ne trou­vera pas sa place, sa part et sa di­gnité.»

Ce premier texte, d'une ac­tualité brû­lante aujourd'hui en­core, date pourtant du 1er mai 1950. Pour de Gaulle, la ques­tion so­ciale, «toujours po­sée, jamais ré­so­lue», entraîne l'affai­blis­se­ment des na­tions, il fallait donc agir.


On constate alors, dans ces tex­tes, que de Gaulle as­socie tou­jours indépen­dance na­tio­nale, dé­veloppement éco­no­mi­que et trans­formation so­ciale. Cette idée apparaît dès 1940-1943, lors du sé­jour à Londres. Les dis­cours et les mes­sages de l'époque, cons­truits sur le thème de la partici­pa­tion, en témoi­gnent.


On relira avec profit la conclusion du fameux discours d'Oxford, qui date du 15 no­vem­bre 1941. De Gaulle, en pleine guerre, se pro­jette déjà dans l'avenir : «Si complète que puisse être, un jour, la vic­toire (...) des nations démo­cratiques, (...) rien n'empêchera la me­nace de re­naître plus redoutable que ja­mais, rien ne sau­vera l'ordre du monde, si le parti de la li­bé­ra­tion, au mi­lieu de l'évolution im­po­sée aux sociétés par le progrès mé­cani­que moderne, ne parvient à construire un or­dre tel que la li­berté, la sécu­rité, la dignité de chacun y soient exaltées et ga­ran­ties... On ne voit pas d'autre moyen d'assurer en définitive le triom­phe de l'esprit sur la ma­tière.»


Assurer le triomphe de l'esprit sur la matière, tel est l'enjeu que de Gaulle as­signe à la politique. Ce message est ce­lui d'Aristote, il est celui du Siè­cle des Lu­mières, il est celui de Tocqueville, il est aussi ce­lui du gaullisme. Rien ne change : le combat pour les idées de pro­grès, de justice sociale et de dé­mocratie se poursuit éter­nelle­ment : l'histoire n'a pas de fin, seules les circonstances chan­gent. Avec de Gaulle, nous avons appris que l'action politique n'est pas vaine. Elle est même devenue encore plus essen­tielle, car, avec l'effondrement des grandes idéologies et la dispari­tion de l'ancienne vision mani­chéenne du monde, le réel appa­raît dans toute sa complexité. En même temps, les lo­giques de dé­velop­pement de l'après-guerre, à l'abri des frontières protectrices et de l'étendue des grands empi­res, ont atteint, de­puis long­temps, leurs limites. De Gaulle le sa­vait, lui qui voyait la France et le monde avec trente ans d'avance. Car le gaullisme est le contraire du pilotage à vue ou du pragma­tisme lié à une forme de renon­cement devant la com­plexité du réel. La vo­lonté doit-elle dis­paraî­tre ? Bien-sûr que non. Pour com­prendre cela, il nous faut re­vi­siter les idées fon­da­men­tales du gaullisme.


LES IDéES FONDAMENTALES DU GAULLISME


Première idée : l'action po­li­tique n'est pas vaine.


Deuxième idée : la politi­que doit con­duire l'économie et non pas l'inverse.


Troisième idée : l'action po­litique ne doit poursuivre qu'un but, consolider la com­munauté nationale.


Quatrième idée : consoli­der la commu­nauté nationale, c'est dé­velopper la société participa­tive dans tous les do­maines.


Cinquième idée : l'indé­pen­dance ne si­gnifie pas l'isolement.


Soyons clairs là encore : la pen­sée du gaullisme ne com­mence ni ne s'arrête à «l'appel du 18 Juin», même si cet ap­pel, contre l'infâme renonce­ment pétainiste, sym­bolise l'essence même de cette pen­sée. Si l'histoire a fait de l'appel du 18 Juin le point d'ancrage du gaul­lisme, de Gaulle a cons­tamment dé­passé la pro­blématique mili­taire. La guerre est certes ce qui permet de faire naî­tre, im­mé­dia­tement, le sentiment na­tional et l'idée de défense de la patrie. En temps de paix, senti­ment na­tional et patrie s'estompent au point de deve­nir désuets pour cer­tains. Au­jourd'hui, la polémi­que sur les coûts de l'État-Na­tion, la dé­cen­tralisation, l'ouver­ture phy­si­que et virtuelle des fron­tières, l'interna­tionali­sation du capital conduisent certains à nier l'idée même de Nation. Le monde est notre village, nous sommes deve­nus citoyens du monde. La vente sur Internet tient lieu de projet so­cial pla­né­taire. Belle utopie qui mas­que la réalité.


L'IDéE DE NATION


L'idée de nation reste d'une évi­dente ac­tualité pour les gaullistes ; elle n'est pas le refuge des nostalgiques de la mi­litari­sation ou des va-t-en guerre. En y re­gardant de près, on s'aperçoit que les convictions natio­nales recou­vrent l'idée même de la devise ré­publicaine : Liberté, Égalité, Fra­ternité.

Jean-Louis Debré écrit, fort jus­tement (Jean-Louis Debré, Le Gaullisme n'est pas une nos­talgie, Robert Laffont, 1999.) : «La nation seule permet à la de­vise républicaine Liberté, Égalité, Frater­nité, d'être cohérente. La Liberté seule détruirait l'Égalité et ferait des maîtres et des esclaves de ceux qui ont de la chance et de ceux qui n'en ont pas. Mais s'il n'y avait que l'Égalité, elle dégé­nére­rait en égalitarisme, étouffe­rait la Li­berté, la créa­tivité, et ap­pauvri­rait chacun. Seule la Fra­ternité impose la ré­union de ces deux va­leurs qui, livrées à elles-mê­mes, entreraient spontané­ment en conflit l'une avec l'autre.»


Et c'est tout aussi justement qu'il fait, à la suite de Péguy, de la Fraternité «le terme cen­tral de la devise de la Répu­blique», car la Ré­publi­que ne confond pas li­berté et libéra­lisme, elle ne confond pas égalité et égalita­risme. L'excessive li­berté du li­béralisme li­bertaire conduit à nier l'idée même de nation, car le ca­pita­lisme financier n'a pas de patrie.


Etre gaulliste aujourd'hui a donc un sens. Ce n'est ni une attitude passéiste, ni la nostal­gie d'un monde révolu, ni un com­porte­ment dé­suet qui fe­rait sou­rire : c'est au contraire le si­gne d'un enga­ge­ment d'une ex­trême mo­der­nité, dès l'instant que ce qui est en jeu, c'est l'avenir de la na­tion dans le contexte d'une coopération européenne, mon­diale, car, dé­sormais, la réflexion ne s'arrête pas à l'Europe. La concurrence est mon­diale, la guerre éco­nomi­que est une ré­a­lité. Mais cette guerre ne peut pas se dé­rouler sans règles, car, depuis la chute de Berlin, c'est la planète entière qui vit selon les règles de l'économie de mar­ché, les der­niers pays commu­nistes et les pays pauvres cons­tituant un for­mi­dable réservoir de mains-d'œuvre à très bas prix, facile­ment exploita­bles hors de tout re­père éthique.


*(Maurice Barrès a certes in­fluencé la pensée du gé­néral de Gaulle. Lorsqu'il se définit, Barrès parle de «l'alliance de l'intelligence la plus haute à l'émotivité la plus in­tense». Les deux premières phrases des Mé­moires de guerre reprennent cette idée.)



Oui, le gaullisme est toujours présent dans la société française même s'il a été oublié par certains.  Oui, les gaullistes sont présents partout dans la société, le nier c'est être inculte.

L'esprit et les valeurs gaullistes ne peuvent pas être tués. La croix de Lorraine sera toujours le symbole du gaullisme et le signe de ralliement des gaullistes.


La croix de Lorraine survivra même si certains tentent de la faire disparaître. La droite gaulliste sera toujours présente en France. Notre famille politique, regroupant la droite civique, gaulliste et patriote, est et sera toujours présente.


Montrez que vous vous battez pour des idées et des valeurs !



LES 85 ANS DE L'APPEL DU 18 JUIN 1940


PAR LE GÉNÉRAL CHARLES DE GAULLE


Communication du MIL du 18 juin 2025


Comme chaque année, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) commémorera l'appel lancé le 18 juin 1940 par le général de Gaulle. Cette année, nous célébreront les 85 ans de l'Appel.


Cette année sera aussi marquée par le 53ème anniversaire de l'érection de la Croix de Lorraine au Mémorial Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises. La Croix de Lorraine fut inaugurée par Georges POMPIDOU.


À cette occasion le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle les différents thèmes de campagne qu'il diffuse à cette occasion.


Par ailleurs, ses délégations départementales s'associeront, dans de très nombreux lieux, aux cérémonies officielles (par décret du 10 mars 2006) de commémoration de l'Appel du 18 juin 1940.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se félicite et encourage toutes les cérémonies commémoratives de l'Appel du Général de Gaulle. Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) apporte son entier soutien à toutes ces initiatives.



IL Y A 81 ANS, LE DÉBUT DU DÉBARQUEMENT


Discours radiodiffusé du Général de Gaulle le 6 juin 1944 à Londres


Communication du MIL du 6 juin 2025


La Bataille suprême est engagée !


Après tant de combats, de fureurs, de douleurs, voici venu le choc décisif, le choc tant espéré. Bien entendu, c'est la bataille de France et c'est la bataille de la France !


D'immenses moyens d'attaque, c'est-à-dire pour nous, de secours, ont commencé à déferler à partir des rivages de la vieille Angleterre. Devant ce dernier bastion de l'Europe à l'ouest fut arrêté naguère la marée de l'oppression allemande. Voici qu'il est aujourd'hui la base de départ de l'offensive de la liberté. La France, submergée depuis quatre ans, mais non point réduite, ni vaincue, la France est debout pour y prendre part.


Pour les fils de France, où qu'ils soient, le devoir simple et sacré est de combattre par tous les moyens dont ils disposent. Il s'agit de détruire l'ennemi, l'ennemi qui écrase et souille la patrie, l'ennemi détesté, l'ennemi déshonoré. L'ennemi va tout faire pour échapper à son destin. Il va s'acharner sur notre sol aussi longtemps que possible. Mais, il y a beau temps déjà qu'il n'est plus qu'un fauve qui recule. De Stalingrad à Tarnapol, des bords du Nil à Bizerte, de Tunis à Rome, il a pris maintenant l'habitude de la défaite.


Cette bataille, la France va la mener avec fureur. Elle va la mener en bon ordre. C'est ainsi que nous avons, depuis quinze cents ans, gagné chacune de nos victoires. C'est ainsi que nous gagnerons celle-là.


En bon ordre ! Pour nos armées de terre, de mer, de l'air, il n'y a point de problème. Jamais elles ne furent plus ardentes, plus habiles, plus disciplinées. L'Afrique, l'Italie, l'océan et le ciel ont vu leur force et leur gloire renaissantes. La Terre natale les verra demain !


Pour la nation qui se bat, les pieds et les poings liés, contre l'oppresseur armé jusqu'aux dents, le bon ordre dans la bataille exige plusieurs conditions.


La première est que les consignes données par le Gouvernement français et par les chefs français qu'il a qualifiés pour le faire soient exactement suivies.


La seconde est que l'action menée par nous sur les arrières de l'ennemi soit conjuguée aussi étroitement que possible avec celle que mènent de front les armées alliées et françaises. Or, tout le monde doit prévoir que l'action des armées sera dure et sera longue. C'est dire que l'action des forces de la Résistance doit durer pour aller s'amplifiant jusqu'au moment de la déroute allemande.


La troisième condition est que tous ceux qui sont capables d'agir, soit par les armes, soit par les destructions, soit par le renseignement, soit par le refus du travail utile à l'ennemi, ne se laissent pas faire prisonniers. Que tous ceux-là se dérobent d'avance à la clôture ou à la déportation ! Quelles que soient les difficultés, tout vaut mieux que d'être mis hors de combat sans combattre.


La bataille de France a commencé. Il n'y a plus, dans la nation, dans l'Empire, dans les armées, qu'une seule et même volonté, qu'une seule et même espérance. Derrière le nuage si lourd de notre sang et de nos larmes voici que reparaît le soleil de notre grandeur !